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« Le marché algérien devient l'égout central de l'informel »
Hakim Laribi (PDG du groupe Cophyd)
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2008

Cophyd est l'une des plus anciennes entreprises ayant exercé dans le domaine cosmétique-parfumerie. Fondée en février 1971, elle a fabriqué, sous licence, les eaux de Cologne de la marque Mont St-Michel et les produits de soin Veet. Depuis 1992, elle s'est spécialisée dans les désodorisants et continue de conditionner les déodorants pour des sociétés algériennes. Le président de l'entreprise se réjouit de l'obtention de la certification ISO 9001, garant de la qualité.
Le marché local des cosmétiques semble être fortement troublé par les importations. Les professionnels du secteur ont-ils préparé un plan d'action pour la régulation du marché ?
L'action associative qui travaillait à la moralisation du marché algérien s'est grandement étiolée. Dans le cadre de l'association parfumerie et cosmétique, mon père avait fait de la lutte contre la contrefaçon son cheval de bataille. L'association est en veille depuis sa disparition. Certaines entreprises algériennes doivent être défendues, car elles créent de la valeur ajoutée. Il est nécessaire de fermer la porte aux intervenants malsains qui noient le marché avec des produits d'importation d'origine douteuse, véhiculant des marques de notoriété internationale. On se cache derrière une grande marque pour des intérêts mercantiles.
Comment se porte le marché des cosmétiques en Algérie ?
Le cosmétique-parfumerie est un domaine très vaste, car il implique hygiène et soin capillaire, hygiène et soin de la peau, les produits de soin (comme les crèmes solaires), le maquillage, le déodorant…il regroupe de nombreuses filières. Pour un seul produit, il peut y avoir des centaines de références, à l'exemple de la coloration pour cheveux. Maintenant que la population féminine est plus active, elle exprime de nouveaux besoins. Les femmes veulent aujourd'hui soigner leur image. On veut être plus beau, plus clair, plus jeune. Le cosmétique véhicule une part de rêve. La production nationale implique une vingtaine d'entreprises privées qui emploient chacune plus de 100 employés. L'on compte, en Algérie, plus de 50 références. La notoriété de ces entreprises n'est plus à démontrer. L'on peut citer Sapeco (Vénus), Vague de fraîcheur, Fa, Wouroud, Eleis, Sopa Luxe et Splendide. Toutes ces entreprises jouissent d'un important chiffre d'affaires. Si elles sont encore présentes sur le marché, malgré toutes les tempêtes, c'est qu'elles ont du mérite. Le marché est harcelé par une concurrence déloyale. Depuis l'ouverture du marché à l'économie libérale en 1992, les importations sont déversées par conteneurs au quotidien. Les analyses ont prouvé que ces produits – émanant le plus souvent de Chine et de Turquie – contenaient des ingrédients qui ne sont pas admis. Le problème réside dans le fait que la distribution qui est essentiellement informelle. On vend sur les escaliers, sur les trottoirs, dans les stations de bus… Des gens malveillants peuvent ainsi profiter d'un gain facile sans être inquiétés.
Existe-t-il des réseaux algériens d'imitation de produits locaux ?
Il existe un tissu d'opérateurs sans identification fiscale qui fabriquent des produits contrefaits. La part de nuisance se mesure en parts de marché perdues et en pertes d'images. Le plus inquiétant réside dans le fait que ce ne sont pas les mêmes produits chimiques qui sont utilisés. Pour les shampooings, à titre d'exemple, nous utilisons un produit de haute qualité afin d'obtenir son apparence visqueuse. Cette même texture pourrait également être obtenue avec du sel. Certains contrefacteurs ont ainsi utilisé du « Na Cl » à hauteur de 30%. Les conséquences sur le cuir chevelu sont atroces. Et cela porte atteinte à l'image de l'entreprise. Nous n'en voulons pas au consommateur. Nous savons que c'est l'érosion du pouvoir d'achat qui les pousse à aller vers ces produits.
Où est la faille ? Pourquoi le marché est aussi perturbé, d'après vous ?
La faille est au niveau du contrôle. Les trois ministères concernés doivent allier leurs efforts et mobiliser les compétences nécessaires dans les ports, les aéroports ainsi qu'au niveau des frontières. Il est également important d'établir un meilleur contrôle dans les laboratoires. Il est urgent de mobiliser un personnel important et mieux qualifié. Les opérateurs nationaux souffrent du marché informel devenu l'égout central par lequel s'écoulent les marchandises d'origine douteuse qui échappent à toute fiscalité, qui nuit à la santé et pénalise, de ce fait, les caisses des assurances sociales. Ce secteur est d'autant plus important qu'il emploie plus de 10 000 personnes.
Quelles sont les répercussions sur les sociétés algériennes ?
Des dizaines d'entreprises ont disparu. La famille des fabricants de cosmétiques se rétrécit comme une peau de chagrin. A cela, il y a deux raisons. D'abord, l'ouverture brusque du marché algérien. Ensuite, le fait que ces entreprises n'avaient pas les moyens d'opérer leur mue. Elles n'ont pas fait la mise à niveau nécessaire pour être viables. Celles qui restent ont tout le mérite du monde, notamment face aux multinationales qui s'installent en Algérie et qui font un excellent travail, à l'exemple d'Unilever. Elles apportent une concurrence nécessaire. Pour dynamiser les choses, il a fallu apporter plus de doigté dans ce secteur ainsi que des efforts supplémentaires en matière d'emballage et de qualité. Les responsables des entreprises de cosmétiques ont fait preuve d'intelligence pour assurer la survie de leurs sociétés.
Votre entreprise réussit tout de même à exporter ses produits à l'étranger…
La part de l'exportation est très timide. Nous exportons essentiellement vers la Libye. Des démarches sont en cours pour l'exportation vers le Maroc. L'exportation est composée de 3 maillons : la matière première, la transformation et la distribution. Pour prétendre être éligible sur le marché de l'export, l'ensemble des intervenants doivent être en Algérie. Le coût baisse de 40 à 50% pour s'imposer sur les marchés internationaux.
Pourquoi, selon vous, le flacon Lancôme ou la crème des laboratoires Garnier sont différents d'un pays à un autre ? Y a-t-il une différenciation entre les marchés européen et maghrébin ?
Les grands groupes internationaux font des études très précises en tenant compte des exigences de la population de chaque pays, des lois en vigueur et du pouvoir d'achat. L'étude marketing détermine le niveau de qualité recherché par les Algériens. J'ai fait un test avec la lavande. J'ai apporté différentes gammes de lavande de la plus chère à la moins bonne qualité. 70% des personnes interrogées ont préféré le produit de la plus mauvaise qualité. Les grands groupes se demandent certainement pourquoi proposer la meilleure qualité de parfum. Il y a des niveaux de qualité requis et des niveaux de consommation différents.


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