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Un patrimoine en voie d'extinction
Tamazight dans la région de Médéa
Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2009

Dans ces bourgades éparpillées entre El Hamdania et Ouzera, la toponymie des lieux garde sans aucune altération phonétique le cachet tamazight de la langue maternelle des autochtones de cette région.
Aâmi Djerrah (aâmi au sens populaire oncle) est prolixe, il faut seulement lui payer un café et il se fera un grand plaisir de vous parler en tamazight local. Dans le bus qui relie Ouzera au village de Ben Haddou, il n'hésite pas à narguer le receveur en débitant souvent « oullache aydhrimene » (je n'ai pas d'argent). Une manière pour lui de dénigrer une société qu'il estime indifférente vis-à-vis de la catégorie de citoyens vulnérables comme lui. Si l'on s'égaye à l'euphorie en prenant un grand plaisir à discuter à bâtons rompus avec cet octogénaire qui vient des fins fonds des montagnes des Beni Messaoud, précisément du village de Djerrah (à quelque 35 km vers le nord-est du centre-ville de Médéa), il n'en est pas moins que ce vieux briscard demeure parmi les rares vieilles personnes dépositaires encore du parler berbère de la région. Dans ces bourgades éparpillées entre El Hamdania et Ouzera, la toponymie des lieux garde d'ailleurs sans aucune altération phonétique le cachet tamazight de la langue maternelle des autochtones de cette région. Celle-ci, à relief escarpé, constituait à l'instar des autres régions du pays, au fil de notre longue histoire, des zones de replis pour fuir l'atrocité des envahisseurs et préparer ainsi la rébellion. Ainsi, les flexions en « i », en « ti » ou en « ta » des débuts de termes d'origine berbère sont fréquentes dans toute la région nord de Médéa : Tizi El Mahdi, Tizemour, Tizi Ntagua, Iboura, Imoula, Isselene ou encore Tala Oussoukerth, Tala Oufela (une sources d'eau perchée sur les confins nord de l'atlas blidéen), Amchach… Si ce n'est la situation sécuritaire qui a provoqué la grande saignée des années 1990 vers les grands centres urbains limitrophes de l'Atlas blidéen il y a peu de temps et jusqu'au début des années 1990, nous pouvions encore rencontrer une communauté villageoise du côté de Mssenou, Tadjennante, Djerrah, Boughadou qui gardaient intact ce legs phonétique depuis des millénaires. A l'heure actuelle, les populations habitant les villages se trouvant à proximité des grands centres urbains gardent encore quelques traces du phonétique berbère. Les exemples sont légion. Si les habitants des villes utilisent l'expression « El hadj Moussa, Moussa El hadj » pour dire que la chose revient au même, les montagnards de la région d'Ouzera, du moins pour les plus vieux persistent à dire dans le même sens d'idées « houa el foule houa el baouene » (en arabe el foule désigne le fève, en tamazight on l'appelle el baouene).
Un legs oral
Les nuits de la saison d'hiver caractérisées par leurs longueurs pour les designer sous cet aspect, on utilise le vocable « merrar » en disant « ellil touil merrar » (longue comme une corde) ». Le tizri, un qualificatif encore usité de nos jours par les mamans qui vont voir pour la première fois l'élue choisie pour leur fils. Le tizri désigne un ensemble d'articles, savon, henné, parfum… offert à l'éventuelle fiancée, mais dans son sens premier, ce mot renvoie au terme berbère ouzrigh, qui veut dire voir ou regarder (bien sûr la fiancée). Il en est de même pour les appellations ayant trait au règne des plantes médicinales, merghanis, talgha, mliles… ou encore pour les fruits el bakhsis ou la fameuse variété d'olive de table el djaraïz (en kabylie adjeraz). Si la toponymie des lieux se maintient dans son intégralité, exception faite des projets des nouvelles cités auxquelles on préfère coller des chiffres, cité 206 Logements, cité 1000 Logements... les noms que portent les chérubins de la nouvelle génération sont plutôt Ihab, Ramsi, Ilhem, Aouhem… que Dahmane, Haoudech, Ougrid, Ires, Aldjia, Souaâda, El Djouher, Taoues. Après l'éradication de plusieurs bidonvilles qui se trouvaient à la périphérie de la ville de Médéa, nous dit-on, de vieilles personnes issues de familles de communautés villageoises, qui gardaient plus ou moins ce legs oral des anciens autochtones de la région, étaient éparpillées un peu partout. Sur le plan officiel, il semblerait qu'en dehors de la culture turco-andalouse, on ignore qu'à quelques encablures seulement du centre-ville de Blida, mais aussi de Médéa, le berbère existe aussi dans cette région. Si les quelques personnes comme cet octogénaire, aâmi Djerrah, viennent à disparaître, c'est tout un pan du patrimoine phonétique local qui partira avec lui.


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