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Après la sortie du professeur Bouzid sur le cancer, un autre expert tire la sonnette d'alarme Entretien avec le professeur Mostepha Khiati : “il y a un grand dysfonctionnement de notre système de santé”
Publié dans Batna Info le 12 - 10 - 2011


Hamid Guemache/tsa
Le Professeur Mostefa Khiati est président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Entretien.
Selon le Pr Bouzid du CPMC, chaque année, 20 000 cancéreux nécessitant une radiothérapie ne sont pas traités. Pourquoi l'Algérie n'arrive‐t‐elle pas à soigner ses cancéreux ? S'agit‐il d'un problème de moyens financiers, de dysfonctionnements du système de santé, de bureaucratie ou de négligence ?
Il s'agit d'un grand dysfonctionnement du système national de soins. Dans le traitement du cancer, l'Etat a essayé de réagir en programmant la réalisation de 15 à 17 centres anticancéreux à travers le
pays pour rapprocher les soins des populations. Avant, seul le CPMC [Ndlr : Centre Pierre et Marie Curie d'Alger] prenait en charge les cancéreux. Les habitants de l'intérieur du pays se plaignaient de
l'éloignement.
Mais les nouveaux centres anticancéreux n'ont pas permis une amélioration de la situation. On a investi dans les équipements mais il n'y a pas eu de formation d'équipes pour faire fonctionner ces centres. On a bricolé, en prélevant d'un peu partout des spécialistes pour constituer des équipes homogènes.
En plus, ces projets de réalisation de centres anticancéreux ont été menés sans concertation avec les professionnels de la santé. Il fallait former des biophysiciens pour le calcul des doses, des trajectoires,
etc. Ce que n'a pas été fait. Il y a des malades qui souffrent des séquelles du fait de la non‐maîtrise des appareils et des traitements anticancéreux.
Que faudrait‐il faire pour réduire ces dysfonctionnements ?
Il y a plusieurs actions qu'on peut mettre en œuvre. Par exemple, on sait que les antimitotiques (médicaments pour le traitement du cancer) sont les plus chers. Ce sont des molécules neuves fabriquées en petites quantités. L'importation de ces médicaments représente plus de 80 % du budget de fonctionnement du CPMC. C'est aussi le cas des autres hôpitaux. Le CPMC et les hôpitaux, importent individuellement ces antimitotiques, ce qui revient cher à l'Etat. Il faut une politique
locale, et pourquoi pas maghrébine, d'achat groupé de médicaments anticancéreux, ce qui permettrait d'acheter moins cher. Il faut créer une centrale d'achat qui importera ces médicaments pour tous les
hôpitaux et les centres anticancéreux. En plus, il faut essayer d'importer ces médicaments des pays d'Asie où ils sont moins chers qu'en France.
Dans les hôpitaux, la prise en charge des malades laisse à désirer. Pourquoi ?
On utilise des protocoles de traitement universels. On ne peut pas donner aux malades n'importe quel produit. Mais les protocoles de soins contre le cancer ne sont pas bien maîtrisés chez nous. Il faut
des équipes médicales formées pour prendre en charge le traitement, une commission qui définit le type de traitement et le protocole à donner au malade. Ca ne sert à rien de soigner un cancéreux au stade 4, avec un protocole destiné au stade 1. C'est une perte d'argent et ça ne sauvera pas le malade.
Il y a trop de dysfonctionnements dans le système de santé, je le répète. Le cancer est une pathologie qui touche plusieurs organes et fonctions du corps humain. Le système d'organisation par services en
vigueur dans nos hôpitaux n'est pas adapté au traitement du cancer. On ne peut pas fonctionner avec les services. Il faut un seul service multidisciplinaire pour pouvoir soigner efficacement les malades. Au CPMC, il y a par exemple une dizaine de services indépendants !
On doit mettre en place une commission médicale qui accueille le malade et l'oriente pour faire vite. On ne peut pas continuer à envoyer le malade d'un service à un autre. En plus, il faut absolument mettre en place une stratégie de prévention des cancers. Cela nous permettra de sauver beaucoup de vies humaines et d'économiser des sommes importantes d'argent. Le cancer, comme celui du sein, est plus facile à soigner lorsqu'il est découvert tôt.
Le traitement du cancer est‐il une question d'argent ?
Ce n'est pas un problème d'argent, mais d'organisation. On dépense beaucoup d'argent pour de piètres résultats dans le traitement des cancers. Je suis convaincu que nos dépenses par malade sont équivalentes ou supérieures à celles des pays européens. Aujourd'hui, il n'y a aucun bilan sur le nombre de cancéreux traités et les nouveaux cas. On n'a que des estimations.
Comment expliquez‐vous les pénuries fréquentes de médicaments dans les hôpitaux ?
La pénurie de médicaments est chronique. Cela dure depuis plusieurs années. Notre système d'importation et de distribution des médicaments a montré ses limites. Toutes les mesures prises pour remédier au problème ne se sont pas efficientes. Les solutions proposées sont obsolètes. On n'arrive pas à maîtriser le marché. Par exemple, on ne peut admettre une pénurie d'antimitotiques. Ces médicaments dont directement importés par les hôpitaux. Il n'y a pas d'intermédiaires comme pour les autres produits.
Faudrait‐il envoyer des malades à l'étranger pour les soigner ?
Envoyer des malades à l'étranger pour se soigner n'est pas une bonne solution. Le déracinement des malades n'est pas bon. Nous avons les moyens de les soigner ici.


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