Par Mohamed BOUFATAH – Samedi 17 Mars 2012/l'expression/ «99% des demandes de visas touristiques déposées par les jeunes sont rejetées, certains ateliers européens adressent des invitations aux jeunes Algériens en vue de les initier à des printemps et autres révolutions colorées» En décrétant que l'Algérie est à «la croisée des chemins», le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, jette un pavé dans la mare. Selon le Premier ministre, il existe des laboratoires dans les pays européens, sans toutefois les citer, qui se chargent de former les jeunes révolutionnaires professionnels. Alors que, lance-t-il «99% des demandes de visas touristiques d'une semaine, déposées par les jeunes sont rejetées, certains ateliers européens adressent des invitations aux jeunes Algériens en vue de les initier à des printemps et autres révolutions colorées». Dans ce contexte, il déclare en faisant allusion aux NDI américains (The National Democratic Institute), qu' «une superpuissance mondiale accorde, aujourd'hui, un intérêt accru à la jeunesse algérienne et annonce ouvertement son intention de former les jeunes sur les moyens de se mobiliser pour faire entendre leur voix auprès de leurs régimes et pour qu'ils puissent contribuer à l'instauration de la démocratie», s'interrogeant sur les réelles motivations d'une telle attention. Pour rappel, faisant appel à un réseau mondial d'experts volontaires, le NDI, une ONG, accorde un appui pratique aux leaders politiques et dirigeants de la société civile qui travaillent à l'établissement de valeurs et institutions démocratiques dans leurs pays. Cependant, le Premier ministre a omis de rappeler que les réformes engagées sous forme de lois amendées étaient qualifiées d'un pas positif par les officiels américains, français et anglais d'ailleurs. Evoquant le bouleversement régional lors de l'allocution de clôture de la rencontre consacrée aux jeunes, organisée par le RND, M.Ouyahia décèle une «similitude» entre ce qui se passe actuellement dans le Monde arabe et la période révolutionnaire de mai 1968 en Europe, notamment en France. Par conséquent, il exhorte les jeunes militants du parti à contribuer à la sensibilisation des jeunes durant la campagne pour les législatives, aux complots qui se trament contre l'Algérie qui doit rester une exception. Les jeunes sont ainsi avertis et appelés à protéger l'Algérie d'une «véritable tornade» qui la guette au tournant. M.Ouyahia a invoqué l'histoire pour la circonstance. «Cela fait 3000 ans déjà, lorsque nos ancêtres amazighs se furent identifiés aux hommes libres», souligne-t-il. La tempête ou la véritable tourmente qui frappe certains pays arabes, à des desseins d'hégémonie et de domination étrangère est perçue par le Premier ministre comme «une menace qui pèse sur lAlgérie». Néanmoins, selon M.Ouyahia, «le grand peuple algérien qui a pu sauver l'Algérie dans sa plus grave situation sera là pour rééditer son exploit». Le peuple algérien a pu défendre sa patrie et de façon digne contre «Sant'Egidio en temps de crise lorsque le pays vivait sous embargo et ce, sans utiliser ni blindés ni argent», indique-t-il. En soulignant que son parti rejette «le discours nihiliste» qui, selon lui, est revenu en force sur la scène politique depuis deux ans. Le RND n'admet pas ce discours car, dit-il «l'Algérie n'a pas besoin de tels procédés et comportements que nous avons connus de 1990 à 1991». Le secrétaire général du RND a affirmé également que «le cinquantenaire de l'Indépendance sera l'occasion d'évaluer le parcours du pays et la facture des discours politiciens et démagogiques qui ont mis le feu aux poudres». Il a précisé que durant la situation chaotique induite par les années de terrorisme, le pays a perdu les plus chers de ses fils, des soldats, des éléments des forces de l'ordre, des civils et même des bébés. Ces jeunes, selon lui «ont été entraînés vers la mort sans savoir pourquoi ils devaient mourir». «Ceux qui les ont entraînés dans les rangs du terrorisme, sont les mêmes qui s'égosillent encore aujourd'hui dans les tribunes de Londres, de Doha et de Genève et appellent au retour du FIS dissous», a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que «si le taux de chômage est estimé à 10%, celui qui sévit parmi la frange des jeunes est de l'ordre de 21%». De même, poursuit-t-il, «la crise du logement frappe de plein fouet la catégorie des jeunes qui représentent la grande majorité de la société». En prévision du scrutin des législatives, M.Ouyahia a invité les jeunes à enrichir le programme du parti et à le faire connaître à travers l'utilisation des réseaux sociaux notamment facebook. Il a salué, par-là-même, «le combat mené en 2011 par les jeunes sur Facebook lorsque certaines parties tentaient d'ébranler la stabilité du pays» et appelant ces jeunes militants à «persévérer dans cette voie», a-t-il déclaré en conclusion.