Les festivités de la manifestation annuelle de la Ouaâda de Sidi Cheikh, également appelée Rekb Sidi Cheikh, ont débuté, mercredi à la zaouïa centrale de la tariqa Cheikhia Chadhlia Bekria, située dans la wilaya déléguée d'El Abiodh Sidi Cheikh (El Bayadh), en présence d'un grand nombre de citoyens. Le wali délégué d'El Abiodh Sidi Cheikh, M. Mouaden Abdrabi, accompagné du cheikh de la tariqa Cheikhia Chadhlia Bekriaa, El Hadj Larbi Al Sidi Cheikh, a supervisé le lancement officiel de cette manifestation annuelle placée sous le slogan : "Le pôle mystique, le martyr héritier : unificateur des rangs, rassembleur de la parole, et vainqueur des ennemis", en présence des autorités locales, de notables, de cheikhs de la région, de mokaddems, de disciples de la tariqa venus de plusieurs wilayas du pays, ainsi que d'universitaires, de chercheurs et d'un large public. Dans son discours, El Hadj Larbi Al Sidi Cheikh a souligné que cette manifestation n'est pas uniquement un événement traditionnel, mais constitue aussi "un moment spirituel, historique et éducatif, où l'on puise les valeurs de pureté, de fidélité et de constance dans les principes tracés par Sidi Abdelkader Ben Mohamed, avec son sang pur et son parcours vertueux au service de la nation". Il a rappelé que "Sidi Cheikh a su allier savoir, djihad, éducation spirituelle et engagement au service de la communauté, tombant en martyr pour la vérité et la défense de sa patrie". Il a également précisé que la célébration de cette Ouaâda par la zaouïa cheikhia est un acte de fidélité et un renouvellement de l'engagement à renforcer l'unité nationale, protéger le pays et faire rayonner l'Algérie unie, comme l'ont enseigné les anciens maîtres spirituels et Sidi Cheikh lui-même, dans l'amour de Dieu et de la patrie. Cette manifestation, organisée à l'occasion du 408e anniversaire du décès du fondateur de cette tariqa, le savant et martyr Sidi Abdelkader Ben Mohamed, dit Sidi Cheikh, né en 1533 et décédé en 1616 des suites de graves blessures subies lors de sa résistance contre l'occupation espagnole à Oran, a été marquée par l'organisation d'une journée d'étude intitulée : "Rekb Sidi Cheikh, une main tendue vers la mémoire de la nation", en coordination avec le Centre universitaire Nour El Bachir d'El Bayadh. Cette rencontre académique comporte plusieurs interventions autour de thèmes tels que le "saint et martyr Sidi Cheikh entre Djihad et éducation", "les descendants de Sidi Cheikh, piliers de la résistance populaire et acteurs de la Guerre de libération", "leur rôle dans la construction de l'Algérie nouvelle" et "l'importance des zaouïas dans la préservation de l'islam, de la culture, du patrimoine, de la référence religieuse et de l'identité nationale, la tariqa Cheikhia comme exemple". La journée a mis en lumière cette figure emblématique de la mémoire nationale, considérée comme un symbole de la région et de l'Algérie tout entière, en hommage au long combat des descendants de Sidi Cheikh contre le colonialisme français. Le rôle important des zaouïas, notamment la zaouïa Cheikhia Chadhlia, dans la sauvegarde de l'identité nationale, de l'unité religieuse et sociale et dans la défense des acquis, a également été réaffirmé. "Cet événement annuel est une occasion de renforcer le lien entre les générations et de raviver leur attachement à l'authenticité et à l'histoire du pays", a souligné M. Noureddine Touimi, chercheur, écrivain et cheikh de la zaouïa Taha Mohammadia de Ghardaïa, affiliée à la tariqa Cheikhia. La manifestation, qui se poursuit pendant trois jours, est inscrite depuis 2013 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, et comprend des récitations collectives du Coran, des évocations (dhikr), des invocations traditionnelles, ainsi que la lecture du poème "Al-Yaqouta" composé par le saint Sidi Cheikh, récemment traduit en anglais et en espagnol par les disciples de la tariqa. Des expositions historiques y sont également organisées, présentant des documents, manuscrits et photographies relatifs à la résistance des enfants de Sidi Cheikh et à la glorieuse Révolution de Novembre, en plus de démonstrations équestres de fantasia, appelées "Al-A'lfa", sur la place jouxtant la zaouïa, dite "El Farâa", avec la participation de troupes équestres de diverses régions du pays, sans oublier la distribution de repas aux visiteurs.