Plusieurs partis politiques au Mali ont appelé à la mobilisation samedi lors d'un grand rassemblement à Bamako, pour dénoncer leur dissolution et pour "sauver la liberté et la démocratie", ont rapporté vendredi des médias maliens. Selon les mêmes sources, les partis politiques invitent tous les Maliens à se joindre à eux samedi à 14 heures (heure locale) au Palais de la culture à Bamako, pour "défendre la démocratie", "le droit de penser, de parler et d'agir", et rejeter les conclusions des "consultations de forces vives qui n'en sont pas". Les dirigeants d'une centaine de partis politiques, les principaux du pays, qui se sont réunis jeudi à Bamako pour convenir d'une stratégie commune, rendront publique samedi une déclaration commune lors de ce grand rassemblement. Les partis politiques dénoncent la participation, lors de ces "consultations", de responsables administratifs et tout particulièrement des gouverneurs de région qui "ont joué le rôle de porte-parole alors que des fonctionnaires ne devraient pas être utilisés pour inciter à violer la Constitution", selon les termes d'un chef de parti en première ligne dans la mobilisation. Une plainte sera déposée devant la justice malienne, selon plusieurs chefs de partis, qui indiquent qu'une équipe d'avocats doit être constituée en ce sens. Le processus de dissolution des partis a déjà été enclenché, avec l'adoption mercredi 30 avril, en Conseil des ministres malien, d'un projet de loi abrogeant la Charte des partis politiques. Les partis vont s'opposer à cette disparition programmée, mais ce combat ne doit pas servir de diversion. Le projet d'élever Assimi Goïta au rang de président de la République et non plus de Transition et de suspendre toute perspective d'élections pour une durée indéfinie jusqu'à la pacification du pays", selon les termes officiels, suscite l'indignation. "La Transition doit finir en 2025", martèlent plusieurs chefs de parti, qui comptent demander "un chronogramme clair". Les autorités de transition ont initié la mise en œuvre des recommandations issues des "concertations des forces vives" qu'elles avaient "orchestrées", et qui prévoient notamment la dissolution de tous les partis existants et l'installation du Général d'Armée Assimi Goïta à la tête du pays sans élections.