A quelques heures de la deuxième session partielle du baccalauréat, sérénité, calme et volonté de réussir animent les candidats à Mihoub, région secouée le 29 mai dernier par un séisme de magnitude 5,3. Contrairement à la première session où l'angoisse avait atteint son paroxysme, les épreuves de dimanche sont appréhendées avec beaucoup plus d'assurance par nombre de candidats approchés par l'APS. Eprouvés tant physiquement que psychiquement par de longues et interminables nuits blanches, passées à compter les répliques et à réagir au moindre craquement de murs, les deux cent candidats de la commune de Mihoub ne pouvaient espérer "meilleure récompense" que cette session partielle. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux avaient réclamé, dès l'entame des épreuves de la première session, l'organisation d'une session de rattrapage pour les candidats des localités touchées par le séisme, tandis que d'autres avaient lancé un appel pour que les correcteurs soient "moins sévères" avec les candidats de la région. La décision prise par le gouvernement d'organiser une session partielle du baccalauréat, après la série de fuites des sujets d'examen, a rendu espoir et sourire à ces candidats. Mohamed, Nacer, Abdelhafidh, Romaissa et tant d'autres élèves de terminale ont mis à profit cette période de sursis afin de faire le vide autour d'eux, récupérer quelques heures de sommeil, replonger dans l'ambiance du ramadhan, puis se préparer pour le grand jour. Abdelhafidh admis qu'il est difficile de faire l'impasse sur ce qui s'est produit à Mihoub, la nuit du 29 mai, dont il garde encore des séquelles psychologiques. Il dit vouloir réussir à surmonter cette peur cachée qui le mine de l'intérieur et l'empêche de se concentrer sur son Bac. Comme lui, son ami Mohamed tente, depuis l'annonce de l'organisation de la session partielle du Bac, de s'adapter à la nouvelle situation et à retrouver les réflexes d'avant le 29 mai. Tous deux sont décidés à décrocher ce sésame qui va leur ouvrir les portes de l'université. Les deux amis ne donnent, à aucun moment, l'impression de vouloir abdiquer, de renoncer à des années d'efforts et de sacrifices, laisser échapper cette chance inespérée de couronner l'année par un succès qui leur fera oublier certains mauvais souvenirs. Les défections parmi les candidats au Bac, issus des huit localités touchées par le séisme, avaient avoisiné la quarantaine, durant la première session, où les services de la wilaya avaient annoncé un taux d'absence de l'ordre de 1,67%. Pour cette deuxième session, les mêmes services annoncent le chiffre de 2333 candidats, répartis entre quatre centres d'examen de la région nord-est de la wilaya (Tablat, El-Azzizia, Beni-Slimane et Guelb-el-Kebir), qui englobe les huit localités les plus affectées par le séisme. Dans le but de garantir une meilleure prise en charge de ces candidats, il a été décidé de réquisitionner l'internat du lycée d-El-Azzizia, distant d'une dizaine de kilomètres, pour l'hébergement et la restauration des 200 candidats attendus de Mihoub. Ces derniers pourront également avoir accès au service de la bibliothèque pour réviser leurs cours. Une fois sur les lieux, ils auront l'occasion de s'organiser, soit en groupe, soit opter pour la révision en solo, de profiter, en outre, de cette proximité pour tenter d'évacuer leur stress. Une équipe de psychologue sera mobilisée, a-t-on appris auprès des services de la wilaya, durant toute la période des épreuves, afin d'assurer conseils et soutien psychologique à ces candidats.