Le président de la Commission nationale de supervision de l'élection présidentielle (CNSEP), Lachemi Brahmi a affirmé dimanche à Alger que les incidents survenus samedi à Bejaïa constituaient "une infraction au code pénal" et "un crime puni par la loi". Dans une déclaration à l'APS, M. Brahmi a indiqué que des membres et des auxiliaires de la CNSEP étaient sur place au moment des faits et ont dressé des procès verbaux sur ces incidents. Il a ajouté que le procès verbaux ont été soumis aux membres de la CNSEP qui, après délibérations, ont conclu que les incidents constituent "une infraction selon le code pénal". La CNSEP a saisi le parquet pour prendre les mesures prévues par la loi, a fait savoir le responsable ajoutant que l'enquête suivait son cours. Un meeting que devait animer, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril, Abdelaziz Bouteflika, samedi à Bejaia, a été annulé samedi suite à l'encerclement de la salle censée abriter l'évènement par des centaines de manifestants et son envahissement. Les manifestants se sont d'abord regroupés devant la salle de la maison de la culture Taous Amrouche, de la ville de Bejaia, en scandant des slogans hostiles à un quatrième mandat du candidat Bouteflika, avant que quelques uns ne pénètrent par force à l'intérieur de la salle. Les manifestants se sont, par ailleurs, attaqués à un bus transportant les journalistes chargés de couvrir le meeting, malmenant l'équipe d'Ennahar TV et détruisant une caméra de la télévision nationale (ENTV). Des éléments de la sûreté nationale ont été également blessés alors qu'ils tentaient d'empêcher les manifestants d'envahir la salle. Des unités anti-émeutes de la Sûreté nationale ont été déployées pour disperser les manifestants et rétablir l'ordre. Les journalistes et leurs équipes techniques ont été évacués vers l'aéroport de Bejaia Abane-Ramdane, à bord de véhicules de la sûreté nationale. La directrice de la maison de culture de Bejaia a estimé à plus de 00 millions de dinars les dégâts occasionnés à la structure culturelle du fait des actes de saccage. Outre les dégâts causés à la structure, dont une aile entière a été consumée par le feu, tous le matériel d'animation, notamment du matériel audiovisuel et informatique, des instruments de musiques et des éléments ornementaux et de scènes, ont été volés, brulés ou volontairement détruits, a-t-elle précisé.