L'ONU a lancé vendredi un appel à l'action pour garantir la sécurité des journalistes dans tous les pays, soulignant que ''lorsqu'il est possible de s'exprimer en toute sécurité, c'est le monde entier qui en bénéficie''. ''Chaque jour, la liberté d'expression fait face à de nouvelles menaces. Parce qu'ils contribuent à garantir la transparence et la responsabilité dans les affaires publiques, les journalistes sont souvent la cible de violences'', ont déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans un communiqué conjoint à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. ''Les professionnels des médias sont aussi trop nombreux à être victimes d'intimidations, de menaces et de violences. Trop nombreux à être soumis à la détention arbitraire et à la torture, souvent sans recours légal. Nous devons nous montrer fermes face à cette forme d'insécurité et d'injustice'', ont-ils déploré. Selon l'UNESCO, plus de 600 journalistes ont été tués au cours des dix dernières années et, parmi eux, beaucoup n'exerçaient pas dans des zones de conflit, ajoutant qu'il persiste un climat d'impunité : 9 assassinats de journalistes sur 10 restent impunis. M. Ban et Mme Bokova ont souligné que la liberté de la presse ''ne va pas de soi'' et que son exercice requiert un environnement sûr, propice au dialogue, dans lequel chacun peut s'exprimer librement et ouvertement sans crainte de représailles. Ils ont également noté que l'action engagée doit concerner les médias traditionnels autant que le monde numérique ''où l'information est de plus en plus produite et consommée''. ''Les blogueurs, les reporters citoyens et les producteurs de médias sociaux ainsi que leurs sources voient leur sécurité chaque jour plus menacée'', relèvent-ils. Ces agressions, ajoutent les deux responsables onusiens, ''entravent non seulement le droit à la liberté d'expression et menacent la sécurité des journalistes en ligne et celle de leurs sources, mais elles nuisent à la possibilité pour tous de profiter d'un Internet libre et ouvert''. Les chefs de l'ONU et de l'UNESCO ont réitéré la ferme détermination à mener une action coordonnée, à effectuer un travail de sensibilisation et à aider les pays à défendre les principes internationaux et à se doter d'une législation en faveur de la liberté d'expression et d'information, comme le prévoit le Plan d'action des Nations unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité. ''En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous appelons les gouvernements, les sociétés et les individus à tout mettre en œuvre pour protéger la sécurité de l'ensemble des journalistes, en ligne et hors ligne. Chacun de nous a une voix à faire entendre. Nous devrions tous pouvoir parler librement et en toute sécurité'', ont ajouté M. Ban et Mme Bokova. Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l'Assemblée générale des Nations unies en 1993. Le thème choisi pour 2013, ''Parler sans crainte : assurer la liberté d'expression dans tous les médias'', a pour ambition de susciter une action internationale en vue de protéger la sécurité de chaque journaliste, dans chaque pays, et de briser le cercle vicieux de l'impunité, souligne l'ONU.