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Intoxications alimentaires : Attention à ce que vous mangez !
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2018

«Nous étions une dizaine de personnes, dont un enfant, à avoir une intoxication alimentaire. C'était à la fin juin dernier, lors du mariage de ma cousine à Oran». Nesrine, une juriste de 29 ans, raconte le calvaire qu'ils ont vécu : «Diarrhée, fièvre, vomissements... on en a souffert pendant des jours.
Selon les médecins, la cause est la consommation d'une eau infectée qui a sûrement été stockée dans une citerne insalubre. Vu le problème d'eau potable dans les régions de l'Ouest du pays, la famille chez qui nous étions achète de l'eau ‘‘potable'' chez un marchand d'eau. Ce dernier ne doit nettoyer sa citerne que rarement».
Nesrine confie qu'en général, nous avons peur de choper un microbe ou une bactérie à l'extérieur dans les endroits publics. «Mais à la maison ou chez la famille, on est souvent tranquille, on ne fait pas attention à la qualité de ce qu'on mange et boit», conclut-elle. Pourtant, Nesrine se trompe lourdement.
En effet, selon le bilan semestriel (de janvier à juin) du ministère du Commerce, «42,37% des intoxications alimentaires sont survenues lors des fêtes et repas familiaux avec 727 cas enregistrés», assure Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur des activités commerciales et de la régulation des prix au ministère. Comme chaque année, l'arrivée de la saison estivale est accompagnée de nombreux cas d'intoxication alimentaire.
Entre la chaleur, les fêtes familiales, les vacances et la restauration qui devient de plus en plus fréquente durant la saison, le consommateur s'expose chaque jour aux risques de choper une infection. 1711 cas d'intoxication ont été enregistrés entre janvier et juin, dont 302 cas, soit 17,65% dus à la restauration collective et 386 cas, soit 22,55% dus au secteur commercial (restauration). 40% de ces cas sont enregistrés en période estivale et cela à cause de beaucoup de facteurs, comme la chaleur et le non-respect de la chaîne du froid.
Pour Boulenouar El Hadj Tahar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), les chiffres des intoxications alimentaires font peur chaque année. Ainsi donc, et contrairement à ce que tout le monde pense, la majorité des cas d'intoxication surviennent lors des fêtes et repas de famille.
Selon lui, chaque année plusieurs cas d'intoxication sont enregistrés dans les mariages et les fêtes familiales, très communes durant l'été. «Durant ces fêtes, les gens ont tendance à acheter de grandes quantités de produits alimentaires à l'avance.
Ajoutons à cela le fait qu'en Algérie on n'a pas encore la culture du respect de la chaîne du froid. C'est un peu normal que les gens rencontrent des problèmes avec la nourriture et contractent des intoxications alimentaires», explique-t-il.
Hygiène
Un avis largement partagé par le Dr Djoudad, médecin généraliste chargé du programme de salubrité alimentaire au service de prévention du ministère de la santé. En effet, cette dernière soutient que très souvent l'infection est d'origine familiale, mais on enregistre aussi des centaines de cas d'intoxication occasionnés par la restauration commerciale, où on constate souvent que l'hygiène laisse à désirer.
Autre facteur responsable : le comportement du consommateur qui ne soucie plus de la bonne qualité de son alimentation. «On les voit à la plage par exemple, où la plupart des gargotes ne répondent pas aux normes et ne respectent pas les consignes d'hygiène ni de la conservation. A l'intérieur de ces établissements qui dans la plupart des cas sont mal et pas entretenus du tout, si on trouve un frigo, il est réservé aux boissons gazeuses, eaux et glaces.
Pourtant, beaucoup de consommateurs n'ont pas de problèmes à manger chez ces gargotiers ! Ce n'est pas normal ! Si on avait un minimum de culture de consommation, on préférerait avoir faim que de manger d'importe quoi et n'importe où», explique Boulenouar El Hadj Tahar.
Par ailleurs, la rupture de la chaîne du froid est aussi un des éléments importants dans les cas des intoxications alimentaires, surtout en ce qui concerne les produits laitiers, les viandes, la charcuterie... «Il faut savoir que nous vivons dans un milieu noyé de bactéries, mais c'est le comportement humain qui permet à ces dernières de se développer.
Par exemple, quand on met de la volaille fraîche dans un frigo, une fois que la chaîne du froid est rompue et que la conservation ne suit pas, cela va certainement causer une intoxication alimentaire», explique le Docteur Djoudad.
Chaîne du froid
La spécialiste affirme que les intoxications se concentrent en période estivale quand il y a une rupture de la chaîne du froid ou une mauvaise conservation des aliments, mais l'intoxication est la maladie de toute l'année. «On risque d'avoir des foyers d'intoxication importants tout au long de l'année. En juillet 2017, on a enregistré 1842 cas, en août 1800 et en septembre 1094. Mais cela n'a pas empêché qu'en janvier on enregistre 1057 cas et en avril 1272», avance-t-elle.
Concernant la catégorie la plus vulnérable, le Docteur indique : «Personne n'est à l'abri. Tout le monde et toutes les tranches d'âge sont exposés à une potentielle intoxication alimentaire, mais on a enregistré le plus de décès chez les enfants. Cependant, il y a toujours des personnes qui sont plus sensibles à cette infection, à savoir les personnes atteintes de maladie chronique, les femmes enceintes, les personnes âgées...», conclut le Docteur Djoudad.
Par ailleurs, il y a un autre phénomène très répandu chez nous et qui est derrière de nombreux cas de maladie : l'écoulement des aliments périmés ou proches de la date de péremption dans l'informel. En effet, plusieurs grossistes et commerçants le font ! Quand la date de péremption de leurs marchandises approche ou est parfois passée, ils les commercialisent à des prix attractifs dans les marchés informels parce que ces derniers ne sont pas contrôlés.
«Ce qui veut dire que le problème ne se pose pas avec les magasins et commerces légaux, mais avec le marché informel qui représente la source de ce genre de pathologie dans la majorité des cas, et ce, soit à cause de la distribution informelle, le transport informel et la commercialisation informelle», conclut Boulenouar El Hadj Tahar.
Pour faire face à la recrudescence des cas d'intoxication alimentaire, «une campagne nationale de prévention des intoxications alimentaires a été lancée par le ministère du Commerce depuis mai et durera jusqu'à la fin de la saison.
Cette campagne de sensibilisation est assurée par les directions du commerce des 48 wilayas, en collaboration avec les services du ministère de la Santé. De plus, nous faisons en sorte de diffuser régulièrement des conseils utiles pour les consommateurs via des sms des différents opérateurs», explique Abdelaziz Aït Abderrahmane.
Autre mesure importante prise par le ministère du Commerce : le renforcement du contrôle. «Des brigades de l'inspection territoriale font un contrôle de qualité des produits. Le problème est que nos inspecteurs ne peuvent pas s'introduire chez les familles pour voir si les aliments sont bien conservés.
Sinon, pour ce qui est des commerces, nos agents ont des consignes très strictes. Au moindre souci, le commerçant est lourdement sanctionné par une poursuite judiciaire et même une fermeture administrative», conclut Abdelaziz Aït Abderrahmane.


