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Roman, réalité sociale et système de valeurs
Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2005

D'une manière plus générale, un roman traduit souvent une «vision» du monde. Il essaye d'aménager les ponts nécessaires pour que la fiction prépare à la réflexion, pour que le langage romanesque soit un médiateur actif. C'est sa fonction essentielle. En fait, le roman n'est qu'un moment de présence de soi parmi les autres à qui il arrive une histoire. Cette présence peut durer, si la langue acquiert une qualité telle que le sens de l'œuvre n'en finit pas de surprendre et d'émouvoir. La fiction romanesque est un jeu qui met en plein jour les images de la nuit. Mais l'important n'est pas qu'une matière quelconque soit utilisée, mais comment elle devient œuvre d'art. En effet, tout le monde a quelque chose à dire. Mais tout le monde n'a peut-être pas un roman à écrire. Dire, par exemple, que Mohammed Dib était du côté du peuple contre le colonialisme, ce n'est pas en soi expliquer sa qualité en tant qu'artiste. C'est parce qu'il écrivait d'un point de vue qui était – au sens le plus large du terme – populaire qu'il a été capable de regarder le peuple algérien comme il l'a fait (dans sa trilogie)(2), qu'il a pu observer la saleté, la misère, l'oppression et voire en même temps la vitalité, le courage et l'espoir de tout un peuple. Malgré cela, le romanesque, quelles que soient ses variations, est une idéalisation de la vie, selon une logique entièrement symbolique. Faute de quoi, il perdrait tout pouvoir de fascination. Le roman exploite la matière même sur laquelle travaillent la littérature et tous les arts : la nature entière qui s'élargit à mesure que l'homme en prend possession et enrichit de ce fait son champ de sensations et d'expériences, ainsi que sa mémoire d'images, d'analogies et de comparaisons avec ses idées et ses sentiments. Mais l'une des fonctions essentielles du roman – comme d'ailleurs de la littérature – est de réaliser l'exploration d'un champ d'expérience imaginaire qui n'est pas forcément calqué sur des expériences réelles. Tout roman, dans la mesure où il porte en lui une intention et sert à la résolution d'un projet imaginaire (conflit des sentiments, contradiction des situations, etc.) se prête à l'analyse de la structure ou des structures qui le constituent. En fait, l'art romanesque, du moins dans l'expression de la réalité extérieure, ne peut reproduire ni totalement ni exactement la nature, mais il l'interprète en l'humanisant. Cette interprétation vivante, symbolique et idéalisée s'opère par le langage. C'est lui qui fait le tri, élimine, dégage, concentre et anime la réalité. En effet, le langage romanesque est concret et reproducteur. Il entretient un échange permanent avec la vie dans sa multiplicité et sa mouvance incessante. Une vision du monde, quelle qu'elle soit, indique un sens historique sous-jacent, autrement dit le sens, des différences. Ce qui détermine ces différences, ce n'est pas seulement l'état présent de notre connaissance du monde qui décide de la façon dont nous le voyons, mais aussi le contexte social de cette réflexion. La Mauritanie césarienne, la révolte de Jughurta, la résistance de l'Emir Abdelkader, la montée du nationalisme algérien au début du XXe siècle, la révolution du 1er Novembre 1954, etc. sont du passé que nous reconstruisons en historiens, selon les méthodes plus ou moins rigoureuses de la sciences objective. Mais quand nous avons affaire à Nedjma de Kateb Yacine, à L'Incendie de M. Dib, au Vent du Sud de A. Benhadouga, aux Oiseaux du Zénith de M. Bagtache, au Labyrinthe de M. Sari…, nous pouvons nous demander quel est leur système de valeurs (esthétiques, morales, sociales…) comme moyen de connaissance des réalités.
1- D'après Littré
2- La Grande Maison, L'Incendie, Le Métier à tisser.


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