De notre envoyé spécial à Bejaia : Ahmed Saber Lors de la tenue du premier séminaire régional organisé à Béjaïa dimanche dernier sous le thème " Les zones industrielles et le développement local ", Madame Hassiba Mokraoui, DG de l'Aniref, a fait entendre un discours économique convaincant en rapport avec la promotion du secteur industriel, expliquant que le management stratégique et le pilotage du projet de création de 36 nouvelles zones industrielles, tel que l'Aniref ambitionne de le développer en partenariat avec l'ensemble des acteurs concernés et notamment les collectivités locales, ne concerne pas seulement son action en tant que maître d'ouvrage délégué. Son plan d'action se veut une façon renouvelée de mettre en œuvre une politique publique du secteur dans un projet cohérent. Une telle exigence appelle des règles de jeu plus interactives qu'unilatérales, plus managériales qu'administratives, plus stratégiques que procédurières, plus partenariales que sectorielles, plus systémiques qu'institutionnelles. Il faut comprendre aussi que la déclinaison du projet dans sa conception globale bascule du domaine de l'aménagement du territoire, en termes d'orientation des sites et de la localisation géographique, à celui du développement économique et social, des lignes directrices du SNAT vers l'efficacité des plans d'actions territoriaux en termes d'orientation et d'incitation à l'investissement. Pour cela, elle fera remarquer ; " La mise en œuvre de ce programme devra nécessairement s'inscrire dans une démarche stratégique, de manière à développer un niveau de management adapté aux enjeux et risques du projet et un système d'organisation et de gestion modernes des futures zones industrielles ". Ainsi, pour assurer leur mise en produit effective et garantir une offre foncière optimale en adéquation avec l'offre territoriale, les futures zones industrielles devront être gérées par des structures fiables, souples et adaptées, capables de promouvoir ces nouveaux espaces dédiés au développement économique intégré du territoire. " Cependant, il est utile de rappeler que lorsque l'on s'intéresse au développement économique, à l'attractivité des territoires, à l 'urbanisme et à la communication publique territoriale, valoriser les atouts économiques d'une région, d'une wilaya, d'une commune ne suffit plus. Le marketing territorial constitue un outil privilégié qui concourt au développement et à l'enrichissement du territoire. L'Aniref, dans sa nouvelle mission, cherche à s'entourer de cette compétence, pour non seulement assurer la réalisation du programme tel que planifié et décidé par les pouvoirs publics dans les délais impartis, mais aussi et surtout d'atteindre les objectifs stratégiques auxquels doit répondre le programme ", note encore Mme Mokraoui. Mais pour la première responsable de l'Aniref, avant de pouvoir mettre en exergue cette approche, il faut avoir de la matière " Notre stratégie de communication s'appuie sur l'intensification de la communication sur les grands projets d'aménagement du territoire ou de valorisation de l'existant ; sur les dynamiques de développement local ; sur les patrimoines naturel, historique et culturel, sur le potentiel humain… Tous les atouts du territoire dans les domaines les plus divers peuvent être utilisés car ils reflètent, de manière concrète, le caractère du territoire, ses capacités de charge et son attractivité, voire sa performance ", précise Mme Mokraoui. Evoquant la configuration de ces nouvelles zones industrielles, elle souligne qu'il s'agit de créer des zones industrielles intégrées et sécurisées avec des services d'appui aux entreprises tels que centres de recherches, pépinières d'entreprises, guichets de banques et d'assurances, hôtels, restaurants, moyens de transport collectif etc. Ces zones seront implantées sur des sites proches des grands axes structurants à l'instar de l'autoroute Est- Ouest et de la rocade des Hauts-Plateaux. Il est prévu également un traitement adéquat des espaces publics, dans le strict respect de la configuration paysagère, de l'organisation de la voirie, des divers réseaux et la signalétique. Mme Mokraoui indique que les principales mesures ayant trait à la dynamisation de l'investissement, au titre du foncier, reposent sur la concession de gré à gré aux investisseurs sur la base d'un cahier des charges ; des redevances locatives déterminées par les services des domaines, assorties des abattements suivants selon les espaces géographiques : régions du Nord (espaces de programmation territoriale Nord- Est, Nord-Centre et Nord-Ouest) : abattement de 90 % durant la période de réalisation (3 ans maximum) ; abattement de 50 % pendant la période de démarrage de l'exploitation (3 ans maximum). Régions des Hauts-Plateaux et du Sud : dinar symbolique les 10 premières années ; au-delà, abattement de 50 % sur la redevance locative. Dans ce cadre, la DG de l'Aniref annoncera la mise en place d'un concours budgétaire et d'un crédit à long terme à travers le FNI pour la réalisation de 36 zones industrielles totalisant 8.000 ha à travers le pays et la réalisation dudit programme sur la période 2011-2016 par l'Aniref et également la mise en place d'un autre concours budgétaire de 30 milliards de dinars sur deux ans à l'indicatif des collectivités locales pour la réhabilitation des zones existantes.