La récente vidéo montrant des milliers de Ghazaouis désespérés se précipitant pour obtenir de l'aide est déchirante, a déclaré mardi un porte-parole de l'ONU. "Nous avons regardé la vidéo filmée à Ghaza autour d'un des points de distribution et franchement, ces images sont pour le moins déchirantes", a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole en chef du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "Nous continuons à souligner qu'une intensification significative des opérations humanitaires est essentielle pour éviter la famine et répondre aux besoins de tous les civils, où qu'ils se trouvent", a affirmé M. Dujarric lors d'un point de presse régulier. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que les bombardements et les tirs d'artillerie incessants dans la bande de Ghaza avaient eu des conséquences terribles sur les civils. Les autorités sanitaires palestiniennes ont fait état de dizaines de martyrs et de plus de 150 blessés au cours des dernières 24 heures, a indiqué l'OCHA mardi. Dimanche, une école abritant des personnes déplacées à Ad Daraj, dans l'est de la ville de Ghaza, a été touchée par des tirs, déclenchant un incendie faisant 36 martyrs, dont des femmes et des enfants. De nombreux corps étaient gravement brûlés, a déclaré l'OCHA. Dans le nord de Ghaza, les partenaires de l'OCHA ont signalé que les sites pour déplacés de Beit Hanoun, Izbat Beit Hanoun et Beit Lahiya étaient presque vides suite aux ordres de déplacement sionistes. A Asaliya, près de Jabalya, un site pour déplacés continue d'accueillir des centaines de familles qui ont choisi de rester malgré les récents ordres d'évacuation, affirmant n'avoir aucune autre solution. Les humanitaires ont indiqué qu'à Khan Younes, les personnes déplacées continuaient à vivre à ciel ouvert. Nombre d'entre elles sont physiquement épuisées et fragilisées après avoir parcouru de longues distances à pied sur des routes endommagées, sans aucune nourriture. Depuis la nouvelle agression sioniste le 18 mars, l'OCHA et ses partenaires estiment que plus de 632.000 personnes à Ghaza ont été contraintes de fuir à nouveau leur domicile. "Ils sont livrés à eux-mêmes sur des zones très restreintes, avec presque rien pour survivre", a-t-il indiqué. Depuis le 19 mai, plus d'une vingtaine de centres de soin, de cliniques mobiles et un hôpital ont suspendu leurs services en raison des agressions sionistes, des attaques ou des ordres de déplacement, ont déclaré les partenaires du secteur de la santé de l'OCHA. Concernant la distribution de l'eau et les services d'assainissement, l'OCHA a indiqué que 200.000 litres de carburant étaient nécessaires chaque semaine à Ghaza pour alimenter les installations essentielles. La situation dans le sud de Ghaza est cependant particulièrement préoccupante, aucun carburant n'étant plus disponible, et seulement un tiers de l'approvisionnement nécessaire ayant été reçu la semaine dernière. Le nord de Ghaza a réussi à obtenir suffisamment de carburant pour assurer la distribution de l'eau et les opérations d'assainissement pendant deux semaines.