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Le mouvement syndical autonome et les libertés syndicales en Algérie : enjeux et luttes
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2005

Cette politique connaîtra une escalade le 20 octobre 2004, en effet, suite aux grèves dans le secteur de la santé publique (grève du personnel paramédical, suivie de la grève des médecins spécialistes), le conseil du gouvernement avait publié un communiqué, dans lequel, le droit de grève est remis en cause. Ce communiqué va devenir, par la suite, une feuille de route pour les employeurs du secteur public et privé, pour réprimer les libertés syndicales et, à leur tête, le droit de grève. Les syndicats autonomes et certaines sections de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA)(2) qui ont appelé à la grève (après le 20 octobre 2004) pour défendre les revendications socioprofessionnelles de leurs adhérents, ont subi un harcèlement judiciaire de la part des employeurs(3). Les dirigeants syndicaux sont traînés devant la justice, la grève est déclarée (dans la majorité des cas) illégale, parfois avant même qu'elle ne commence(4), et même si la loi 90-02 a été respectée(5).
Nous assistons aussi à la criminalisation du droit syndical, puisque certains dirigeants syndicalistes sont poursuivis en justice et mis sous contrôle judiciaire, suite aux grèves initiées par le collectif des adhérents de leurs syndicats, c'est le cas pour les dirigeants du syndicat Cnapest. Il faut signaler aussi que la répression policière à l'appel de l'employeur est utilisée parfois pour briser les actions syndicales. Ce fut le cas, par deux fois, dans le secteur de l'enseignement supérieur durant l'année 2005. En effet, dans la nuit du 15 au 16 janvier dernier, le recteur de l'université d'Alger a fait appel aux forces de police pour réprimer et évacuer par la force les étudiants de la faculté des sciences politiques et de l'information, qui occupaient pacifiquement les locaux de leur faculté pour demander la libération de leurs camarades arrêtés, suite à un mouvement de protestation autour de leurs revendications sociopédagogiques. Le 12 octobre 2005, c'est au tour du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique de faire appel aux forces de police pour réprimer violemment les employés du ministère de l'Enseignement supérieur (la violence policière a fait 7 blessés, dont une femme enceinte), qui tenaient un sit-in pacifique à l'intérieur de l'enceinte du ministère, pour défendre leurs revendications socioprofessionnelles.
Quels sont les objectifs de cette politique répressive des libertés syndicales initiée par le pouvoir depuis octobre 2003 ? Quelles sont les conséquences de cette répression sur la combativité du mouvement syndical démocratique et revendicatif ? Quels sont les enjeux des luttes syndicales actuelles qui sont menées pour résister à cette remise en cause du droit de grève et les conséquences de ces luttes sur le paysage syndical ? Quelles sont les perspectives du mouvement syndical autonome ?
Les objectifs de la politique de répression des libertés syndicales
Les objectifs assignés par le pouvoir à sa politique de répression des libertés syndicales sont les suivants :
1) Contenir l'avancée du mouvement syndical démocratique et revendicatif dans le secteur stratégique de l'éducation nationale (qui compte 500 000 employés) afin d'empêcher l'émergence de nouveaux syndicats démocratiques et revendicatifs dans l'enseignement moyen et primaire. En effet, l'hégémonie des syndicats Cnapest et Cla dans le secteur de l'enseignement secondaire acquise grâce aux luttes et aux sacrifices des enseignantes et des enseignants du secondaire depuis la grande grève qui a paralysé les lycées d'octobre 2003 à janvier 2004, a profondément changé de rapport de force dans le secteur de l'éducation et dans le paysage syndical algérien et a ouvert des perspectives syndicales intéressantes pour les enseignants des cycles moyens et primaires.
2) Briser par la répression policière, le harcèlement judiciaire et la criminalité du droit syndical toutes les luttes syndicales qui se mènent dans le secteur public et privé autour des revendications socioprofessionnelles, mais c'est la revendication stratégique, légitime et commune à tous les travailleurs algériens : l'augmentation des salaires qui est devenue le cauchemar des technocrates néolibéraux du pouvoir. Le pouvoir fidèle aux recommandations du FMI (voir plus loin) refuse catégoriquement de parler d'augmentation des salaires en dehors d'une croissance économique hors hydrocarbures. Il faut signaler aussi que le pacte économique et social, qui sera signé en décembre prochain entre le gouvernement, le patronat et la direction de l'UGTA, est le seul cadre social dans lequel le pouvoir accepte de parler des salaires. En réalité, le futur pacte économique et social n'est qu'une machine politique pour la remise en cause du droit de grève, car il permettra de «légaliser» la répression des grèves qui seront menées par le mouvement syndical démocratique et revendicatif autour de la question des salaires.
La revendication de l'augmentation des salaires est un enjeu stratégique pour le mouvement syndical démocratique et revendicatif, car la dégradation dramatique du pouvoir d'achat de l'écrasante majorité du peuple, depuis quelques années, risque de créer dans le moyen terme une démobilisation générale chez les adhérentes et adhérents des syndicats dans tous les secteurs. Elle se traduira par une course effrénée des adhérents des syndicats aux emplois secondaires, aux vacations, aux heures supplémentaires, afin de subvenir aux besoins quotidiens de leur famille, ce qui est parfaitement légitime. Cette course effrénée pour la survie quotidienne sera un danger potentiel pour les luttes syndicales et risquera d'annihiler les capacités de résistance du mouvement syndical démocratique et revendicatif au projet néolibéral du pouvoir.
(A suivre)
(*) L'auteur est Universitaire syndicaliste
Notes :
– 1) Voir notre article «Contribution ô l'analyse du Mouvement Syndical Autonome en Algérie» paru dans El Watan du 30 novembre et 1er décembre 2004.
– 2) On peut citer la grève déclenchée le 15 octobre 2005 par les travailleurs affiliés au syndicat d'entreprise UGTA de l'unité de l'Atlas Botteling Corporation Pepsi de Rouiba.
– 3) Les employeurs suivants : le ministère de l'Education, l'académie d'Alger, l'administration de l'USTO, l'administration de l'ESBA, le ministère de l'Agriculture, I'entreprise ABC Pepsi de Rouiba ont tous intenté une action (ou plusieurs) en justice en référé pour grève illégale contre les syndicats ayant appelé à la grève dans leur secteur respectif.
– 4) C'est le cas de la grève de deux jours le 9 et 10 janvier 2005 à l'appel du Cnapest et celle du 6 et 7 février 2005 à l'appel du CLA.
– 5) La loi 90-02.


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