Le Gouverneur de la banque d'Algérie Salah-Eddine Taleb, a annoncé, la promulgation prochaine de nouveaux textes pour renforcer le cadre réglementaire de la finance islamique, et lui conférer davantage d'"efficacité et de précision", en adéquation avec les normes internationales. Taleb a fait cette annonce lors de son intervention à la 19e édition du Forum Mondial de la Finance Islamique, placé sous le slogan "Transformation numérique et inclusion financière dans la finance islamique", et organisé dans le cadre des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Islamique de Développement pour l'année 2025, qui se tiennent du 19 au 22 mai au Centre International des Conférences "Abdellatif Rahal", sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Il a précisé qu'une série de textes réglementaires étaient en cours d'élaboration "et seront promulgués prochainement", soulignant que ces derniers visent à encadrer la finance islamique avec plus de "précision et d'efficacité", selon les normes internationales. Le Gouverneur de la Banque d'Algérie a également souligné que le renforcement du cadre réglementaire de la finance islamique se fait en collaboration avec la BID, dans le cadre d'un plan d'action axé sur le développement de la politique monétaire, du marché monétaire et de l'organisation du travail des guichets de la finance islamique. Taleb a estimé qu'un "avenir prometteur" attend la finance islamique en Algérie, d'autant plus qu'elle connaît une croissance annuelle moyenne de 20% pour les dépôts et de 15 % pour les financements, affirmant que ces chiffres reflétaient la "confiance croissante" des opérateurs dans les services de la finance islamique. Dans le même contexte, le Gouverneur a indiqué que l'Algérie était en train d'élaborer une stratégie nationale pour le développement des moyens de paiement scripturaux, en phase avec les pratiques internationales, obligeant ainsi les institutions financières à intégrer les principes de financement durable dans leurs politiques de crédit et d'investissement. Le président du Groupe de la Banque islamique de développement (BID), Muhammad Ben Sulaiman Al-Jasser a, quant à lui, évoqué dans son allocution l'importance des transformations numériques que connaît le secteur bancaire, soulignant que l'intégration de la finance islamique dans l'économie numérique offre des perspectives prometteuses, de nature à ouvrir de nouvelles voies pour l'inclusion financière, particulièrement avec l'émergence de l'intelligence artificielle et des technologies financières (FinTech). Après avoir insisté sur la nécessité pour les Etats membres d'établir des partenariats durables, le responsable a mis en exergue l'importance de rechercher une cohérence juridique et réglementaire en matière de finance islamique entre ces pays, tout en respectant la spécificité de chacun. Lors de son intervention, alors qu'il présidait la cérémonie de remise du prix du Hackathon de l'Intelligence Artificielle dans le domaine de la finance, le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, M. Noureddine Ouadah a souligné l'importance d'améliorer l'environnement de l'innovation et d'encourager les start-up et les étudiants à promouvoir les systèmes financiers, notant que l'Algérie a réalisé des progrès significatifs dans ce domaine. Le prix du Hackathon, organisé en partenariat entre l'accélérateur public "Algeria Venture" et l'Institut de la Banque Islamique de Développement, a été remporté par l'équipe "Khellan", composée d'étudiants de l'Ecole nationale supérieure d'informatique (ESI) et de l'Ecole Supérieure de Banque (ESB), qui ont développé une solution basée sur l'intelligence artificielle permettant au secteur financier d'adapter ses services à la finance islamique. Le forum a également vu la remise du "Prix de la Banque Islamique de Développement (BID) pour la réalisation efficace en économie islamique" de l'année 2025, attribué à la société "MediKids" pour son initiative waqf novatrice qui aborde les défis de la gestion des Waqfs en Indonésie. Au cours des séances du forum, les intervenants ont mis l'accent sur la transformation numérique et l'inclusion financière comme outils essentiels pour renforcer le développement durable, les petites et moyennes entreprises (PME) utilisant les outils de financement islamique numérique, ainsi que l'exploitation des instruments financiers participatifs tels que les Sukuk pour les projets d'infrastructure et le financement du développement durable.