Près de 71,2 % des salariés interrogés ont estimé l'expérience du travail à distance devenu nécessaire suite à la pandémie du Covid-19 comme "positive", selon une enquête du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD). Les conditions de travail à distance sont jugées "acceptables jusqu'à un certain point", grâce à une plus grande flexibilité relevée par le panel interrogé, a indiqué le chercheur au sein du CREAD, Riad Benghebrid, lors d'une journée d'étude organisée par le Centre sur l'impact socio-économique de la pandémie en Algérie. Toutefois, le chercheur a fait savoir qu'une part des travailleurs sondés a pointé "un impact direct du télétravail sur la vie personnelle et professionnelle des salariés", plaidant pour une adaptation des nouvelles pratiques professionnelles. Lors d'une enquête sur le télétravail pendant la pandémie en Algérie, des salariés ont été interrogés sur 18 wilayas avec une prépondérance des wilayas du centre du pays. Parmi cet échantillon, 32% ont révélé disposer d'un lieu de travail à distance. 16 % disent posséder les outils nécessaires à l'exercice du télétravail dont 90% via un PC portable. En outre, parmi les aspects d-négatifs du télétravail, "56% des salariés interrogés estiment qu'il y a une augmentation des heures quotidiennes de travail et 41% soulèvent des difficultés à organiser le travail et à maintenir leur rendement", a indiqué M. Benghebrid. Les apprentis et les professions indépendantes, les plus touchés par la perte d'emploi Selon Oualid Merouani, Maitre de recherche au CREAD, les catégories professionnelles des apprentis et des professions indépendantes ont été les plus touchées par la perte de leurs emplois à cause de la pandémie du Covid-19 en Algérie. 20% des apprentis, 14 % d'indépendants, 7% de salariés et 6% employeurs sondés ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie, a-t-il fait savoir. De plus, "les femmes et les jeunes connaissent plus de risque de perdre leur emploi", a souligné l'intervenant, ajoutant que les hommes avaient plus de risque de voir leurs revenus baisser. Lire aussi: Covid-19: moins de 20 % des étudiants ont suivi les cours à distance de façon continue Les femmes avaient plus de chance de garder un revenu stable mais elles étaient plus vulnérables à la perte de leur revenu. Au total, 17% des sondés des deux genres ont vu leurs revenus diminuer pendant cette période. Par secteur, l'hôtellerie-restauration et le commerce ont été plus vulnérables à voir leurs revenus diminuer ou le perdre, selon M. Merouani. Concernant la consommation des ménages, le représentant du CREAD a fait savoir que 35% des sondés ont puisé dans leur épargne avec une légère importance pour les adultes 45-54 ans en termes de tranche d'âge et les salariés en terme de catégorie socio-professionnelle. En outre, le chercheur a recommandé "la prise en compte des attentes et préférences de la population pour toute implémentation de politiques sociales, le renforcement du système de protection sociale et le ciblage de la population la plus vulnérable, notamment les jeunes et les femmes.