Le Mali vit au rythme d'un dialogue politique dont les concertations nationales sont la caractéristique actuellement après une situation teintée de violence armée menée par des groupes terroristes actionnés par des puissances internationales aux visées de mainmise sur les richesses de ce pays situé dans la région du Sahel. À ce propos, la classe politique malienne a entamé le processus de dialogue pour déterminer la durée de la nouvelle transition. Seulement, il y a un problème de la part d'un collectif représenté par des partis se disant appartenant à l'opposition qui rejette plusieurs années supplémentaires de régime militaire. Ce rejet est vu comme une démarche de principe dont l'essentiel est de rendre le pouvoir aux civils afin de permettre au Mali d'aller vers une nouvelle ère faite de démocratie et d'alternance au pouvoir. Les consultations organisées sont considérées par le collectif de «mascarades». cette attitude a suscité la réaction des partis qui sont derrière l'idée de prorogation de la durée pour le pouvoir militaire à la tête du Mali. Le rapporteur du comité de pilotage de ces consultations, Boubacar Sow, avait justifié cette démarche en soulignant que «au titre des questions politiques et institutionnelles, le dialogue inter-Maliens recommande de proroger la durée de la transition de deux à cinq ans et de susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle», a-t-il affirmé. Les parties qui s'identifient au collectif qui rejette la proposition de la prorogation de la durée de la période de transition ont exprimé leur décision en déclarant qu'elles «dénoncent vigoureusement la mascarade de dialogue inter-Maliens, initiée par les autorités en place, et rejettent ses recommandations», et d'ajouter «les militaires veulent s'éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens», précise le collectif. Pour rappel, les 300 recommandations proposées par les participants aux consultations nationales ont été acceptées dans leur majorité par le colonel Assimi Goïta. Dans ce sens, Goïta a souligné que «nous allons prendre des dispositions pour concrétiser les quelque 300recommandations des Maliens que vous venez de me remettre. Ces recommandations «feront l'objet d'un grand suivi. Le dénouement heureux de ce processus nous donne de réels espoirs pour la résolution durable du conflit que nous visons depuis plus d'une décennie», a déclaré le colonel Assimi Goïta. Le dialogue sera entamé aussi avec les groupes armés dans la perspective d'aplanir la situation et préparer le Mali vers une autre situation politique loin des conflits armés et violents. Le rapporteur du comité de pilotage de ces consultations, Boubacar Sow, avait précisé que «la consultation a, par ailleurs, préconisé d'ouvrir le dialogue doctrinal avec les groupes armés dits jihadistes et mettre à contribution les érudits maliens pour définir le corpus doctrinal des débats à mener avec ces groupes», a-t-il déclaré. Il faut savoir que la Coordination de l'Appel du 20 février, qui «rassemble les partis politiques et les mouvements de la société civile opposés aux autorités de transition» avait exprimé sa position clairement sur la question relative à la durée de la période de transition en opposant son niet quant à la prorogation de ladite durée pour le compte des militaires au pouvoir. Dans ce registre, que la Coordination a souligné que «le colonel Assimi Goïta, président de transition, ne dispose pas du mandat pour entraîner le pays dans une aventure aussi périlleuse». La Coordination a parlé «d'absence de toute consultation préalable» et qualifie en conséquence cette décision de «chantage prise sans aucune forme de débat démocratique, elle traduirait le manque de considération des putschistes au pouvoir envers le peuple malien», ont affirmé les partis représentées dans la Coordination. Les consultations nationales au Mali n'ont fait que débuter, il reste beaucoup de temps pour que les parties concernées par le dialogue puissent arriver à une solution médiane qui pourrait faciliter le déblocage de la situation politique.