La situation de crise politique au Venezuela devient de plus en plus délicate avec les retombées de la gigantesque panne d'électricité qui a plongé le pays dans le noir et coupé les Vénézuéliens du monde, les réseaux de téléphonie et de l'internet étant depuis jeudi totalement coupés. La panne d'électricité, jamais connue par le pays, est en train de causer aussi des victimes parmi les patients dans des hôpitaux. En effet, 15 patients soufrant de maladies rénales ont perdu la vie faute de courant électrique indispensable pour le fonctionnement des différents appareils de traitement (dialyse). L'approvisionnement en eau potable commence à connaitre lui aussi des perturbations. De même pour plusieurs aliments frais nécessitant le courant électrique pour leur conservation. Le Venezuela est un pays tropical. S'agissant des aliments, il y a lieu de souligner que le pays connait déjà une rareté sans précèdent en termes de la disponibilité des denrées alimentaires. "Des pans entiers de la société risquent en effet la famine", alertent plusieurs ONG. La crise politique au Venezuela s'est aggravée quand l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain "président en exercice du pays" et a prêté serment au cours d'une manifestation à Caracas. Le président américain, Donald Trump, l'avait reconnu comme "président par intérim", suivi par une quarantaine de pays, dont des pays européens et de l'Amérique du Sud, tandis que le président élu Nicolas Maduro avait qualifié Guaido de "pantin" des Etats-Unis, dénonçant "l'usurpation de la fonction présidentielle" par l'opposant. La Russie, la Chine et plusieurs autres pays avaient, quant à eux, soutenu Nicolas Maduro en tant que président légitime du Venezuela. Le Kremlin avait qualifié la décision de certaines nations européennes d'"ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela".