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Une ordonnance pour quel diagnostic ?
Publié dans El Watan le 19 - 11 - 2005

Il est bon de signaler que les limites du tolérable ont été dépassées par certaines écoles privées qui vont jusqu'à enseigner l'histoire de France au détriment de celle du pays.
Tout est importé chez elles : les programmes, les manuels -sauf l'essentiel, les méthodes et les enseignants. C'est à cette situation déplorable à plus d'un titre que le ministère – après plus de dix ans de silence complice – s'attaque. Même si par ailleurs, il malmène l'histoire de l'Algérie, le MEN n'a pas tort de veiller à la cohésion nationale en interdisant certains enseignements importés de France, l'histoire notamment.
Au Guiness de l'inédit
Là où les autorités sont prises en flagrant délit d'incohérence – cette tare qui détruit l'efficacité de tout système scolaire – c'est le fait de diaboliser (en apparence) l'idiome de Voltaire. N'est-ce pas cette langue (le français) qui est hissée au rang de langue de prestige par les décideurs politiques, et ce, depuis plus de deux décennies ? A l'université, c'est elle qui est choisie – au détriment la langue arabe – pour transmettre le savoir scientifique et technologique. La belle langue d'El Moutanebi serait-elle inapte à véhiculer au niveau universitaire des savoirs (math, physique, sciences ) qu'elle prend en charge du primaire au lycée ? Dans une étude menée vers la fin de années 1990, feu Mohamed Benaïssa, ancien cadre du MEN et universitaire de rang professoral, a mis en relief les dérives pédagogiques et didactiques générées par la rupture linguistique entre le système scolaire et l'enseignement supérieur dans les filières scientifiques. Les étudiants sont déroutés par ce brusque changement de langue et peinent à décoller dès leur première année. Les statistiques sont têtues depuis plusieurs années : le taux de redoublement atteint des proportions alarmantes dans la prestigieuse université de Bab Ezzouar – pour ne citer que celle-là. La plupart des nouveaux bacheliers issus de familles défavorisées n'ont pas eu la possibilité de maîtriser la langue française déjà dévalorisée tout au long de leur scolarité. Ce qui n'est pas le cas de leurs camarades issus des quartiers huppés et qui pratiquent cette langue au sein de la famille ou à la limite ont les moyens de suivre des cours de langue payants. Ce sont ces derniers qui raflent les inscriptions dans les filières de prestige, la médecine, l'architecture, l'informatique.
Là où la langue arabe est absente. C'est pour permettre à leurs élèves une meilleure insertion dans les études universitaires que les écoles privées enseignent les matières scientifiques en français. Peut-on leur en vouloir de se mettre en conformité avec le choix technique et idéologique des décideurs politiques ? Le bon sens et la raison auraient voulu que la langue d'enseignement soit unique du primaire à l'université. Pas un seul pays au monde – y compris des pays arabes – n'a dérogé à cette loi universelle. La question qui se pose depuis des décennies et à laquelle aucune réponse n'a été donnée est simple : sur quels arguments scientifiques ou pédagogiques le MEN et le MERS se sont-ils basés pour justifier l'éviction de l'arabe par le français dans le cursus universitaire ? Sont-ils conscients des dérives occasionnées aux étudiants et au pays (lire l'étude de M. Benaïssa)? Modestement nous suggérons à nos décideurs deux solutions au choix : arabiser la totalité des filières universitaires pour rester en phase avec le système scolaire ou franciser toutes les matières scientifiques à partir de la première année du primaire. Entre les deux, il y a bien sûr une autre. Toutefois elle ne pourra être évoquée que dans le débat serein sur la stratégie linguistique à mettre en place pour affronter les défis de la mondialisation. En attendant, contentons-nous de voir la langue française -langue ancrée dans la population et les institutions – maintenue à son rang : chasse gardée des enfants des classes aisées (politiquement et économiquement).
Gare aux lobbies
L'ordonnance interdit à ces écoles privées «de recevoir des fonds en provenance d'associations nationales et d'organismes étrangers sans l'aval préalable du MEN». Cet article s'inscrit dans le souci de préserver le système éducatif algérien des pressions de différents lobbies. C'est là une bonne disposition de prise. Mais est-ce pour autant que l'éducateur algérien porteur d'un projet pédagogique est capable d'ouvrir une école ? A lire sa fiche de paye et à le voir trimer – une fois retraité – derrière des activités indignes de son rang, l'observateur ne peut que douter de cette possibilité. En exigeant un registre du commerce pour l'ouverture d'une école, le législateur assimile l'entreprise éducative à une entreprise commerciale. Une première dans le monde ! Dans toutes ses recommandations l'Unesco exhorte les pays membres à éviter de transformer l'éducation en marchandises. Dans la mère-patrie du libéralisme économique – les Etats-Unis – l'aspect lucratif de ce type d'école est fortement combattu. Les autorités leur refuse les aides et les subventions qu'elles accordent aux promoteurs qui s'inscrivent dans l'éthique de la profession éducative. Dans la logique commerciale, les puissances d'argent auront le beau rôle. Exceptés les financiers acquis aux nobles idéaux de l'école moderne – sont-ils nombreux ? -, ce sont les maquignons et autres milliardaires du cabas et du conteneur qui seront habilités à investir dans ce créneau. Ils ont les moyens pour s'offrir et les infrastructures et les compétences et autres diplômes nécessaires à leur gestion. Ce type de financier est déjà en course : ils est même tout disposé à souscrire au cahier des charges imposé.
On aurait vu l'Etat algérien s'engager – à l'instar de ses homologues étrangers – dans l'aide, le soutien et l'encouragement des promoteurs porteurs de véritables projets pédagogiques éloignés des tentations commerciales. Il s'agit là de la meilleure des précautions pour éviter les financements occultes …et pas seulement étrangers.
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