Coup d'envoi de la 3e édition de la caravane nationale "Un jeune, une idée"    Mines: Arkab affirme la nécessité d'augmenter la valeur ajoutée du secteur    Banques publiques: lancement prochain d'un avis d'appel à candidature pour le recrutement d'administrateurs indépendants    Emission de trois timbres poste à l'occasion du 58e anniversaire de la nationalisation des mines    L'UIPA condamne les menaces de l'entité sioniste de poursuivre ses opérations militaires à Rafah    Le Conseil de la nation participe samedi à Doha à la conférence des femmes leaders en soutien à la femme et à l'enfant palestiniens    3e congrès de formation en santé: l'importance du dépistage précoce du diabète réitérée    Une équipe médicale de l'ONG "Médecins du Monde" en mission de solidarité aux camps des réfugiés sahraouis    Des artistes célèbrent le Rai algérien, inscrit au patrimoine mondial de l'humanité    La mémoire et l'histoire, source de fierté et facteur de mobilisation autour des projets nationaux    Athlétisme/Championnats arabes U20: neuf nouvelles médailles pour l'Algérie    APN: les représentants de la communauté nationale saluent la décision du président de la République de faciliter le déplacement des Algériens établis à l'étranger    Visite guidée au profit des médias à l'ENPEI "chahid Badji Mokhtar"    Président de la République: la préservation de la souveraineté nationale repose sur une armée forte et une économie développée    Touggourt: portes ouvertes sur l'Ecole des sous-officiers des transmissions    Ligue 1 Mobilis: MCA-USMA fixé au vendredi 17 mai au stade 5-juillet (LFP)    Para-powerlifting (Coupe du Monde-2024): médaille d'argent pour l'Algérien Hocine Bettir à Pattaya en Thaïlande    Soraya Mouloudji inaugure le 9e Festival national de la création féminine à Alger    Ouverture du Salon du commerce électronique et de l'économie numérique    La Finale JSK – ESS à Rouiba    Retour du MCA après une longue absence    Eliminatoires de la Coupe du monde des U17 féminines Maroc -Algérie La FAF dit non… si le même maillot est arboré    Au nom du sionisme et de l'Amérique, le monde tu domineras !    La question de l'emploi, intimement liée à la réalisation du développement économique    Réunion du Conseil de sécurité à la demande de l'Algérie    Un mort et 1 blessé dans un accident de la route à Aïn Tédelès    520.000 candidats répartis sur 1.842 centres d'examen    Deux véhicules volés récupérés par les gendarmes    L'évacuation par l'entité sioniste des habitants de Rafah est «inhumaine et inconcevable»    «La protection est garante de la croissance et la prospérité de l'innovation»    Le Conseil des ministres décide des augmentations allant de 10 à 15 %    Des origines à nos jours    Portes ouvertes sur le laboratoire de conservation et de restauration du patrimoine    La fierté d'une nation !    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Belkacem Sahli réitère son intention de prendre part aux présidentielles du 7 septembre    A Monsieur le président de la République    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Front Iraq à Alger
Publié dans El Watan le 22 - 10 - 2005

C'est le sentiment qu'elle exprime aujourd'hui, quelques mois seulement après le rapt dont elle a été victime le 4 février 2005 en Irak, alors qu'elle venait de recueillir le témoignage d'habitants de la ville de Falloujah, réfugiés dans une mosquée à l'intérieur de l'université de Baghdad, suite aux bombardements américains de novembre 2004. Travaillant depuis 1988 au service international du quotidien italien Il Manifesto, journal de gauche qui s'est prononcé contre l'intervention militaire en Irak, Sgrena a couvert plusieurs conflits dans le monde, notamment les deux guerres du Golfe et le début du terrorisme en Algérie. Elle est ainsi devenue spécialiste des questions relatives à l'Afrique, au Moyen-Orient et au Maghreb. Jeudi soir, à la Bibliothèque