« Il faut trois heures d'attente au pavillon des urgences de l'hôpital Khellil Amrane. Avec un seul médecin, c'est vraiment la misère totale » se désole un élu qui note un fait avéré : « c'est le parcours du combattant pour une visite médicale ». Passé, à la faveur de la dernière restructuration du secteur, au statut d'établissement public hospitalier (EPH), l'hôpital Khellil Amrane est resté pauvre en moyens et a besoin d'une organisation optimale. Les accès de colère des patients et les altercations vécus dans le « hall » d'attente du service des urgences traduisent l'absence des conditions d'une meilleure prise en charge des malades. Pour l'avoir vérifié, une consultation coûte, pour certains cas, quatre longues files d'attente. Explication : une fois pour arriver devant le médecin du service, une autre pour patienter devant la salle de radiographie vers où il peut vous orienter et une troisième fois lorsque vous vous retrouverez à refaire la chaîne devant la salle du même médecin, le cliché radiographique sous le bras. Et ce n'est pas fini parce qu'il vous faudra revenir une quatrième fois, le lendemain, pour cacheter une feuille de maladie que vous étiez obligés d'aller demander à un pharmacien privé, parce que l'hôpital n'en dispose pas. Et il vous faudra un trésor de sang-froid et de tact lorsque l'on vous informera que le médecin concerné pour porter son paraphe sur la précieuse feuille de maladie ….est absent. Un parcours assommant. « Devant le service de pédiatrie, j'ai compté 20 à 30 bébés et une heure d'attente. Vulnérables qu'ils sont, pour un problème de température n'importe qui parmi eux pouvait mourir sur place » s'est indigné un élu à l'APW avant que d'autres ne s'exclament sur l'absence d'eau dans les robinets et de climatisation, la fonctionnalité d'une seule salle sur les cinq existantes au bloc opératoire,…. L'on s'est interrogé aussi comment a-t-on pu mettre la cuisine entre « les deux endroits les plus contaminés dans un hôpital » : la morgue et la lingerie. « C'est un hôpital livré clé en main » rétorque le DSP qui ajoute que les hôpitaux disposent de leurs propres organisations pour assurer leur gestion interne et que le dossier des spécialistes, « géré par le ministère », échappe à sa compétence.