Une confusion totale s'est emparée des habitants de la région, surtout après l'annonce du décès de deux personnes survenu la semaine dernière dans la commune de Raouraoua, à l'ouest de la wilaya de Bouira. La propagation d'une épidémie de choléra à travers quatre wilayas du centre du pays a généré un climat de peur et de panique au sein de la population. Une confusion totale s'est emparée des habitants de la région, surtout après l'annonce du décès de deux personnes survenu la semaine dernière dans la commune de Raouraoua, à l'ouest de la wilaya de Bouira. Cependant, ce sont les déclarations incompréhensibles et surtout tardives du ministère de la Santé qui suscitent des questionnements. Appelée à rassurer les populations en précisant l'origine de cette maladie mortelle, la sortie médiatique du responsable en question a enflé la rumeur et suscité un climat de crainte. L'apparition du premier foyer dans la commune de Raouraoua ainsi que l'évacuation d'une dizaine de citoyens souffrant de problèmes gastriques vers l'hôpital d'El Kettar laissent penser que le décès des deux premières personnes est lié au choléra. Les personnes évacuées, dont des cas ont été confirmés par l'Institut Pasteur qui a rendu son «verdict» jeudi dernier, en annonçant qu'une quarantaine de cas de choléra confirmés, sur 88 cas suspects recensés et enregistrés dans quatre wilayas du pays, ont un lien de parenté avec les deux victimes, a-t-on précisé de sources sanitaires. Néanmoins, c'est la gestion de cette crise qui pose problème, dès lors, qu'aucun dispositif sanitaire efficace n'a été mis en place par les autorités dès l'apparition du premier foyer dans la région de Aïn Bessem. Contacté par téléphone, le chef du service de prévention au niveau de la Direction de la santé publique (DSP) de la wilaya de Bouira, le Dr Hani, qui a indiqué qu'une cellule de crise composée de médecins spécialistes a été installée, a estimé que l'une des personnes décédées a un lien de parenté avec une autre victime figurant parmi les cas de choléra confirmés. «Nous avons ouvert un service pouvant assurer l'hospitalisation d'une soixantaine de malades au niveau de l'établissement hospitalier de Aïn Bessem», a-t-il rassuré en ajoutant que la DSP a mobilisé tous les moyens médicaux. Néanmoins, l'immobilisme des autorités locales (APC) quant à la gestion des déchets et autres décharges sauvages installées au milieu des habitations favorisant ainsi la transmission de ces bactéries pose un sérieux problème. Bien que les services de la santé ont écarté le problème de transmission de ces bactéries par l'eau potable, des spécialistes évoquent d'autres pistes et les soupçons se tournent vers les fruits et légumes. Le danger est sérieux.