Il y a un manque "flagrant" d'observance du lavage des mains chez les professionnels de la santé, ce geste n'étant accompli que par "10%" du personnel dans certains hôpitaux du pays, a indiqué lundi à Alger le Dr Nafaâ Timsiline, spécialiste en hygiène hospitalière. Des études menées à travers le pays montrent l'existence d'un "manque flagrant d'observance du lavage des mains", a déclaré le Dr Nafaâ à la presse en marge des travaux de la 9ème journée internationale d'hygiène hospitalière. Il a relevé que "certains hôpitaux affichent pratiquement un taux de 10 %, avec dix professionnels de la santé sur cent qui se lavent les mains", a-t-il dit, relevant que peu d'études ont été menées dans ce cadre. Le spécialiste a insisté sur l'"importance capitale" de l'hygiène des mains du fait que ces membres sont "vecteurs d'infections", appelant les professionnels de la santé à ne pas négliger ce geste. Dans le même contexte, il a regretté que l'Algérie "n'ait pas adhéré" au programme de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) portant sur le sujet de l'hygiène des mains et de la désinfection. Ce programme pilotée par l'OMS "pourrait nous rendre service", notamment dans les services des soins, de réanimation, de pédiatrie, a-t-il souligne. Le Dr Timsiline a rappelé que cette 9ème journée internationale d'hygiène hospitalière a pour objectif la "formation" et la "sensibilisation". Il s'agit également de "faire passer un certain nombre de messages", conformément à des recommandations internationales et des recommandations émises par le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière "mais qui ne sont pas très suivies sur le terrain", a-t-il estimé. Pour sa part, le Dr Joseph Hajjar, chef de service d'hygiène hospitalière et d'épidémiologie au centre hospitalier de Valence (France), a mis l'accent sur la prévention et la formation pour éviter tout risque d'infection nosocomiale. "Il faut expliquer aux professionnels où sont les risques. Une fois qu'ils comprennent ce qu'est la transmission d'une infection, la transmission d'un germe, et pourquoi des patients sont plus à risques que d'autres, ils doivent alors être formés à mettre en place les mesures", a-t-il expliqué. Les professionnels de la santé "doivent savoir également quelles sont les bonnes mesures à prendre" dans différentes situations sans transmettre d'infections, a ajouté le Dr Hajjar. Le spécialiste a aussi souligné l'importance de l'évaluation des mesures et la nécessité de "voir si ce qui a été mis en place est réellement fait par les professionnels, faire une évaluation et corriger les choses qui font défaut". Les infections associées aux soins (IAS) touchent des centaines de millions de personnes dans le monde chaque année. Elles sont à l'origine de pathologies graves, de prolongements de la durée du séjour en établissements de soins, d'invalidités à long terme, et même la perte de la vie. Ces infections sont provoquées par de nombreux facteurs, relatifs notamment aux systèmes et procédures de soins et aux comportements humains. L'hygiène des mains est la mesure "essentielle" pour réduire les infections, soulignent les spécialistes. Il s'agit d'"un geste simple, mais auquel l'observance des professionnels soignants demeure problématique". La rencontre porte également sur d'autres volets aussi importants que l'hygiène des mains, tels que l'architecture hospitalière, la stérilisation des dispositifs médicaux, et l'endoscopie.