BAMAKO - Une réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères de quatre pays du Sahel (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) se tiendra vendredi à Bamako et sera consacrée aux questions liées à la paix, à la sécurité et au développement dans la sous-région. Cette session, qui intervient en prolongement de celles déjà tenues en novembre 2008 à Bamako et mars 2010 à Alger, s'inscrit dans l'esprit de la consolidation de ce qui a été entrepris et devrait permettre aux participants d'échanger des points de vues pour mieux définir les axes d'une coopération plus efficace en matière de lutte contre la menace terroriste. L'Algérie, qui accorde un intérêt particulier à la dimension régionale dans son approche de développement, a toujours oeuvré pour une meilleure intégration de la région du Sahel. "La convergence importante avec nos pays voisins est qu'aujourd'hui, tout le monde est convaincu que le concept de partenariat est le seul moyen pour lutter contre le terrorisme", souligne le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel. Cependant, il a observé que "sans la paix et la stabilité, il n'y aura pas de développement", d'où, a-t-il précisé, l'implication de tous les pays du voisinage pour faire face à tous ces fléaux, devenus une menace de plus en plus sérieuse pour la sécurité de la région. Lors de la réunion d'Alger en mars 2010, les ministres des Affaires étrangères et les représentants des pays participants avaient réaffirmé leur détermination à agir individuellement et collectivement pour éradiquer le phénomène du terrorisme et à redonner à la région sahélo-saharienne sa vocation "d'espace d'échanges, de paix, de stabilité et de coopération féconde". Les participants avaient convenu également de la nécessité pour les responsables de la lutte antiterroriste de dégager les voies et moyens à même de renforcer les échanges d'informations, d'évaluations et d'analyses en lien avec la menace terroristes et ses connexions. Pour ce faire, les pays membres avaient décidé de mettre sur pied un comité d'état-major opérationnel conjoint, "CEMOC", qui procède annuellement à une évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la région du Sahel et définir des actions concertées pour la concrétisation d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. C'est pourquoi, les pays membres considèrent que la coopération aux plans bilatéral et régional constitue le cadre "incontournable" pour une lutte "coordonnée, efficace, totale et sans concessions" contre le terrorisme et ses connexions. Il s'agit au niveau national de la responsabilité des Etats de mener une lutte "efficace et globale" contre ce phénomène, et au niveau bilatéral, l'accent a été mis sur le renforcement de la coopération entre les Etats de la région pour la mise en oeuvre notamment de mécanismes et accords bilatéraux. Au niveau régional, la promotion d'une coopération "structurée, inclusive et de bonne foi" a été vivement recommandée par les ministres, qui ont rappelé qu'au niveau international, leurs Etats respectifs ont adhéré aux principaux instruments juridiques internationaux de prévention et de lutte contre le terrorisme. Quant au rôle de la communauté internationale à l'égard de la région, il doit se limiter, a-t-on estimé, à l'appui, à la formation et au renforcement des capacités de soutien logistique. Au plan de développement de la région, l'accent a été mis sur l'importance de réaliser des programmes de développement durable pour l'amélioration des conditions de vie des populations et leur réinsertion socio-économique, particulièrement en direction des jeunes. A cet effet, le renforcement de la coopération transfrontalière visant à améliorer les conditions de vie des populations ainsi que le soutien aux grands projets structurants à vocation régionale constituent des domaines d'action prioritaires pour les Etats de la région.