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Chômage, oisiveté et… espoir
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2005

Les signes des contradictions qui accompagnent l'évolution de la société sont ici légion et rappellent que le progrès est signe de consommation, pas plus.
Il était une fois la localité d'Ouled Rahmoun située au sud-est de Constantine en appendice d'El Khroub. Les colons propriétaires terriens la surnommaient Petite Bône, sans doute à cause de son côté coquet et propice aux plus délicieuses des villégiatures. La vocation agricole a offert son identité à la région et permis l'émergence de fermes coloniales importantes et l'installation par la suite des EAC et EAI pour maintenir la production céréalière. La population rurale assumait sa nature et travaillait la terre à l'image des ancêtres. Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé et la mode a déstabilisé les mœurs et les valeurs en général.
Sur 19 000 ha cultivables que compte la commune, seuls
13 000 sont exploités. La surface irriguée a rétréci comme une peau de chagrin ces dernières décennies et descendu de 750 à 110 ha.
La révolution agraire est passée par là et les dégâts recensés sont plus importants que les acquis. En effet, quatre moulins ont disparu et le bassin laitier que représentait la région s'est tout simplement évaporé. Les maladies menacent à chaque fois les productions et font parfois des ravages, à l'image de ce qu'a fait la rouille jaune l'année passée. Quant aux jeunes, composante majoritaire de la population locale, ils n'ont presque aucun lien avec la terre et peuplent les cafés en s'attablant avec d'autres oisifs qui ont déserté leurs exploitations pour venir s'inscrire au chômage. Ainsi est fait le quotidien d'Ouled Rahmoun, les hommes tournent le dos à la terre et ont la tête dans les nuages, vivant dans leurs rêves. Ils sont aujourd'hui entre 30 et 40 % sans activité. Le problème de l'irrigation fait obstacle aux agriculteurs depuis que l'oued Boumerzoug a changé son cours. En voulant collecter les eaux usées pour permettre l'utilisation de l'eau du oued, les responsables se sont heurtés au manque d'argent pour financer un tel projet. Par ailleurs, des efforts sont fournis pour faire bénéficier la population de l'argent de la relance économique, notamment en améliorant l'alimentation en eau potable. Deux stations de pompage et plusieurs forages alimentent, en effet, l'ensemble des localités de la commune, à savoir El Gourzi, Bounouara, Laâziz Belgacem, Badaoui, Hadj Bachir en plus d'Ouled Rahmoun-Centre et Ouled Rahmoun gare. En matière d'assainissement, 90 % des habitations sont aujourd'hui raccordées au réseau, le reste est prévu pour bientôt. Ainsi, la commune connaît tout de même une amélioration dans son capital équipement et son cadre de vie. La stabilité politique de l'équipe aux commandes de l'Assemblée populaire communale a joué en faveur de la commune, mais beaucoup reste à faire.
Efforts de développement
Sur le plan de l'habitat, la commune souffre une plaie qui s'appelle les constructions illicites. Selon le maire, Nedjai Amor, il existe près de 1400 constructions dont 70 % sont précaires. La seule solution possible réside selon lui dans la régularisation de ces quartiers pour pouvoir ensuite les restructurer. Ceci est valable d'autant que l'offre en matière de relogement est bien en-deçà de la demande qui augmente au rythme de la démographie. La commune bénéficie pourtant depuis quelques années de plusieurs quotas entrant dans les différentes formules de logement. Mais la mieux adaptée serait celle de l'habitat rural groupé qui suscite davantage d'intérêt, selon le maire, et qui pourrait devenir un atout sérieux pour l'absorption de la
demande.
La vie culturelle et associative est presque introuvable malgré l'existence d'un centre culturel (complètement désert lors de notre visite), une maison de jeunes et le projet d'une bibliothèque communale. Cela ne fait pas partie des priorités de l'APC actuelle qui préfère concentrer ses efforts sur des projets de développement pour répondre à d'autres préoccupations tels l'éclairage public, les routes, l'eau, l'assainissement ou encore l'éducation. 40 % du budget communal sont consacrés d'ailleurs au développement et la tâche est loin d'être aisée dans une commune qui compte trois localités de même taille (Ouled Rahmoun, El Gourzi et Bounouara). Celles-ci ont toujours des routes non viabilisées, des quartiers sans aménagement, etc. Côté santé, Ouled Rahmoun dispose d'un centre, qui emploie quatre médecins, et d'une ambulance. Ce même centre faisait office de maternité, construite on ne sait pourquoi, transformée en 2004 par le wali après avoir constaté qu'elle ne servait presque à rien. L'idée n'était pas mauvaise d'ailleurs. Néanmoins, le centre actuel manque encore d'un service d'urgence qui serait d'une grande utilité à la population locale.
La commune s'améliore donc grâce à la prise en charge des problèmes mais quelques-uns sont de véritables casse-têtes. Le chômage qui paralyse une bonne partie de la population, conjugué au taux élevé de l'analphabétisme (30 à 40 % de la population), a des effets néfastes sur la vie sociale et l'harmonie.
Les gens sont sensibles à la dégradation du climat qui frappe leur village, mais la délinquance et l'anarchie font que n'importe qui peut faire n'importe quoi, déclare le premier responsable de la commune. Le caractère rural d'Ouled Rahmoun la prive de la couverture policière, alors que la Gendarmerie nationale est concentrée sur les affaires extra-muros. C'est la sécurité qui en pâtit alors et pousse les autorités à solliciter les services de la garde communale pour maintenir l'ordre.
A travers ses ruelles, le chef-lieu de la commune donne pourtant l'impression d'être calme.
La pauvreté ne cache pas ses propres signes en l'absence de ceux du grand faste. «Mais à trop vouloir ressembler aux gens de la ville, les jeunes d'ici ont perdu leur chemin», répètent les vieux. Il serait peut-être temps de revenir aux choses sérieuses, la terre a besoin de ses hommes.


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