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Sur les Cimes du Djurdjura : Un repère mémoriel à la gloire de la femme algérienne
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2018

«Tout peuple sans mémoire est un peuple perdu.» Raspail
C'est au cours d'une randonnée champêtre de vacances dans l'enceinte du petit bourg kabyle d'El Had, au pied des édéniques massifs montagneux du Djurdjura en Haute Kabylie d'une altitude de 800 mètres, à dix kilomètres de Beni Yenni dans la wilaya de Tizi Ouzou, que nous avons découvert avec ravissement une stèle commémorative dans la symbolique d'une magnifique statue de femme illustrant dans l'esthétique de sa vaillance l'algérienne cette, hélas, méconnue à travers son parcours tramé des pans les plus féconds de notre histoire.
Cette région chargée d'histoire et de culture est évocatrice des villages de Tassaft Ouguemoun où a vu le jour le légendaire colonel Amirouche, Bouadnane, terroir de l'héroïque Amara Rachid, artisan de la cruciale grève des étudiants et lycéens algériens du 19 mai 1956, un proche compagnon de combat de Abane Ramdane ainsi que le village d'Ighil Bouamas où sont nées les astralités patrimoniales Ammar Ezzahi et Lounis Aït Menguellet.
La femme algérienne : Une actrice marquante de l'histoire
Intégrée dans un décor écologique luxuriant, cette sculpture de la pensée est dédiée à l'immortalité du souvenir de neuf moudjahidate chahidate natives des villages de la commune de Yatafène et de Iboudrarène afin de pérenniser en direction de la jeunesse et des générations montantes l'exemplarité de ces femmes tombées au champ d'honneur pour que vive l'Algérie.
Elles étaient jeunes, fières et fougueuses dans l'engagement de la résistance armée pour avoir ainsi légué leurs noms incrustés à jamais sur l'épitaphe de la postérité et de la gloire à leur souvenir évoqué à l'endroit de : Amer Saïd Djouher, Aït Ben Dris Hammama, Ben Aïssa Tourkia, Kaci Djouhar, Ould Dris Yamine, Ould Zizi Tassadit, Ould Mohand Zaïna dite Douda, Si Amer Aldjia natives des villages d'Aït Daoud et d'Aït Saada, complétées de Yatta Nouara dite Ouiza, elle native du village de Darna (commune voisine d'Iboudrarène).
Cet imposant ouvrage artistique de raffinement figuratif a été réalisé par le talentueux sculpteur esthète Rachid Tikour et inauguré le 10 novembre 2017 dans la communion de pensée nationale et du recueillement au souvenir du déclenchement de la guerre d'indépendance.
Une initiative citoyenne qui, avec le précieux concours de l'Assemblée populaire communale (APC) de Yatafène, s'est érigée en repère mémoriel à dessein de replacer dans l'historicité la véritable dimension du parcours de la femme en cette terre d'Algérie, témoin de son génie, de son courage et de son amour viscéral pour sa patrie.
De Tin Hinane et Lalla Fadhma N'soumer à Hassiba Ben Bouali et les autres
Des légendaires et mythiques Tin Hinan, la reine des Touareg qui, dès le IVe siècle a fondé un royaume civilisationnel de la première société matriarcale en Afrique du Nord, à Lalla Fadhma N'Soumer, la farouche résistante lors de l'invasion colonialiste française de 1830 qui, avec son appel à la mobilisation générale en Kabylie et en compagnie de l'intrépide Boubeghla a infligé des défaites de déroute au sanguinaire maréchal Randon, les épopées de la femme algérienne se conjuguent ainsi dans l'évocation collective à l'infini de la temporalité.
Une véritable fresque d'anthologie de l'histoire qui est culturellement perpétuée en d'expressifs poèmes, proses et chansons populaires de toute beauté essaimés dans toute l'Algérie profonde.
Par un enchaînement de l'histoire, celle-ci fut complétée dans sa grandeur par l'engagement de la femme algérienne à l'aurore du combat libérateur de l'éternel 1er Novembre 1954 de la Révolution algérienne où elle prit souverainement sa liberté sans consultation ni autorisation d'une quelconque tutelle pour répondre avec la hâte de la profonde conviction à l'appel du devoir d'une patrie meurtrie par un féroce joug colonialiste d'infra humanité.
Ce fut le relais générationnel des Hassiba Ben Bouali, Malika Gaïd, Zoulikha Ouedeï, Djamila Bouhired, Zahia Kherfallah, Djamila Bouazza, Zohra Drif, Mériem Belmihoub Zardani, Safia Bazi, Djamila Boupacha, Djouher Akrour, Zoulikha Bekkadour, Zina Harraïgue, Louisette Ighilahriz, Zahia Hamitouche, Fadéla Mesli, Ouatiki Saliha âgée de 13 ans, tombée avec en main l'emblème national déployé au vent lors des historiques manifestations du 11 Décembre 1960 à Belcourt, Raymonde Peshard, Annie Steiner et Eliette Loup, moudjahidate algériennes par leurs sacrifices au combat d'une juste cause d'universalité pour la souveraineté de l'Algérie, leur chère patrie tant aimée.