En bref :

Plus de 40% des intoxications arrivent suite à des repas de famille
40%, c'est le pourcentage estimé par le ministère du Commerce concernant les cas d'intoxications alimentaires qui arrivent suite à un repas familial. En effet, des centaines de cas d'intoxications sont enregistrés chaque année dans les mariages, les dîners de fêtes et des réceptions familiales, où les gens ont tendance à acheter les aliments en grandes quantités et bien avant la date prévue sans respecter les normes de conservation. Pour preuve, durant le premier semestre de l'année en cours, le plus gros foyer des intoxications alimentaires a été enregistré à Aïn Boudinar, dans la wilaya de Mostaganem, lors d'une fête familiale. Les autorités concernées ont recensé un décès et 84 cas d'intoxication.

La cause principale : le non-respect de la chaîne du froid

Selon les experts, en Algérie, on n'a pas la culture du respect de la chaîne du froid, ni à la maison, ni dans les commerces. Ce phénomène représente l'une des causes les plus fréquentes de ce genre de pathologie, en particulier en ce qui concerne les produits laitiers et les viandes qui ont besoin d'une conservation continue au frais. «Il faut savoir que nous vivons dans un milieu noyé de bactéries, mais c'est le comportement humain qui permet à ces dernières de se développer. Par exemple, quand on met de la volaille fraîche dans un frigo, une fois que la chaîne du froid est rompue et que la conservation ne suit pas, cela va certainement causer une intoxication alimentaire», explique une responsable au ministère de la Santé.

Le marché informel, première source de…

Selon les experts, la source première des intoxications alimentaires vient très souvent du marché informel qui ne subit aucun contrôle des autorités, et ce, que ce soit au niveau de la distribution, du transport ou encore la commercialisation informelle. Il faut savoir que la majorité des marchandises écoulées dans le marché informel est périmée ou approche de la date péremption, ou n'a pas été conçue aux normes. C'est un phénomène très répandu en Algérie. Mais pas que ! La responsabilité incombe aussi aux consommateurs qui ne trouvent pas d'inconvénients à acheter et manger dans des gargotes illégales, qui, souvent, ont des produits alimentaires qu'ils exposent en plein air et au soleil, du moment que les prix sont plus bas que chez les commerçants légaux.

10 conseils pour échapper à l'intoxication

– Le lavage régulier des mains. Toutes les demi-heures en milieu de restauration
– Le nettoyage du plan de travail avant de commencer à préparer les repas et après avoir cuisiné
– Séparer le cru du cuit
– Nettoyer le frigo une fois par semaine avec de l'eau et du vinaigre de préférence
– Il ne faut pas que le frigo soit complètement chargé et toujours laisser de l'espace pour permettre à l'air de se disperser parce que la température dans le frigo n'est pas uniforme
– Respecter la notice d'utilisation du frigo et les normes de positionnement des aliments à l'intérieur. Quand on dit que tel ingrédient doit être mis à tel endroit, il faut respecter cela
– Dans les restaurants et fast-foods, si les personnes travaillant à l'intérieur ne sont pas propres, il ne faut pas hésiter à sortir
– S'assurer que le commerçant porte des gants et utilise des ustensiles propres quand il sert les clients
– Le repas qu'on emmène à la plage doit être pris dans une glacière propre. Cette dernière ne doit pas être exposée au soleil
– Ne réchauffer que la quantité du repas qui va être consommée


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