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Une langue inscrite entre prestige et défis technologiques
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2005

En fait, on ne peut se considérer à l'abri des retombées de leurs querelles, étrangement positives il faut le reconnaître, qui ont marqué la vie intellectuelle à Basra et à Kufa et, ultérieurement, l'ensemble de toutes les créations littéraires et philosophiques en langue arabe. C'est que le corpus de cette grammaire a pris un véritable coup de vieux au bout de quinze siècles d'existence.
La grammaire de Port-Royal, en France, et la Bible de King James, en Angleterre, ne sont rien à côté de la somme de travail accompli par les codificateurs et les puristes de la grammaire arabe à l'époque classique. Si l'on excepte l'exégèse coranique et les études portant sur la tradition du Prophète, aucune autre discipline scientifique arabe ne fut aussi finement choyée et gâtée, à la fois, par les grammairiens, les philologues, les philosophes et les hommes de lettres en général : paradigmes, chaînes syntagmatiques, déclinaisons, prédicats, aspects métaphysiques de la phrase proprement dite, figures de rhétorique, structures syntaxiques du Coran et mille autres détails à faire rebuter le plus audacieux de tous les puristes ! Exagération en ce domaine ?
Peut-être, mais on ne peut se soustraire à la logique de son temps. Il a donc bien fallu codifier les règles d'une grammaire à même de protéger la langue arabe et la rendre accessible aux populations nouvellement islamisées.
Dans cette course effrénée, Ibn Malik (XIIe siècle) fut le digne
représentant du Maghreb. Défrayant la chronique, il composa un poème didactique de mille vers intitulé Alfiyya, dans lequel il a réuni, méthodologiquement, toutes les règles grammaticales. En cela, il fut à l'image d'Ibn Sina, ce grand ponte de la pensée arabo-islamique, qui composa un long poème didactique de référence en matière de médecine. Jusqu'à une date récente, les lettrés en langue arabe, dans l'ensemble du Maghreb et en Afrique de l'Ouest, savaient réciter, par cœur, des passages entiers de ce poème didactique tant celui-ci fut à la base de toutes les études grammaticales et philologiques et l'objet de plusieurs commentaires depuis bientôt mille ans. Deux à trois paradigmes dans chaque hémistiche, et le tour était joué. Il va sans dire qu'Ibn Malik fut maître dans le genre.
On a longtemps planché sur l'apport de la logique d'Aristote à la grammaire arabe. En fait, Aboul Aswad Eddouali, les grammairiens de Bassora et de Kufa, Sibawayh, Ibn Djinni et les lecteurs du Coran à Damas et dans le sud de l'Irak avaient déjà jeté les bases de cette discipline dès les premiers jours de l'expansion islamique. C'est connu, les premières traductions des œuvres des auteurs grecs ne furent réalisées que bien plus tard sous la gouvernance éclairée d'El Mamoun. Logique ou pas, ce qui importe aujourd'hui, c'est de vivre à la mesure de son temps. La langue arabe nécessite une nouvelle approche, caractérisée, celle-ci, par la simplicité dans la manière de s'exprimer et d'innover en même temps. Qui travaille la langue est automatiquement travaillé par elle, disait Paul Valéry. Finies donc les querelles philologiques de Basra et de Kufa ! Révolue, aussi, l'époque où l'énoncé de la règle grammaticale disait : ceci est un mot étranger, vous pouvez le transcrire à votre guise !
Il faut dire aussi aux académiciens actuels de Damas, du Caire,
d'Amman et de Baghdad : «Messieurs, la vieille épée ne peut rien contre la bombe fragmentaire !» Oui, le champ de bataille a changé, et la langue arabe est en position de faiblesse. En d'autres termes, la vieille logique a eu son temps, et il est anachronique que de vouloir la remettre au-devant de la scène. Que l'innovation devienne donc le mot d'ordre par excellence !


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