Avec les préparatifs de la Fête de l'olive en cours, c'est une grande tradition que le secteur agricole essaye de remettre sur pied après les troubles qui ont éclaté dans cette partie-est de la wilaya, où ces festivités avaient l'habitude de se dérouler en grande pompe. Les autorités n'étant pas les bienvenues dans ces localités de l'est pour cause d'émeutes qui ont mis plusieurs années pour disparaître, les responsables veulent réhabiliter cet événement pour promouvoir une filière qui a eu tant à souffrir des facteurs naturels (stress dus à des conditions climatiques extrêmes) et humains (événements de Kabylie qui avaient entre 2001 et 2006 plongé la région dans le chaos), défavorables, en mettant en œuvre tous les moyens pour la redynamiser. Interrompue à la troisième édition, la Fête des olives, devenue incontournable pour tous les producteurs de la région avait toujours eu lieu à M'Chedallah, considérée comme le haut lieu de la production oléicole. On pouvait alors admirer les fruits d'une année d'efforts et de mise en œuvre d'une politique chargée d'accroître le rendement à travers une panoplie de dispositifs de soutien pour les agriculteurs en difficulté. La dernière, qui s'est tenue en 2001, est restée dans toutes les mémoires en raison du faste dont elle s'est revenue. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture à cette époque, accueilli en grande pompe à la salle de cinéma de M'Chedallah, faisait cette déclaration mémorable dans le discours qu'il avait prononcé à cette occasion : « Mon souhait (ou objectif ?) est que chaque Algérien puisse avoir à sa table une bouteille d'huile d'olive. » Il venait d'annoncer un plan de développement très ambitieux pour cette filière, répondant à toutes les doléances des producteurs. L'année d'après, la région basculait dans la violence et toutes les bonnes initiatives sont demeurées à l'état de vœux pieux. Enfin avec le rétablissement de la paix dans la région, une bien timide manifestation agricole a eu lieu dernièrement dans cette localité, longtemps défendue aux manifestations officielles. Le temps avait manqué pour l'organisation d'une fête digne de l'intérêt que la filière en question mérite bien. Alternant les années fastes et les années néfastes, la filière oléicole a connu ses pics de production entre 2002 et 2005. Malgré, les difficultés qu'ils rencontraient sur le terrain, liées aux moyens de stockage, de conservation et conditionnement, les oléiculteurs n'arrivaient pas à écouler leur produit qui était pourtant un produit bio. On sait la faveur publique qu'il a rencontrée en 2002 au Salon de l'agriculture à Paris, où Edith Cresson aurait été séduite par notre huile au point qu'elle en acheta un litre. Le même président de la chambre qui nous raconte cette anecdote, ne jugeait-il pas la nécessité de placer sur d'autres marchés que le nôtre, un produit aussi rentable que le baril de brut à une époque où le pétrole est si mal coté. ? A huit euros le litre, notre huile d'olive était promise à un destin prestigieux sur le marché européen. Il le serait davantage encore si on réussissait à éliminer ce léger degré d'acidité qui le mettait légèrement en retrait par rapport à son équivalent tunisien. Mais cela nécessite un travail minutieux pour préserver les mélanges des récoltes avant, pendant et après la trituration, puis la conservation du produit. La mévente n'atteignait-elle pas le chiffre record estimé à un million et demi de litres ? Le terrible coup asséné en 2003, par les impressionnantes chutes de neige enregistrées cet hiver, à la filière allait porter la productivité au plus bas niveau de son histoire. L'année 2008 verra la production chuter à 2 800 000 l. Les prévisions pour l'année en cours porte celle-ci au double. Il serait utile de rappeler que le patrimoine oléicole de la wilaya s'étend sur une superficie estimée à 17 520 ha alors que la production d'olives, en moyenne, est de l'ordre de 151 355 quintaux. Le nombre d'oléiculteurs avoisine les 3000 (producteurs) contre 230 oléifacteurs (propriétaires d'huileries). La Foire de l'olive qui se déroulera du 26 au 28 février à Aghbalou rassemblera quelque 80 participants. Le thème qui sera développé et débattu au cours de cette manifestation sera consacré naturellement à l'oléiculture, qui retiendra toute l'attention des producteurs et des autorités. Alors que les prévisions font de l'année en cours une année faste pour la production oléicole, verra-t-on sortir de cette rencontre des décisions capables de mettre notre produit sur orbite, de manière à faciliter son placement sur le marché européen où il promet d'être si compétitif et donc d'être une source de rentrée de devises ?
