Depuis son élargissement et la pose du « tapis », il y a près d'une dizaine d'années, la RN 12 reliant la wilaya de Béjaïa à Tizi Ouzou est devenue très attractive pour les routiers et autres usagers. La douceur du paysage dominé par les forêts, les villages avec leur caractère typique, les espaces ombragés pour marquer des pauses… sont autant d'avantages pour regagner, principalement la capitale, sans sentir les difficultés du voyage. Mais à chaque chose son revers. La RN 12 enregistre quasi-quotidiennement des accidents de la circulation, le plus souvent mortels. Le dernier date de lundi dernier avec le décès de deux jeunes hommes d'une trentaine d'années à l'ouest d'Adekar. Le même jour, deux autres accidents sont enregistrés à la sortie de la même ville, heureusement sans faire de victime. Le relief montagneux et les nombreux ravins qui ponctuent le trajet sont le plus souvent fatals pour ceux qui quittent la chaussée étroite. L'an dernier, entre Adekar et El-Kseur, un véhicule léger a quitté la chaussée pour se retrouver au fond d'un ravin, et n'a été repéré que trois jours après l'accident. Ses occupants étaient encore miraculeusement vivants malgré leurs blessures. Les raisons évoquées à chaque accident sont l'excès de vitesse et la conduite en état d'ivresse. En effet, il est assez fréquent de voir des conducteurs, le plus souvent jeunes, faire la route, bière à la main, au mépris de la réglementation et des mesures élémentaires de prudence. L'initiative prise dernièrement par l'APC d'Adekar de procéder systématiquement à la démolition de toutes les buvettes illégales qui pullulent sur son territoire est louable mais cela n'a guère atténué le phénomène. Les abords de la RN 12, jonchés de bouteilles de bière consommées sur la route, offrent une image malheureuse de cette belle route et en disent long sur la conscience de certains conducteurs.