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De Guernica à Ghaza
Arts. La mobilisation des plasticiens algériens
Publié dans El Watan le 15 - 01 - 2009

Par internet, plusieurs espaces artistiques en Algérie et à l'étranger ont formé une chaîne de solidarité et de créativité contre l'horreur.
En avril 1937, le petit village basque de Guernica, au nord de l'Espagne, fut bombardé par au moins cinq escadrilles allemandes appuyées par des bombardiers italiens. En trois heures, on dénombra près de 1700 morts et plus de 800 blessés, tandis que 70% des habitations furent emportées sous le déluge de 50 tonnes de bombes incendiaires. L'évènement précurseur de la Seconde Guerre mondiale causa de vives réactions dans le monde du fait du nombre de victimes, des dégâts causés et de la « disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l'attaque », faits qui rappellent bien les évènements actuels de Ghaza. Considérée souvent comme « le premier raid de l'histoire de l'aviation militaire sur une population civile sans défense », il avait permis aux pays fascistes de soutenir le régime de Franco, de faire état de leur capacité de terreur et — autre similitude avec Ghaza — d'expérimenter de nouvelles armes, comme les bombes incendiaires.
Un mois plus tard, Picasso entama l'une de ses plus fameuses toiles, en se basant sur les articles de presse et quelques photos d'où le choix du noir et blanc de son œuvre immense (3,5 x 7,8 m). Son Guernica, qui « repose » depuis la fin du régime Franco (1975) au musée de la reine Sofia de Madrid, est considéré comme l'œuvre de référence des liens entre l'art et la guerre, bien que d'autres artistes y aient précédé Picasso, dont son compatriote Goya sur la guerre napoléonienne en Espagne. Les arts sont forcément les disciplines humaines les plus proches de l'émotion. On le constate encore avec les évènements terribles de Ghaza qui remuent la planète et ne pouvaient laisser indifférents les artistes algériens et notamment les plasticiens, interpellés directement par les images en boucle de cette horreur. C'est que l'information est devenue instantanée, provoquant des réactions immédiates quand il a fallu plus d'un mois à Picasso pour « visualiser » la tragédie de Guernica. L'initiative, lancée jeudi dernier à partir de l'espace Bergson & Jung à Alger sur le thème « Inni Falestine » (Je, Palestine), a suscité un engouement certain. Elle a réuni une chaîne de solidarité qui englobe les écoles d'art, régionales et nationale, des galeries, et des individus entre Alger, Annaba, Azazga, Batna, Maghnia, Mostaganem, Sétif, Marseille, Paris et même Hanoï au Vietnam.
Je ne m'attendais pas à un tel succès, affirme Karim Sergoua, principal animateur du projet. Il y a eu une très grande participation des jeunes et moins jeunes créateurs sur tout le territoire national et à l'étranger. A Alger, il y a eu surtout des jeunes, je ne pourrais les citer tellement ils étaient nombreux, mais aussi des artistes confirmés tels Massène, Silem, Martinez, Nacib, Sedjel, Yahiaoui, Mustapha Boutadjine et son frère Dahmane. D'autres sont venus apporter leur soutien, comme Sellal, Aïdoud, Nedjaï, Boucetta, etc. Dans toutes les villes, les artistes ont répondu nombreux. Le site www.founoun.com a publié les photos de la rencontre à Alger. Et tous les jours, d'autres se manifestent, nous reprochant parfois de ne pas avoir pris le temps d'informer tout le monde. Mais vu les circonstances… ». La rencontre a permis des rencontres directes d'artistes avec le public, comme à Sidi Bel Abbès où les citoyens présents ont été invités à participer à la fresque collective. Une minute de silence simultanée a été observée.
Des textes, dont ce poème de l'artiste Kamel Yahiaoui (ci-contre), ont été transmis et lus. De tous les lieux concernés ont été envoyées par internet près d'une centaine d'œuvres, sans doute inégales, mais complètement imprégnées de l'esprit de solidarité et de la démarche d'expression à chaud. Un art d'urgence où le geste de colère l'emporte souvent sur la recherche esthétique, avec cependant une esthétique, qui est sans doute celle que Picasso, revendiquait pour son œuvre Guernica quand on lui reprocha son aspect apparemment déstructuré : « La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements, c'est un instrument de guerre, offensif et défensif, contre l'ennemi. » Il y a de l'excès dans une telle généralisation, mais elle vaut par les circonstances de son affirmation. Elle pose aussi des questions nécessaires sur les rapports entre l'art et l'engagement. Mais, comme toujours en de tels moments, une réflexion de ce type ne peut être que différée quand c'est l'indignation et la solidarité qui priment. Les artistes algériens ont su manifester les leurs, avec sincérité et engouement et, en l'occurrence, c'était cela seul qui comptait. Une question demeure cependant. Lors du vote de la résolution sur la deuxième guerre contre l'Irak en 2003, la reproduction du tableau Guernica qui se trouve au siège de l'ONU à New York aurait été cachée derrière une toile bleue. En a-t-on fait de même pour Ghaza ?


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