Le développement du beach-volley en Algérie est tributaire de la formation de vrais beach-volleyeurs et surtout du lancement d'un championnat national régulier tout au long de l'année, ont estimé des techniciens, présents au tournoi des 3es Jeux africains de la jeunesse (JAJ). "Ce n'est pas aussi compliqué qu'on le pense, le beach-volley est une discipline attractive qu'on peut développer facilement chez nous, en lui donnant un statut propre et en mettant en place toute une organisation pour le gérer", a indiqué à l'APS l'entraîneur national Mohamed Ghachi, en marge du tournoi de beach des JAJ-2018, qui a sacré les sélections mozambicaines (garçons et filles) aux Sablettes (Alger), alors que l'Algérie s'est contentée de la 4e place dans les deux sexes. "Les sélections africaines nous dépassent, en premier lieu, avec un bon volume de pratique (compétitions à longueur d'année) et puis leurs joueurs sont de vrais beach-volleyeurs depuis plusieurs années. C'est la raison pour laquelle ils nous dominent pour l'instant. Chez nous, on se contente de tournois occasionnels qui ont tendance à disparaître", a regretté le technicien algérien. Ce constat a été partagé par l'entraîneur du Mozambique, Osvaldo Machado qui confirme que le secret de la suprématie en beach-volley de son pays en seniors et chez les jeunes catégories réside dans la spécialisation des joueurs dans ce sport, ce qui a porté, à chaque fois, ses fruits à la fédération locale. « Au Mozambique, la fédération nationale de volley-ball a mis en place une stratégie de développement du beach-volley, avec l'obligation de spécialisation faite aux joueurs et joueuses, et la programmation de tournois à longueur d'année, malgré le manque, parfois, de moyens. Aujourd'hui, on récolte les fruits de cette politique avec des titres africains et une participation régulière aux Championnats du monde. » Discipline "occasionnelle" Pour le responsable technique mozambicain, la différence entre ses sélections et celles des autres pays, notamment nord-africaines (Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte) réside dans le volume de pratique, mais aussi dans la spécialisation. "D'après ce que j'ai vu lors de compétitions africaines, les joueurs et joueuses de ces pays sont des volleyeurs et non pas des beach-volleyeurs. La différence est de taille, car un beach-volleyeur, en plus de la technique, doit avoir la sensation du sable, ses repaires sur le terrain et travailler beaucoup l'aspect physique. Ces points font généralement la différence dans un match", a fait remarquer l'entraîneur mozambicain qui reconnaît, en contre-partie, "la valeur technique et la morphologie des joueurs de ces pays dont les Algériens". En Algérie, le beach-volley reste "une activité occasionnelle" et même la Fédération nationale de volley et les ligues existantes ne lui accordent pas assez de temps, avouent les techniciens algériens. En outre, les terrains permanents, sans lesquels le beach ne peut se développer, font défaut, sans oublier le manque de techniciens spécialisés dans la discipline. "Si on veut promouvoir le beach-volley chez nous, il faut mettre sur pied un championnat national régulier durant toute l'année et d'autres compétitions et ne pas se contenter de tournois occasionnels. C'est de cette façon qu'on pourra motiver les joueurs à se spécialiser dans le beach. Il faut savoir que c'est plus facile de former un beach-volleyeur qu'un volleyeur de salle. C'est à partir de là et l'adhésion de tous, qu'on pourra espérer atteindre le niveau de certains pays africains et arabes, d'autant plus que l'Algérie possède un potentiel de jeunes joueurs qui veulent se former en beach", a résumé le chargé de la discipline au niveau de la fédération, Lyamine Benseghier qui avait annoncé, mardi à l'APS, son intention de rendre le tablier, dénonçant un "manque de considération" à cette discipline de quelques membres de l'actuel bureau fédéral.