Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré lundi à New York que l'organisation onusienne était déterminée à soutenir les acteurs du conflit libyen pour mettre fin à la crise qui dure depuis sept ans. "En Libye, les Nations Unies se sont engagées à soutenir les acteurs nationaux à trouver une solution pacifique à la crise", a déclaré M. Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Mena), convoquée par la Russie. Le chef de l'ONU a appelé toutes les parties prenantes en Libye à continuer d'apporter leur soutien à son émissaire, Ghassan Salamé, dans ses efforts de médiation, relevant que tous les Libyens aspiraient à mettre fin au conflit ainsi qu'à la période de transition. Le succès politique en Libye, a-t-il soutenu, devrait permettre à ce pays de jouer son plein rôle dans le règlement la crise migratoire. Le chef de l'ONU qui s'exprimait sur la situation précaire dans certains pays de la région Mena, a indiqué que "l'intégrité territoriale des pays comme la Libye, la Syrie, et le Yémen est menacée ". "Des millions de personnes ont été déplacées de force (...) L'impact de cette instabilité s'est propagé jusqu'aux pays voisins et au-delà", a-t-il ajouté. "Nous constatons de nombreuses lignes de clivage à l'œuvre, anciennes et nouvelles qui se croisent et gênèrent une énorme volatilité", dans la région, a expliqué M. Guterres qui cite à ce titre "le conflit israélo-palestinien, la résurgence des rivalités de la guerre froide, la division sunnite-chiite, les schismes ethniques et d'autres confrontations politiques". Guterres a relevé que "le conflit israélo-palestinien demeurait au centre du bourbier du Moyen-Orient" et qu'une solution à deux Etats était essentielle pour la stabilité de la région. "Les récentes tensions et violences à Ghaza nous rappellent la précarité de la situation" dans cette région, a-t-il poursuivi, affirmant qu'un soutien international était nécessaire pour mettre en place les conditions propices à la relance du processus de paix au Moyen-Orient. Evoquant le Yémen, le chef de l'ONU a rappelé que ce pays connaît un conflit prolongé aux dimensions régionales, en formulant le souhait que le cadre de pourparlers proposé la semaine dernière par son envoyé spécial, Martin Griffiths, puisse permettre la reprise des négociations pour une sortie de crise. Pour la Syrie, le SG de l'ONU a lancé un appel aux parties au conflit pour collaborer sérieusement avec l'émissaire Staffan de Mistura dans le cadre du processus de Genève. Ce débat sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est destiné à "examiner, sous une perspective large, les causes profondes des conflits qui sévissent dans la région", a souligné la délégation russe dans une note rendue publique. La Russie qui a convoqué cette réunion a souligné, dans la même note, le caractère déstabilisant des conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui ont des incidences non seulement sur la situation militaire et politique de la région mais aussi sur les relations internationales en général. L'objectif étant d'élaborer une riposte aux menaces contre la paix et la sécurité internationales, en concentrant les efforts sur une action collective, dans laquelle le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies doit jouer un rôle déterminant, a expliqué la Russie qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de juin. La délégation russe a appelé à ce que "les mesures unilatérales ne prennent pas le pas sur les mesures collectives approuvées par l'ONU" tout en insistant sur "l'inviolabilité? des principes primordiaux de la souveraineté des Etats". La Russie qui s'oppose au départ du président syrien Bachar al-Assad tient à centrer ce débat sur la question "de prévenir les décisions extralégales concernant les changements de régime" au Moyen-Orient, selon le même document.