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Sursaut, ou simple effet d'annonce ?
Développement des zones frontalières
Publié dans El Watan le 29 - 10 - 2018

Face aux risques qui menacent de plus en plus les régions frontalières du pays, entre terrorisme, trafic de drogue, contrebande et immigration illégale, particulièrement en cette période d'instabilité et d'incertitudes dans les pays limitrophes, la prise en charge des besoins de ces zones en matière de développement socio-économique s'impose. Il s'agit d'abord de rattraper le retard accusé dans ce cadre depuis le début des années 90' avant de passer à la mise en œuvre d'une stratégie à long terme de manière à stabiliser les populations locales et sécuriser les frontières.
Si dans les discours et les rencontres officielles la question a toujours fait débat, de même qu'elle a constitué l'objet de recherches et d'études universitaires, sur le terrain le décalage est flagrant par rapport aux autres régions du pays en matière de développement. Entre le chef-lieu d'une wilaya et une commune sise aux frontières, il n'y a pas photo également.
Cela pour illustrer le déséquilibre au sein d'une même wilaya. Que dire alors des inégalités inter-villes ? L'Algérie, qui s'ouvre sur sept pays avec douze wilayas frontalières sur plus de 6300 km de frontières terrestres, n'arrive toujours pas à asseoir les bases d'un aménagement et d'un développement de ses régions, chacune en fonction de ses spécificités.
Ce qui fait que la pauvreté, l'insécurité et le chômage règnent en maîtres dans ces zones marginalisées durant la période faste et qui subissent aujourd'hui directement les répercussions de l'insécurité des pays voisins. Un manquement qui se fait lourdement ressentir, même si la situation n'est pas meilleure ailleurs, avec les inégalités régionales soulignées dans les différentes enquêtes menées jusque-là.
L'Agence nationale de l'aménagement et de l'attractivité des territoires (Anaat), a mené justement une étude dans ce sillage dans l'objectif d'arriver à l'élaboration d'un plan de développement et de définir les projets, les priorités et les modalités de financement, surtout en cette période de crise, tant au plan managérial que financier.
Des conditions loin d'être favorables à l'enclenchement d'une dynamique de développement au niveau des espaces frontaliers, où les problèmes se posent en termes d'aménagement du territoire, d'enclavement, de manque d'infrastructures de base et de services. Pas seulement, mais aussi en termes de tissu industriel face au manque d'attractivité dans ces régions. C'est en fait le cœur de la problématique.
Ces régions en matière d'investissements sont en effet complètement dépourvues. D'où ce large mouvement d'exode vers les villes plus proches des chefs-lieux de wilaya ou vers d'autres wilayas mieux nanties. D'où également ces mouvements de contestation, comme ce fut le cas en 2011, une période marquée par les manifestations contre le chômage au Sud. Un dossier qui a poussé le gouvernement à annoncer une série de mesures sans pour autant aller au bout du problème, qui est beaucoup plus complexe qu'on le présente. Il est en fait lié, selon les spécialistes, aux politiques de développement territoriales.
Complexité
Des politiques à adapter aux spécificités régionales, que ce soit en besoins ou en potentialités. Serait-ce le cas dans «le programme spécial de développement dans les wilayas frontalières» annoncé la semaine dernière en grande pompe à l'occasion de la rencontre nationale sur le développement des zones frontalières.
La question reste posée en attendant de connaître les grands axes d'un tel programme pour lequel les administrations centrales et locales, les élus et les opérateurs économiques sont appelés à travailler pour réaliser les objectifs en comptant sur l'apport du Fonds spécial du Sud et de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales. Pour le ministre en charge du secteur, le financement ne pose donc pas problème. Pourvu que ce détail de taille soit bien géré connaissant les dysfonctionnements qui caractérisent la gestion des fonds spéciaux de manière générale.
«Marketing territorial»
Si pour ce point, cette question semble réglée, selon Bedoui, mais qu'en est-il pour les autres aspects ? Parler de stratégie intersectorielle en l'absence de coordination entre les différents départements ministériels semble difficile à réaliser, à la lumière de ce constat, rappelé, faut-il le noter, à maintes reprises et en l'absence des données fiables difficiles à réaliser.
