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Il n'y avait pas que des mirages dans cette Oasis
Publié dans El Watan le 10 - 02 - 2005

Très tôt, Béla Bartok avait été saisi par la passion de la recherche et du renouveau, ce que ne laissait pas indiquer sa formation somme toute classique puisqu'elle était placée sous les canons du plus pur académisme. Bartok, précocement, avait étudié le piano et la composition et sans doute ses aptitudes personnelles le prédisposaient-elles à devenir l'un des acteurs influents de cette véritable révolution culturelle qui faisait sortir la musique dite classique du carcan où elle était figée avec l'apparition de compositeurs aussi novateurs, en ce début de IXXe siècle, que Ravel, Satie, Fauré ou Debussy.
Les échos de cette insurrection du goût musical ne pouvaient qu'être parvenus aux oreilles de Bartok qui, à Budapest, faisait figure de prodige car son nom était associé à ce bain ambiant de la réforme des esprits.
Il avait entamé, avec Zoltan Kodaly,jeune compositeur comme lui, cette quête réformiste entre 1905-1906, alors qu'il n'était que dans la vingtaine.
Un jeune homme aussi brillant ne pouvait pourtant pas se cantonner dans le statut valorisant du virtuose doublé d'un compositeur audacieux. Béla Bartok, en fait, était occupé de la connaissance du génie musical hongrois dont il cherchait les éléments épars et non codifiés dans les chants populaires. Cela le rapprochait de Dvorak et du colossal compositeur norvégien Edvard Grieg qui surent intégrer des pans d'un tel génie national dans leurs symphonies les plus expressives. Bartok était parfaitement au fait de ces expériences qui réhabilitaient l'expression populaire si fortement marginalisée.
Ce souffle, il en cherchera la puissance chez les Hongrois, les Bulgares, mais au-delà de son air, chez les autres peuples du monde, et plus précisément chez les Algériens comme en atteste son étape biskrie. L'oasis était, à l'époque où il s'y rendit, un passage obligé pour l'intelligentsia européenne.
Ecrivains, peintres et cinéastes s'y bousculaient, Biskra faisant alors office de métropole culturelle.
On peut imaginer que le jeune compositeur hongrois, dont l'esprit était si parfaitement disponible à la compréhension de l'autre, pouvait être séduit par les chants populaires de cette région qui incarnait, pour bien des observateurs non avertis, l'amorce géographique de l'Orient arabe.
béla Bartok y a-t-il plutôt trouvé, lui, des sédiments indo-européens qui participaient des substrats qu'il s'attachait à reconstituer.
Son intérêt pour le patrimoine musical algérien se distingue alors de l'entreprise d'un Camille Saint-Saens qui, quelques années plus tôt, s'était abandonné à la fascination de la nouba andalouse.
Quelle était toutefois la part restante d'Andalousie dans Biskra visitée, plus que vécue, par Béla Bartok.
Le compositeur était, à l'évidence, venu chercher dans l'Oasis, ce qu'il ne doutait pas de pouvoir trouver. Ce voyage algérien, s'il a un sens, c'est dans le témoignage qu'il apporte a posteriori, sur le crédit qu'accordait un jeune compositeur aussi indemne de préjugés que l'était Béla Bartok, sur la réalité du patrimoine culturel algérien ; et par conséquent, d'une culture dont les formalisations les plus diverses étaient niées par l'autorité coloniale française. Béla Bartok n'en est certes pas devenu ce qu'il est pour le seul fait d'avoir écouté et recueilli ces chants de la région des Ziban. L'épisode est cependant significatif dans le parcours de cet immense compositeur puisque le fait d'un tel séjour lie son nom à l'Algérie.
Béla Bartok avait fui la Hongrie, à l'apparition du régime nazi. Il était mort à New York en septembre 1945 à l'âge de 64 ans laissant une somme gigantesque d'œuvres musicales dont le raffinement le dispute à l'audace si éloignée de la convention.


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