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«Le dysfonctionnement du marché est dû à l'insuffisance de la production»
Salim Kebbab. Vétérinaire hygiéniste/master en sciences de l'information
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2018

Les prix de la volaille ont connu une hausse ces derniers jours. Comment expliquez-vous cette situation, sachant que la demande sur ce produit augmente en cette période de l'année ?
Tout d'abord, il faut savoir qu'en Algérie, comme d'ailleurs partout dans le monde, les viandes blanches sont les moins onéreuses, comparativement aux viandes rouges et aux poissons. Or, ces derniers jours, il y a eu effectivement une envolée des prix de la volaille.
Le problème est que la hausse de ces prix est devenue un phénomène inquiétant qui se produit de façon récurrente, plus spécialement au début de chaque été, et qui perdure durant toute la saison estivale.
A mon avis, cette tendance haussière n'est pas relative seulement aux coûts de production et n'obéit pas uniquement à la traditionnelle règle commerciale du marché, à savoir l'offre et la demande, puisque d'une part les prix ont été plus ou moins stables durant le mois de Ramadhan, qui a coïncidé cette année avec le début de la saison estivale, et d'autre part la production nationale en viande blanche, qui avoisine les 350 000 tonnes/an, est relativement suffisante pour combler les besoins de la population en cette denrée, comparativement aux viandes rouges et aux poissons, où le déficit est fortement perceptible.
Ce dysfonctionnement du marché est dû principalement à l'insuffisance de la production avicole durant l'été qui, à son tour, résulte de l'arrêt des élevages de poulet de chair durant cette saison.
La raison principale est que la filière est infestée par des apprentis qui ne maîtrisent pas les techniques de l'élevage avicole sous hautes températures.
En effet, n'investissant pas dans l'acquisition d'équipements techniques des bâtiments d'élevage, notamment de ventilation et d'aération, et redoutant d'éventuelles pertes par effet de la chaleur, ces pseudo-éleveurs, dont la plupart activent dans l'informel, arrêtent les cycles d'élevage généralement au mois de mai pour reprendre l'activité vers la fin du mois d'août.
Or, il est connu que la consommation des viandes blanches augmente durant la saison estivale, que ce soit au niveau des centres de vacances, chez les restaurateurs ou encore chez les ménages.
Par ailleurs, vu que le kilo de viande rouge dépasse les 1200 DA et que le poisson reste hors de portée, et ce, même pour la classe moyenne, et que cette année le pouvoir d'achat des citoyens a sensiblement chuté, il est tout à fait logique que ces derniers se rabattent sur les viandes blanches.
Les quelques exploitations industrielles qui relèvent du secteur privé et les infimes unités avicoles des offices publics qui fonctionnent à plein régime durant les quatre saisons de l'année s'avèrent donc insuffisantes pour combler les besoins durant la saison estivale, d'où cette augmentation des prix.
Quelles sont les maladies qui peuvent affecter les élevages et ainsi réduire la production ?
La contrainte spécifique au développement de la production avicole réside dans la sévérité des pathologies. La plupart d'entre elles provoquent effectivement une chute de production.
Cependant, couplées à un terrain défavorable, tels que les mauvaises conditions d'hygiène ou le non-respect du «vide sanitaire» entre deux cycles d'élevage, toute maladie peut décimer la quasi-totalité du cheptel.
Pour être plus précis, les pathologies qui affectent les élevages avicoles (poulets et dindes) en Algérie sont, par ordre de prévalence, les maladies bactériennes et les parasitoses.
En effet, les colibacilloses et les mycoplasmoses sont les infections bactériennes le plus fréquemment rencontrées. Elles entraînent de lourdes pertes économiques puisqu'elles provoquent de la mortalité, surtout lorsqu'elles ne sont pas prises en charge par des spécialistes, des baisses de performances ainsi que des saisies à l'abattoir.
Quant à la salmonellose, une maladie dont la gravité a un impact sur la santé publique du fait qu'elle soit une des causes principales de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), des cas sporadiques, qui concernent surtout les élevages informels et les élevages fermiers, sont parfois enregistrés.
Concernant les parasitoses, les coccidioses (parasites internes) demeurent le fléau principal de l'aviculture, aussi bien en Algérie que dans le monde. Elles sont à l'origine d'une chute de ponte, de défauts de qualité des œufs et de la viande, et peuvent également provoquer la mort des volailles.
Concernant les maladies virales, contrairement à beaucoup de pays, elles sont rares dans les élevages avicoles algériens. Néanmoins, des exploitations ont été affectées dernièrement par la maladie de Newcastle (ou peste aviaire).
Une maladie réputée légalement contagieuse (MRLC) et dont le taux de mortalité est souvent de 100% lorsqu'elle affecte un élevage.
L'état du secteur avicole est archaïque. Pourquoi l'élevage ne s'est-il pas développé en Algérie ?
Les études et la pratique nous montrent que l'aviculture moderne requiert la maîtrise de 5 domaines essentiels, à savoir : l'alimentation, les systèmes d'élevage, la protection contre les maladies, le contrôle de l'environnement et la diversification génétique.
Sur ce dernier point, il est connu dans notre profession que les volailles sont des animaux plus ou moins sensibles aux maladies selon l'espèce, la race et selon qu'on élève des souches «rustiques» ou «modernes».
Or, en Algérie, la génétique (animale) est entièrement importée. Un diagnostic profond de la filière avicole nous renseigne que dans notre pays, la filière avicole est en fait la plus vulnérable parmi les autres filières des productions animales.
Car, contrairement à l'ovin et au caprin et à un degré moindre au bovin et au camelin, où l'Algérie dispose d'un riche patrimoine génétique, nous n'avons pas d'autonomie génétique en ce qui concerne les espèces aviaires.
Nous ne disposons pas de grands parentaux, ni de parentaux permettant d'obtenir des poussins ayant plusieurs caractéristiques (taille, qualité de la viande et/ou de l'œuf, résistance à certaines maladies...) avec effet commercial multiplicatif du produit final.
Dans cette filière presque tous les «inputs» sont importés. Cela va de l'alimentation aux équipements de production, en passant par les médicaments, les additifs alimentaires et les premix.
Ce qui ne permet pas le développement de la filière. Le secteur avicole souffre également d'un manque de maîtrise de l'environnement des bâtiments d'élevage.
En effet, alors que la construction d'un bâtiment répondant aux normes est considérée comme étant l'élément primordial pour la réussite d'un élevage avicole, force est de constater que beaucoup d'aviculteurs font leur élevage dans des garages, dans des tunnels plastifiés ou encore sous des serres non adaptées.
Pourtant, il est prouvé scientifiquement que tous les indices de production (poids, consommation d'aliments, mortalité...) sont fortement liés aux conditions d'ambiance (humidité, aération, ensoleillement...) et à l'environnement intérieur du bâtiment (hygiène, salubrité...).


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