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L'hôtel de ville de Skikda, fierté de ses habitants
Publié dans Algérie Presse Service le 29 - 04 - 2011

A Skikda, une cité côtière truffée de constructions de style arabo-mauresque de grande beauté, peu ou prou préservées de la patine du temps, l'on n'est pas moins fier de posséder un Hôtel de ville, œuvre du célèbre architecte Le Corbusier. L'édifice dont l'architecture s'inspire largement de l'art arabo-musulman, tout comme la gare, la banque et la poste, a été construit en 1937 sous l'impulsion du maire de l'ex-Philippeville, Paul Cuttoli. A l'époque, explique le président de l'APC de Skikda, M. El Ouahem, lui-même professeur d'histoire, Paul Cuttoli était animé par les idées "en vogue" depuis la célébration du centenaire de la conquête de l'Algérie, un événement ayant donné lieu à d'importantes manifestations et de réalisations dans tous les domaines.
Le centenaire avait été célébré dans une grande ferveur triomphaliste, car les colons et leurs chefs politiques pensaient alors que l'Algérie était devenue définitivement "française". L'ouverture de l'architecture coloniale sur le patrimoine musulman signifiait, pour eux, que "l'assimilation" des "indigènes" et de leur patrimoine, était désormais chose faite.
Pour M. El Ouahem, de tels bâtiments datant de l'époque coloniale font aujourd'hui partie intégrante du patrimoine national, non seulement parce qu'ils témoignent d'un aspect important de cette époque historique, mais aussi parce que ce sont des œuvres réalisées par des ouvriers algériens, avec des matériaux algériens, comme le marbre de Flifla. "A l'instar des sculptures et des mosaïques romaines, ces bâtis portent l'empreinte et la touche inimitable des autochtones amazighs, sans lesquels les romains, seuls, n'auraient rien fait"', commente le président de l'APC, retrouvant sa verve de professeur d'histoire.
Tout comme cette magnifique gare de Skikda, coincée entre le port et le front de mer, l'Hôtel de ville est flanqué d'un minaret de style maghrébin. Entre les deux bâtiments, le rond-point du boulevard menant vers la crique de Stora et la grande esplanade, sépare la ville du port. La mer et le ciel illuminent les deux bâtiments qui se font face à moins de mille mètres, se détachant d'un bout à l'autre du port, comme des phares jumeaux dont les silhouettes, tout en finesse, sont rehaussées par l'arrière fond que domine un piton rocheux, verdoyant au beau milieu de la ville.
Un jeune policier en faction devant l'entrée, explique que le minaret de la gare portait une horloge, visible encore sur les cartes postales d'époque et qui a disparu lorsque le haut de la tour avait été étêté par l'OAS qui s'adonnait alors à la folie meurtrière de "la terre brûlée".
Une prestigieuse collection de toiles est conservée à l'hôtel de ville
Aujourd'hui, le citoyen lambda à Skikda, comme le policier, le commerçant ou le simple passant, est fier du patrimoine artistique et architectural que renferme la ville. Pour M. El Ouahem, il s'agit en fait, d'une véritable prise de conscience amorcée en janvier lorsque l'Hôtel de ville prit feu. Fort heureusement, les dégâts étaient limités et le ministère de la culture avait vite fait de prendre un arrêté pour classer et protéger une prestigieuse collection de toiles que possède la ville de Skikda, reflétant plusieurs époques et mouvements picturaux, des orientalistes de l'école d'Alger comme Utrillo et Raphaëlli, mais aussi Adam Styka et Maxime Noiré qui représentent le mouvement post-impressionniste.
Selon Ghania Chekrit, chef de service de la protection du patrimoine à la direction de la culture, après l'incendie de 2009, provoqué par un court-circuit électrique, et à la suite des conclusions des responsables dépêchés sur les lieux par le ministère de la culture, il a été décidé de laisser la collection de l'hôtel de ville sur place, en attendant la construction du musée régional de Skikda qui devra également abriter, d'importants lots de pièces remontant à l'époque romaine (Rusicade), phénicienne (Tapsus) ou musulmane, actuellement stockés dans les dépôts du musée Cirta de Constantine.
L'entretien avec Mlle Chekrit s'est déroulé au Palais de la culture et des arts de Skikda, situé au centre de la ville, dans l'un des plus beaux quartiers de la ville.
Inauguré en 2010, le palais de la culture est un autre fleuron de l'architecture qui vient s'ajouter au riche patrimoine de la ville, dans la continuité de son histoire millénaire.
Skikda abrite également le théâtre romain le plus grand d'Afrique
Mme Chekrit rappelle également que la ville de Skikda abrite le théâtre romain, le plus grand de l'Afrique du nord, soulignant que sa restauration qui n'a pas donné satisfaction, sera reprise "prochainement''. A Skikda, comme ailleurs en Algérie, les moyens considérables investis par l'Etat dans le domaine de la protection et de la valorisation du patrimoine culturel, sont perçus comme le signe d'une reprise durable du développement dans tous les domaines. C'est également l'aboutissement d'une lente et sûre prise de conscience, évoquée par le président de l'APC qui rappelle qu'il y a déjà plus de deux décennies, son prédécesseur à la tête de la commune, Laïdi Boussouf, avait fermement refusé que les œuvres conservées à l'hôtel de ville, soient déplacées dans la capitale, parce qu'elles sont "propriété des citoyens de la ville de Skikda".
Cette conviction qui passait alors pour "révolutionnaire", aujourd'hui partagée par le plus grand nombre de Skikdis, constitue quelque part, dit-il, le meilleur garant de la protection du patrimoine matériel du pays.


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