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Communication au séminaire organisé à Sétif par la fondation du 8 Mai 1945
Publié dans El Watan le 21 - 08 - 2005

Le 8 Mai, c'est aussi l'absence de toute retenue de l'armée (qui avait pourtant bénéficié des forces algériennes quelques mois auparavant face aux Allemands), de la police, des administrations (en particulier du sous-préfet Achiary et des élus, comme le conseiller général de Guelma). Comme le rappelle Kateb Yacine : «La répression était aveugle …, cela s'est terminé par des dizaines de milliers de victimes… »(7) L'idéal antifasciste était mort en Algérie le jour même de la victoire célébrée en France contre le nazisme !
Se manifeste aussi avec le 8 Mai le confusionnisme des positions prises par le PCA placé sous tutelle du PCF, malgré (ou à cause ?) certaines accusations lancées contre les mêmes communistes dénoncés comme «ayant excité les émeutiers contre les colons» ! Le retard de conscience des dirigeants du PCF et du PCA, insuffisamment algérianisé, vis-à-vis de la réalité algérienne, probablement aussi les contradictions d'intérêt entre les «petits balances» et les Algériens sont en cause. Existe certainement aussi la conviction des communistes de métropole que la seule issue progressiste de l'Algérie, c'est le changement radical de la politique à Paris (8). Enfin, le fait que le PPA et les Amis du Manifeste de la Liberté mènent l'action et non les communistes, disqualifie le mouvement à leurs yeux : c'est la thèse de l'avant-garde
autoproclamée qui s'effondre… Enfin, il n'est pas certain que le mouvement nationaliste lui-même, en raison de ses contradictions, ne soit pas unanimement favorable à la connaissance de la vérité. L'hypothèse par exemple d'un piège provocateur de l'administration coloniale, destiné à décapiter le mouvement nationaliste en progression et à prévenir une éventuelle politique métropolitaine de décolonisation, peut perturber la volonté d'affirmer la parfaite maîtrise du mouvement…
Cette difficulté hypothèque le «devoir de savoir», et détourne vers un simple «devoir de mémoire» mettant l'accent sur les victimes et non sur les bourreaux.
En Occident, l'intensité de la célébration de la Shoa évite de s'interroger sur les responsabilités historiques du christianisme et de l'Eglise catholique dans la fabrication de l'antisémitisme et sur les intérêts capitalistes qui ont soutenu les fascistes.
La concurrence malsaine entre les groupes représentant les victimes des génocides et la recherche d'un classement privilégié dans l'horreur conduit à des affrontements profitables aux coupables.
En conclusion, les pouvoirs favorisent à la fois la commémoration sans frais des crimes de masse et la déculpabilisation des systèmes, des institutions et des intérêts qui les ont suscités.
Les Etats-Unis, par exemple, ont soutenu avec la Chine les Khmers Rouges au Cambodge dans le seul but stratégique de s'opposer à l'influence vietnamienne et soviétique. La diplomatie américaine a tenté d'empêcher que le Conseil de sécurité n'use du mot génocide pour qualifier ce qui se passait au Rwanda à des fins politiques.
Les politiciennes français (conservateurs ou sociodémocrates) et une partie de l'opinion, qui n'ont toujours pas digéré le passé colonial, s'efforcent sans discontinuité de dissimuler ou de minimiser les crimes de masse commis au nom de la France. Il y a en France une véritable «culture post-coloniale», qui englobe non seulement les milieux extrémistes et conservateurs, mais aussi une certaine gauche pervertie depuis
J. Ferry jusqu'à Mitterrand, via Marius Moutet et G. Mollet, l'approche critique de la colonisation, particulièrement en Algérie, relève encore d'initiatives isolées et marginales, encore assimilées par beaucoup à une subversion (9).
La proposition de loi du 5 mars 2003, déposée par de nombreux députés (dont M. Douste-Blazy, aujourd'hui membre du gouvernement Raffarin), disposait (article unique) : «L'œuvre positive de l'ensemble de nos citoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de la présence française est publiquement connue.» L'esprit de ce texte a été repris par la loi du 23 février 2005, votée sans pratiquement d'opposition. Dans son article 4, il est dit : «… Les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord… »
Cette réhabilitation de la colonisation, dictant au travail scientifique et à l'éducation nationale un mensonge d'Etat, éloigne encore du «devoir de savoir».
La réponse, pour sortir de l'amnésie entretenue et des fabrications artificielles de l'histoire, par-delà les pouvoirs publics, est de favoriser le développement d'une coopération réellement scientifique entre les Français et les Algériens qui estiment que la connaissance de la réalité est le seul outil authentique d'un progrès réel de la société, quelle qu'elle soit.
Notes de renvoi
– (7) Il convient d'ajouter aux manifestants tués les exécutions consécutives à des jugements expéditifs prononcés par de pseudo-tribunaux sans fondements légaux à l'encontre de prisonniers sortis de prison sans lever d'écrou officiel (voir, par exemple, le charnier de Kel El Boumba).
– (8) Ch. Tillon, ministre communiste de l'Air, a affirmé que nul ne l'a informé ni n'a demandé d'autorisation pour l'utilisation de l'aviation militaire contre la population algérienne.
– (9) Il y a en France 17 musées du sabot (!), mais pas une seule d'histoire coloniale !


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