Le ralliement des étudiants algériens à la guerre de libération nationale, le 19 mai 1956, fut une contribution efficace à l'écho de la Révolution algérienne dans le monde entier, a estimé, dimanche à Batna, Redha Malek, moudjahid et ancien chef du gouvernement. La grève déclenchée ce jour-là par les étudiants algériens fut "l'alarme" qui informa l'opinion internationale sur le génocide perpétré à l'encontre du peuple algérien, a souligné M. Malek qui est revenu, au cours d'une conférence animée à l'université Hadj-Lakhdar à l'occasion de la célébration du 57e anniversaire de la journée de l'étudiant, sur les conditions qui ont conduit les étudiants algériens à quitter les bancs de l'université pour rejoindre les maquis. La décision des étudiants algériens répondait à un défi majeur, celui du recouvrement de la souveraineté nationale, a encore souligné M. Malek qui avait participé à l'époque (en 1956) à la création de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA). Le rôle joué par les étudiants dans l'encadrement de la Révolution, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, a été longuement abordé par M. Malek qui a également évoqué "le rôle des étudiants algériens dans la stratégie et la tactique de combats". Lors de son intervention, il a évoqué "les contraintes et les difficultés rencontrées à l'époque face à une oppression coloniale qui disposait de toutes les forces". Il a également souligné l'importance de cette grève et du ralliement des étudiants algériens à l'Armée de libération nationale (ALN), car ils ont permis de "renverser l'équation et changer les rapports de force en injectant un nouveau souffle à la Révolution". Entre 80% et 90% des étudiants algériens avaient rejoint, à l'époque, la lutte armée en s'organisant dans le cadre de réseaux secrets implantés en Algérie et en Europe, a ajouté le conférencier, précisant que 80% de ces étudiants dont Amara Rachid, Allaoua Baâtouche et Taleb Aberrahmane, entre autres, sont tombés au champ d'honneur.