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Mondialisation de l'économie ou schizophrénie planétaire
Publié dans El Watan le 14 - 10 - 2008

Le tsunami financier qui déroule sous nos yeux médusés et passifs, ses miasmes qui gangrènent un corps déjà malade d'un système, me fait rappeler une rencontre, celle d'une femme, Viviane Forestier, auteure d'un livre L'horreur économique. Ce livre, publié il y a plus de dix ans, posait de manière claire et sans ambiguïté, le problème de la crise de schizophrénie aiguë dont souffre notre planète.
Viviane Forestier écrit : « Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par-là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer), n'ont plus de substance. Des millions de vie sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. » L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse, alors que pour la première fois dans l'histoire, I'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir ! Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire et que devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination... ?
Mondialisation, compétitivité, globalisation, concurrence internationale, flexibilité, délocalisation et autres « shareholders value », « concepts nouveaux » qui se traduisent dans la réalité par de « nouvelles » formes d'organisation et de gestion des entreprises, ne parviennent pas à travestir une seule réalité : les résultats obtenus à court terme sont, pour les managers, plus importants qu'une réflexion stratégique à long terme sur la pérennité de leur entreprise et sur leurs responsabilités face aux finalités humaines et sociales des organisations qu'ils dirigent. Tout est défini en termes d'opposition, de dichotomie, voire d'antinomie. Pour trop de gens, les finalités humaine et sociale d'une organisation ne peuvent-être et ne doivent être qu'une conséquence, une résultante, de préférence heureuse, des finalités et objectifs économiques ! Le dirigeant d'une des plus grandes entreprises multinationales suisses déclarait récemment que « notre responsabilité sociale, c'est de maximiser nos profits. C'est le seul moyen de créer des emplois et de demeurer compétitifs. Il vaut mieux couper immédiatement que dans dix ans des emplois insuffisamment productifs. C'est mieux pour les employés qui peuvent se recaser avant qu'ils ne soient trop vieux, c'est mieux aussi pour la santé de l'entreprise ». La responsabilité sociale d'un chef d'entreprise « managé » et contrôlé par un conseil d'administration, n'est-elle pas au contraire de comprendre et de faire en sorte que les trois finalités essentielles de son organisation, économique, humaine et sociale soient en permanence interdépendantes et que la satisfaction de l'une dépend obligatoirement de la satisfaction de l'autre ?
Il est évidemment difficile, pour un manager confronté à la permanence de son poste et au maintien de son niveau de vie, de « s'investir » sur autre chose que les résultats financiers à court terme. Une seule exigence subsiste : que cessent les « discours » sur le capital humain, actif le plus précieux, très souvent lus en première page de la plupart des rapports annuels et sentencieusement évoqués lors des repas de fin d'année. Le bilan social d'une entreprise est l'avorton du bilan économique des actionnaires. Il s'agit tout simplement d'un problème de cohérence entre le discours et les actes et du respect que l'on doit à soi-même et aux autres. Il est vrai que bon nombre de « gourous » de renommée mondiale, experts en organisation et restructuration d'entreprise sont là pour rassurer et déculpabiliser les décideurs, le montant de leurs honoraires étant souvent proportionnels aux « économies » qu'ils promettent de faire faire à leurs clients, quel qu'en soit le coût humain et social pour la communauté. On compte environ 200 millions de chômeurs actuellement dont la grande majorité dans les pays en développement, la dette américaine est actuellement à plus de 10 000 milliards de dollars. Le maître du Casino royal, Alan Greenspan, patron de la Fed jusqu'en 2006, a joué et surjoué avec les taux, les abaissant même à 1% pendant un an contre toute logique économique mais au profit des financiers de Wall Street qui ont engrangé plus de 90 milliards de dollars ces dix dernières années en revenus, tandis que la dette hypothécaire des ménages américains (les fameux subprimes) passait en l'espace de 5 ans de 5530 à 11 000 milliards de dollars en 2007. Ces chiffres froids, et loin d'être exhaustifs représentent la véritable « performance » réalisée par les champions de la pensée unique en économie. L'économie, cette discipline pseudo-scientifique qui prétend régir les rapports entre les hommes, alors que la pérennité de l'humanité ne se fera que sur la base d'une approche radicalement différente qui suggère que l'homme reste au centre des préoccupations. D'aucuns diront que cette crise va nécessairement remettre en cause « le veau d'or », que ce n'est plus l'argent qui mène le monde, que les libéraux adeptes du laisser-faire et de la dérégulation et du tout profit vont revisiter leur copie. Il m'est souvenir que John Keynes (l'inspirateur de la mise en place de la régulation de la politique monétaire, les accords de Bretton Woods en1944) avait déjà alerté, en 1919, les chantres du libéralisme sur les dérives et dangers du marché, il n'avait pas été écouté. La montée du nazisme commença en 1920, sur les braises de la crise économique. Puissent aujourd'hui, les « grands » de ce monde entendre raison, enfin, grands ! que parce que nous sommes à genoux.


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