Le quartier des Deux Bassins jouxtant la station de bus centrale baigne dans une précarité des plus lamentables. Cet îlot qui abrite une centaine de familles a été créé en 1980 suite au recasement des citoyens dont les habitations figuraient sur la zone d'empietement du projet d'autoroute. Son aspect actuellement précaire et lugubre dénature la vocation d'un centre urbain de cette commune métropolitaine. Nous avons pris attache avec Abderrahmane Arar, président du comité de ce quartier, qui nous a confié : « L'insalubrité des lieux a eu raison de notre santé et de celle de nos enfants. Nous sommes, pour bon nombre d'entre nous, atteints de maladies chroniques. Nous sommes également vulnérables aux maladies bactériennes vu la défectuosité du réseau d'égoût. » Concernant la régularisation de la situation de ces citoyens, notre interlocuteur a ajouté : « Nous avons bénéficié en 1996 d'arrêtés communaux d'affectation des lots de terrain que nous occupons dans le but de réhabiliter notre quartier dans le cadre de l'autoconstruction. Mais depuis, la finalisation de la procédure d'acquisition de ces terrains auprès de l'Agerfa a été bloquée. Le prétexte qui a été avancé par les autorités locales est que l'assiette de terrain que nous occupons va recevoir un projet d'utilité publique et que nous allons être relogés dans des logements décents. Nous vivons cette situation depuis des années sans que dans un sens ou dans un autre, elle soit réellement prise en charge par les autorités compétentes. Notre quotidien exalte la frénésie. Nous demandons aux plus hautes instances de l'Etat un droit de regard sur notre problème dans la mesure d'un éventuel dénouement. « Nous avons à maintes reprises tenté de prendre attache avec le président de cette commune mais nos sollicitations sont restées vaines, bien que celui-ci nous ait fixé un rendez-vous pour samedi dernier (25 décembre 2004) », ajoute notre interlocuteur.