Celles-ci rejointes par tant d'autres très nombreuses dont les noms sont inscrits en lettres d'or au panthéon de l'Algérie reconnaissante pour avoir consenti au sacrifice suprême par le don de soi en offrande à sa libération et à son indépendance dans la dignité et l'honneur de son peuple enfin retrouvés.
Leur modèle de témérité et d'abnégation fut suivi par d'autres martyres qui ont bravé les hordes du terrorisme à une étape périlleuse de leur vie pour tenacement réaffirmer l'attachement chevillé à leur fondement civilisationnel d'algérianité, à l'image de la regrettée Katia Bengana, 17 ans, lycéenne lâchement assassinée pour cet acte de résistance, de fierté et de bravoure révélateurs des valeurs traditionnellement intrinsèques de la femme algérienne.
Cette rétrospective sur la place de cette femme algérienne au sein de la société est un acte de reconnaissance pour la participation active de celle-ci à l'édification de la nation à travers les cycles successifs de son existence, et ce, depuis les temps immémoriaux de l'histoire.
Assia Djebar : L'avènement d'une œuvre romanesque de fierté nationale en réplique au contexte de ségrégation colonialiste
A ce propos, l'auteur de ces lignes, jeune écolier, a toujours en mémoire un souvenir indélébile d'un sursaut d'orgueil national et de résistance vécu lors de la parution du roman La Soif de la monumentale Assia Djebar en 1957, en pleine guerre de Libération.
Dès la publication et l'exposition de l'ouvrage dans les vitrines des principales librairies d'Alger, les écoliers que nous étions à l'époque, ragaillardis par ce qui était dans le contexte d'oppression coloniale un spectaculaire événement, n'avaient de cesse de vanter à l'école, au quartier auprès des voisins et camarades de classe français l'œuvre romanesque d'une auteure algérienne devenue célèbre dans le monde de la littérature universelle pour accéder plus tard au rang prestigieux de membre de l'Académie française.
Une leçon magistralement administrée aux partisans ségrégationnistes de l'Algérie française qui, dans leur jargon colonialiste aux relents d'un racisme primitif, prononçaient péjorativement et à satiété méprisante «la Fatma» pour désigner la femme algérienne.
Et de surcroît une revanche de celle qui s'est imposée par son talent en élite intellectuelle par un savoir et une œuvre prolifique d'une réponse cinglante en la circonstance aux irréductibles illuminés négateurs d'émancipation et de progrès relégués à une déchéance dégradante de barbarie de l'âge de pierre.
Cela en une réplique d'éveil également démonstrative au système colonialiste français englouti dans les ténèbres de l'ignorance pour rappeler la marche implacable de l'histoire instructive des fondements des valeurs structurantes de la femme algérienne.
Un fait marquant pour la mémoire collective au rappel que bien des écrivains algériens de grande réputation tels que Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun et Malek Haddad entre autres, étaient d'actualité, l'ascension de Assia Djebar dans la symbolique particulière de la dimension de la femme algérienne fut un événement radieux d'une revanche infligée à la cécité d'un colonialisme inique de déni d'humanisme, de savoir et de culture.
Une statue expressive porteuse d'un message d'histoire et de mémoire
Ainsi, le développement de ce pan d'histoire incarne l'émanation fortement expressive de l'emblématique statue des cimes du Djurdjura où la symbolique de la femme est ancrée dans toute la sublimité de gloire et d'héroïsme pour perpétuer le modèle du devoir accompli et du sacrifice suprême par le don de soi consenti par celle-ci dans les villes, villages et contrées de toute l'étendue de l'Algérie.
Un message porteur, dense et intense en direction de la jeunesse et des générations montantes rappelant avec force qu'avec l'homme son égal compagnon de lutte et de résistance, la femme algérienne s'est toujours dignement distinguée dans le parcours qui fut le sien en affinité naturelle avec ses référents historiques à travers les cycles successifs des âges et des temps.
La lecture de cette remémoration socio-historique pourrait incliner vers une vision de rationalité quant à l'avenir d'une Algérie émergente arrimée à la trajectoire d'évolution du nouveau monde de demain avec ses défis existentiels qui seront relevés ensemble par la femme et l'homme algériens.
Ces derniers étant ainsi liés par la perspective d'un destin commun dans une ère d'émancipation d'une humanité désespérément avide d'un vivre ensemble salutaire source d'équité, de respect et de justice.
Avec la fertilisation de la mémoire collective, garante de la pérennisation des valeurs humaines et de la lutte implacable contre l'oubli, l'espoir de cette profonde aspiration est entièrement permis en legs générationnel d'avenir à la jeunesse algérienne.
Celle-ci demeurera l'héritière et la dépositaire éternelle des héroïques épopées de ses ancêtres, aïeuls et aînés à travers les cycles féconds de l'histoire éclairés par des repères mémoriels lumineux dans la symbolique du souvenir de la pensée.
Par Lounis Aït Aoudia
Président de l'Association des Amis de la Rampe Louni Arezki –
Casbah


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