Des manquements qui ont d'ailleurs entravé la mise en œuvre de la loi relative au Schéma national d'aménagement et de développement durable, qui porte, à titre de rappel, sur les orientations futures du pays à l'horizon 2030. Sans prise en charge de ces conditions et sans réforme de la gouvernance au niveau local, il est difficile de croire en l'avenir d'un tel programme, dont la réussite dépend aussi de l'amélioration de l'attractivité de ces régions en termes d'investissements.
Là aussi, le problème est national. Il s'agit en fait de travailler sur le climat des affaires à plusieurs niveaux et d'améliorer le management au niveau local. «L'administration algérienne devrait adopter des nouvelles démarches managériales pour réussir ce genre de programmes de développement. Exemple : le marketing territorial, qui facilite le montage d'un projet de développement local approprié à la collectivité locale», proposera le spécialiste en management public, Ali Debbi.
Car quand l'administration ne veille pas à l'application des textes réglementaires, les résultats risquent d'être décevants à plus d'un titre. Donc «il reste à l'administration seulement d'encourager les processus et les écosystèmes créateurs de la richesse au niveau local ! Le wali et l'exécutif de la wilaya doivent adopter le rôle d'architecte du système qui oriente et appuyer les activités des populations pour booster le développement», résumera Ali Debbi.
Cibler les communes frontalières
Pour réhabiliter ces zones, il faudrait beaucoup plus. «Il y a lieu surtout de cibler les communes frontalières», suggérera pour sa part l'économiste Mohamed Saïb Musette. Dans les recommandations, l'accent est mis sur la nécessité de réaliser un examen sur la possibilité de renforcer le rôle administratif de certaines zones frontalières, d'accélérer l'apparition de villes au long de la bande frontalière et de développer les centres de vie au long des axes routiers.
«Or, c'est le découpage administratif actuel qui pose problème», souligne encore notre expert, pour qui il y a lieu de faire le décompte de toutes les communes frontalières, d'abord pour voir ce qu'il y a lieu de faire dans ces communes qui n'ont malheureusement pas connu de programme de développement. Résultat: un chômage endémique et une pauvreté extrême, alors que les potentialités sont énormes en industrie (richesses minières à Tébessa, par exemple) et en tourisme.
Les problèmes géopolitiques dans les pays voisins ne font que compliquer la situation et appuyer cette léthargie sur le plan économique, comme a tenu à nous le rappeler M. Musette. «Il est temps de changer les choses», plaidera-t-il, avant de poursuivre : «Ne l'oublions pas. Nous sommes frontaliers avec le Mali et le Niger, deux pays aux indices de développement les plus bas.» «Pourquoi ne pas mutualiser les infrastructures par exemple à Tinzaouatine?», s'interrogera-t-il par ailleurs.
Et ce d'autant qu'entre Tinzaouatine d'Algérie et Tinzaouatine du Mali, il n'y a qu'un lit de oued sec. M. Musette a émis la même proposition pour Tébessa, qui partage 300 km avec la Tunisie. Des pistes parmi tant d'autres pour lesquelles il fallait lancer la réflexion bien avant, selon le spécialiste en management public, Ali Debbi, qui nous dira à ce sujet: «Il fallait lancer des programmes dans ce sens depuis des années, dans les premiers programmes de la relance économique.» Mais, notera-t-il, «autant se pencher sérieusement sur un tel dossier en recherchant la performance».
Comment ? «Le programme qui n'implique pas des mesure de performances risque d'échouer, et je pense qu'il est indispensable dans ce cas d'établir des indicateurs de suivi. Pourquoi ? Il me semble urgent plus ce que jamais de responsabiliser les managers publics, du chef de gouvernement au simple agent communal, de rendre des comptes : il n'est pas admis de lancer des programmes avec des dotations budgétaires sans s'assurer que ça va apporter de résultats.
Ce programme doit afficher ses objectifs précisément, pour pouvoir mesurer sa performance dans la suite en utilisant les indicateurs de résultats et de performance», nous expliquera M. Debbi, avant de relever : «Ce programme devrait être le plus performant, car il est lancé dans une phase d'austérité.»


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