Kabyle d'expression française vivant à Paris depuis 1999, Abder Zegout vient d'éditer chez l'Harmattan Confidences, son 17e recueil. Dans cet entretien, il revient sur son parcours et l'écriture qui représente pour lui «l'évasion, le moyen d'expression, d'action, d'échange, de rapprochement avec les autres». Vous venez de publier en France votre 17e recueil de poésie. Parlez-nous de votre parcours... Je suis arrivé en France en juillet 1999, juste le temps de me plonger dans l'observation de la société française afin de comprendre le mode de vie, l'état d'esprit et tout ce qui se passe dans ce quotidien. Rapidement, j'ai éprouvé l'envie d'écrire ce que d' ailleurs j'avais commencé en Algérie «vivre pour l'amour» en auto-édition. De 2000 à ce jour, j'ai produit 17 recueils de poèmes, 4 CD de poèmes avec accompagnement musical. Quelques-uns de mes poèmes ont été repris sur des cartes postales imprimées ici en France. J'ai pris part à plusieurs rencontres littéraires, dont le Marché de la poésie, les Salons du livre, des festivals (Fête de l'Humanité) et autres espaces littéraires. Je participe également à des ateliers d'écriture. Ce qui est curieux, c'est que cela n'a jamais été vraiment simple entre le poète et moi. Il y a un rapport d'admiration que je trouve assez beau avec la peinture de Camille Candiani, dont certains tableaux illustrent mes ouvrages. Quels sont les ingrédients qui inspirent votre œuvre ? Un ensemble qui compose ma vie, ce qui est plus étonnant, le va-et-vient permanent entre l'origine et la réalité de mon existence en Kabylie, Algérie, Paris, les villes du monde. L'enfance riche en joie, la terre natale en sont évidemment des points essentiels quand je suis bien dans un livre, j'ai l'impression d'être aimé par l'expression. Vos thèmes de prédilection ? Les thèmes sont multiples, puisés dans la vie de tous les jours. L'amour, les joies, les peines, les luttes contre la corruption, les injustices, les difficultés de toute nature, l'enfance, le malaise social, la finance mondiale, ce qui se passe dans l'Algérie-système. Le thème que j'aborde au gré de mes œuvres. Les titres de mes livres poursuivent leurs voyages. C'est aussi un défi de l'actualité : comment écrire des poèmes ? Souvent le poète est en balade dans la montagne de Kabylie. Je cherche à exprimer des sentiments pour les lectrices et lecteurs. Que représente pour vous l'écriture ? L'écriture représente pour moi l'évasion, le moyen d'expression, d'action, d'échange, de rapprochement avec les autres. Eclatante vie qui s'offre au bien-être de partir le même jour avec le regard qui se met en mouvement, retraçant le chemin du poète. Que signifient pour vous les mots : poésie, femme, Kabylie ? Pour moi : poésie, femme, Kabylie ? Réalité, emblème de la vérité oblige, un langage sincère, serein, quitte, à force, à parler de la poésie, lieu où s'écrit «mystère», où le lien devient «lyrisme». La promesse du poète, plus j'écris sur la femme qui représente un atout dans notre vie kabyle. C'est d'abord elle qui constitue moi, elle était ma mère. Ce qui m'a poussé à écrire des livres, ce ne sont pas des règles de vie kabyle en tant que telles en Kabylie, c'est là particulièrement dans sa tristesse, rébellion que je compose au milieu de la société algérienne, africaine du Nord, numidienne. Je rêve d'un monde humain et de justice, c'est la poésie qui parle, la femme aime la Kabylie et se fait une idée de l'amour qui prend tout sans excès de vitesse. Avant la pensée était rurale, aujourd'hui, universelle et je prends tout le temps pour aimer la vie !