L'université Saâd-Dahleb de Blida a honoré jeudi l'écrivain et journaliste français Jean Daniel, connu pour son soutien à l'Algérie lors de la lutte de Libération nationale, en lui décernant le titre de docteur honoris causa en Droit et Sciences politiques. Le recteur de l'université de Blida, Mohamed Tahar Abadlia, a attribué ce titre honorifique à Jean Daniel, lors d'une cérémonie à laquelle ont assisté le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, ainsi que plusieurs personnalités nationales et des représentants des autorités locales de la wilaya. Intervenant lors de cette cérémonie, Jean Daniel a exprimé sa joie "immense" d'avoir reçu une telle reconnaissance. S'adressant à l'assistance, en les appelant "mes compatriotes", il a souligné qu'il a toujours été "un amoureux de l'Algérie et un croyant en la justesse de la lutte de Libération nationale", qu'il a soutenue à travers ses écrits. Le fondateur de l'hebdomadaire français "Le Nouvel Observateur" a évoqué, à cette occasion, son enfance et sa jeunesse à Blida, notamment sa scolarité au collège de la ville, où il a connu, notamment, feux Saâd Dahleb et Mohamed Benteftifa, et dont il se rappelle encore le "parfum sucré" des chèvrefeuilles et des fleurs d'orangers. "En fait, je n'ai pas cessé d'écrire, sans que toutes ces observations que j'ai en tête, ne me viennent naturellement", a-t-il relevé pour dire que ses souvenirs de jeunesse sont toujours "vivaces" dans son esprit. Jean Daniel a également évoqué la vie, dans cette ville, de ses parents, notamment de son père qui "baragouinait l'Arabe" et qu'il entend, encore, "dialoguer en Berbère avec les paysans, qui descendaient de la montagne de Chréa vers la minoterie parentale". Evoquant, par ailleurs, les élections européennes, il a indiqué que "ce qui vient de se passer en France n'est digne d'aucun pays". "Considérée comme l'un des précurseurs de la pensée politique, ce journaliste a accumulé une carrière professionnelle singulière. Il recèle aussi de hautes valeurs humaines", a souligné, pour sa part, M. Abadlia, lors de son allocution. Le recteur de l'université de Blida a également estimé que l'écrivain Jean Daniel est "une source d'inspiration de tous", ajoutant que "l'université Saâd-Dahleb a décidé, ainsi, de lui décerner la plus haute distinction, en l'occurrence un doctorat honoris causa". Le journaliste et écrivain Jean Daniel Bensaid est né le 21 juillet 1920 à Blida. Il s'est distingué par ses écrits soutenant l'Algérie, durant et après l'indépendance. Il a fondé l'hebdomadaire Le nouvel Observateur en 1964. Durant la lutte de Libération nationale, il été chargé de couvrir les évènements, ce qui a suscité chez lui un sentiment de solidarité avec les Algériens. Il a, ainsi, réalisé plusieurs reportages dénonçant les actes de torture, comme il a soutenu l'Algérie, lors des négociations d'Evian, ayant abouti à l'indépendance du pays. Jean Daniel a reçu plusieurs titres honorifiques lors de sa carrière professionnelle, dont un doctorat honoris causa de l'université d'Alger, en 2004. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "De Gaule et l'Algérie, la tragédie, le héros et le témoin" (1986), "Lettre de France, après le 11 septembre" (2002), "Cet étranger qui me ressemble" (2004), et "Demain, la nation" (2012).