nationale (BN) du Hamma à Alger, Sgrena a présenté son dernier livre Le Front Iraq: journal d'une guerre permanente, suivi d'une vente-dédicace. Le livre, déjà traduit de l'italien vers l'arabe et le français, constitue un témoignage vivant d'une journaliste qui a risqué sa vie pour honorer son devoir de vérité. Il retrace les moments d'avant et pendant la guerre. Comme il détaille les enjeux réels de l'occupation des terres de la Mésopotamie. Elle a donné des informations inédites sur le «scandale des offres» des marchés pour la reconstruction de l'Irak, mettant en cause le Pentagone, mais aussi sur les détournements de fonds d'aide au développement de l'économie de ce pays. Ardente défenseur de la paix, Sgrena est connue aussi par son combat féminin pour la démocratie dans le monde arabo-musulman. Elle a écrit un livre sur la situation politico-idéologique en Algérie, après l'avènement du terrorisme. Amine Zaoui, directeur de la BN, dans son intervention au début de la rencontre, a loué les efforts de Sgrena pour trouver la vérité, son professionnalisme et ses positions courageuses contre la guerre en Irak, à laquelle participent les troupes italiennes. «On ne peut pas être journaliste si l'on reste à l'hôtel. Car le métier exige d'aller sur le terrain vérifier l'information et voir la réalité», a-t-elle souligné d'emblée devant l'assistance venue la voir et écouter son témoignage sur le rapt dont elle est sortie indemne. «Lorsqu'on m'a kidnappée, le 4 février 2005, je me suis posé plusieurs questions, notamment sur mon travail. Mais après, je me suis dit qu'il y a eu auparavant d'autres kidnappings de journalistes. Certains ont été même exécutés», s'est exprimée Sgrena, avant d'ajouter que 67 journalistes ont été tués en Irak depuis 2003. «Certains sont assassinés par des Américains, d'autres ont disparu, et il y a ceux qui ont été enlevés par des terroristes qui se disent de la résistance irakienne», a-t-elle précisé. Sgrena a affirmé que ses ravisseurs l'ont respectée. «Ils m'ont bien traitée. Mais j'avais peur», a-t-elle indiqué. «J'étais enfermée dans une chambre d'une maison située à la périphérie de Baghdad. Un gardien me ramenait régulièrement à manger. Il paraissait gentil et écoutait souvent des versets coraniques», a-t-elle ajouté. Sgrena a subi le premier jour un interrogatoire. «Ils m'ont soupçonnée de travailler avec les forces de la coalition. Ils m'ont posé un tas de questions, même sur ma vie privée. Par exemple, êtes-vous mariée ? Avez-vous des enfants… Ils me paraissaient curieux. Ils cherchaient à savoir le maximum de moi», a-t-elle raconté. «Je leur ai expliqué que je suis contre cette guerre», a-t-elle précisé. Selon elle, les ravisseurs n'étaient pas du Djihad islamiste, mais ils étaient des éléments de la résistance irakienne. «Lorsque le Djihad islamiste avait revendiqué le rapt et diffusé un communiqué dans lequel il avait donné un ultimatum de 48 heures au gouvernement italien pour retirer ses troupes sinon je serais exécutée, les ravisseurs avaient tenté de me rassurer en me disant qu'ils n'ont rien à voir avec ce groupe terroriste. Mais la peur ne m'a jamais quittée», a-t-elle raconté. Elle a précisé que si elle a pris le risque d'aller sur le terrain et de parler avec les populations, c'était parce que c'était là le seul moyen de faire son travail.
Elle s'est dit pour la résistance irakienne, mais contre l'utilisation des civils et des journalistes pour cette cause. Elle regrette, en outre, le manque d'informations sur ce qui se passe ces derniers mois en Irak. «Les Américains ne veulent pas qu'il y ait de l'information vraie sur la guerre en Irak, parce qu'ils savent que c'est une guerre faite sur un mensonge. Et ils font tout pour freiner le travail des journalistes», a-t-elle soutenu, avant d'enchaîner que cette guerre «a créé le terrorisme là où il n'existait pas».

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.