Les intérêts matériels et économiques de la France au Maroc ont empêché l'avancée du dossier du Sahara occidental vers son indépendance, ont affirmé mardi des participants à la journée de commémoration des manifestations populaires du 11 décembre 1960. "Les intérêts matériels et économiques de la France ont bloqué l'aboutissement de la question du Sahara occidental et empêché le peuple sahraoui d'accéder à son indépendance", a déclaré à l'APS le délégué au conseil participatif de l'agglomération de Marne et Chantereine (Seine-et-Marne), Kabeya NKashama en marge de cette commémoration. Pour lui, les pays industrialisés et la France "veulent sauvegarder leurs propres intérêts au Maroc en piétinant les valeurs humaines de liberté, d'émancipation et de droit des peuples à l'autodétermination". Il a souligné, à ce propos, "l'attitude hypocrite" de la France consistant à "prêcher la liberté et les droits de l'homme", alors que sur le dossier sahraoui, elle "ne l'applique pas sur le terrain". Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975. M. Nkashama a indiqué que "c'est aux Africains de se prendre en charge" afin que le Sahara occidental "soit libre en brisant cette barrière des intérêts". Selon lui, même la société française avait été "induite en erreur" par les gouvernements successifs qui "l'ont empêché de voir la vérité". "La société civile française a subi la désinformation dans ce qui se passe au Sahara Occidental. Ce n'est pas tout le monde qui connaît la vérité", a-t-il observé, soulignant que "c'est un travail de fourmi que nous devons mener pour sortir la société française de cette ignorance". Concernant le maintien de M. Christopher Ross en tant qu'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Nkashama a indiqué que c'était un "début de solution, même si le chemin reste encore long et parsemé d'embûches". Le Maroc avait retiré sa confiance à l'envoyé spécial du SG de l'ONU, avant de faire marche arrière et d'accepter son maintien par l'Onu dans sa mission. "Le Maroc utilise ses relations, notamment avec la France, pour continuer d'occuper le Sahara occidental", a-t-il mentionné. De son côté, l'élu "divers gauche" de Sons (Bourgogne), Mimoun Belkeira, a indiqué qu'"il y avait auparavant une chape de plomb sur les médias pour ne pas vulgariser d'informations ayant trait au Sahara occidental", pour que l'opinion publique française soit toujours dans "l'ignorance" des conditions des Sahraouis. "Les intérêts économiques ont toujours prévalu et le Maroc a continué à coloniser, en toute impunité, le Sahara occidental", a-t-il dit, soulignant qu'avec le président Hollande, "il y a beaucoup d'espoir pour que ça change".