Le citoyen est "un acteur essentiel" dans chaque action de développement durable, a affirmé, mardi à Mila au cours d'un colloque sur "Le rôle de l'information dans le développement durable", un sociologue de l'université de Sétif. Dans sa conférence sur "La communication et l'implication du citoyen dans le développement durable", Djemaï Noui a mis en exergue l'importance de la communication dans la mobilisation massive autour de la bonne gouvernance. Il a insisté sur "l'importance pour un bon responsable de se doter d'une excellente option en moyens de communication", estimant que ceux-ci permettent de prévenir les risques de tensions sociales pouvant être causés par des déficits en information. La "démocratie participative", a ajouté dans ce contexte M. Noui, "repose par définition sur des mécanismes fiables de l'information de proximité qui conditionne la transparence". L'universitaire Mohamed Bouchagour, est intervenu, pour sa part, sur "Le rôle de la communication dans l'action des élus locaux". Il a souligné, à ce propos, que le dialogue social est "tributaire de la qualité de la communication par les acteurs du développement social" qui doivent, selon lui, développer des moyens efficaces de communication pour prendre en charge les préoccupations de leurs électeurs. Les débats ont porté sur les questions de développement local en relation avec l'information, un sujet qui a suscité nombre de propositions et d'observations. Le wali de Mila, présent à cette rencontre aux côtés du président de l'APW, a souligné dans son intervention "le déficit en information à l'échelle locale", avant d'appeler à "une réflexion de fond" sur ce sujet. Le wali a également appelé à la création de plans de communication dans les établissements publics qui doivent, a-t-il estimé, disposer de cellules d'écoute, de sites internet, de revues et d'espace de rencontres et d'échanges. Les intervenants, représentant la presse locale, ont, pour leur part, appelé les responsables locaux à faciliter le travail des journalistes et à "dépasser la culture du secret", en traitant des préoccupations du citoyen dans la transparence et le réalisme. Ils ont estimé que dans leurs relations avec la presse, les responsables doivent s'inscrire dans un "contrat moral" conforme à la déontologie professionnelle et, ainsi, "mettre de côté, l'improvisation et les états d'âme". Les participants se sont accordés à dire qu'il est nécessaire de mettre en place une banque de données sur le développement local, en mobilisant tous les moyens que permettent les technologies nouvelles afin d'accéder rapidement à l'information qui concerne ce domaine, en plus des revues, des divers supports de l'information et des bilans périodiques à l'échelle des assemblées locales et des institutions publiques. Les participants ont également recommandé, au terme de leurs travaux, l'amélioration des conditions d'accès à l'information, l'accès pour les journalistes aux documents, le respect des règles de la profession et de son éthique ainsi que la valorisation de l'information de proximité, en faveur du développement durable.