La gendarmerie et la police ont ouvert une enquête et mobilisé 19 médecins

Les réseaux impliqués utilisent les cartes des malades mentaux pour se procurer des psychotropes

De sources sûres, nos correspondants ont eu connaissance que la brigade de la gendarmerie de recherche, en collaboration avec les services de la Sûreté nationale, ainsi que ceux de la direction de la Santé, ont mené une vaste opération d'investigation au niveau de la wilaya qui consiste à réétudier les dossiers des personnes souffrant de maladies mentales, dont le nombre se chiffrait l'année écoulée à 3800 cas. 85% d'entre eux sont détenteurs de cartes de déficients, à des taux entre 85 et 100%.
Nos sources ont également indiqué que 19 médecins, spécialisés dans les maladies mentales, ont été mobilisés pour assainir la liste des détenteurs de ces cartes. Notre interlocuteur considère que l'opération intervient sur la base de renseignements reçus et qui indiquent l'existence d'une anarchie et une multitude de dépassements au niveau du secteur médical. Un responsable déclarera que les premières investigations ont abouti à la découverte d'une catégorie d'individus qui utilisaient les cartes de leurs proches, dont certains sont décédés depuis longtemps, pour obtenir des psychotropes au niveau des pharmacies et ensuite les écouler aux accros de ces substances.
D'un autre côté, des enquêtes ont montré que ces cartes étaient utilisées pour d'autres actes frauduleux. Il s'est avéré que certains individus les utilisaient pour tromper les services judiciaires, en se faisant passer pour des malades mentaux irresponsables, pour être internés dans des centres psychiatriques plutôt qu'en prison, comme cela est arrivé l'année dernière quand un mis en cause, ne souffrant d'aucun trouble mental, a été interné à l'hôpital de Sidi Chami d'où il a pu s'enfuir. D'autres études ont révélé que ces cartes sont également utilisées par certaines personnes, peu scrupuleuses, dans des affaires d'héritage et autres.