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Hollywood, cinéma et engagement politique
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2006

La réponse n'est pas simple, elle mérite que l'on s'y attarde, car si historiquement, le cinéaste, d'une manière générale obéit à son producteur, il faut cependant introduire une certaine nuance et rappeler les conditions de toute production liée à son contexte.
En effet, tout Etat tyrannique impose son idéologie à son peuple dans tous les segments culturels et moraux : de la religion à la transmission du savoir. Rétribués par cet Etat, émetteurs et producteurs sont tenus d'observer, soit la loi du silence, pour taire certaines informations, soit d'être «les amplificateurs des soucis de cet Etat» comme en témoignent les réalisations signées par des cinéastes tels S. M. Eisenstein sous Staline ou bien par des tâcherons du grand écran dans la Chine du Grand Timmonier. Les exemples sont plus édifiants, tels qu'en Corée du Nord et dans la plupart des pays arabes où les télévisions remplacent et fonctionnent comme des ministères dignes d'une vulgaire propagande, car liquifiées ; opposition et démocratie y sont désespérément absentes. Cette dernière resurgit, factuellement, le temps d'une élection où minoritaires des partis viennent y apposer une couche de vernis pompeusement qualifiée de liberté d'expression ; mais point d'images et de sons constituant le pendant à l'écho du discours dominant, celui, bien entendu, des acteurs de cet Etat omniprésent qui finance, distribue, autorise, censure, tolère, coupe, remonte projets et films. Talentueux, le cinéaste y imprime sa griffe dans la forme, abandonnant le contenu aux bureaucrates assermentés qui, bougie à la main, traquent le moindre glissement sémantique : Ettarfa de E. Chérif censuré par la RTA dans les années 1970 ou bien Les chevaux de feu de Parajadanov, interdit sous Brejnev comme sont d'ailleurs interdites, aujourd'hui, les images de cadavres de soldats américains morts dans les sables de l'Irak, deux fois envahi par le père et le fils Bush.
Bis repetita ? Paradoxe ?
Comment expliquer ce raccourci entre deux visions du monde, deux pôles opposés ?
En Amérique, temps de guerre oblige, nécessité fait loi ; elle est la conséquence d'un patriotisme qui frise le nationalisme. Il soude, cimente, conforte toutes les classes, républicains et démocrates, bourgeoisie new-yorkaise et Middle America. Le cinéaste, dans ce contexte, est tenu de suivre les courbes du fleuve et d'ignorer la course du saumon qui remonte en sens inverse le courant, car le pays est menacé par l'ennemi : japonais, fasciste, communiste, terroriste ou membre d'un Etat voyou. Cela n'a pas débuté hier avec l'opération Desert Storm (tempête du désert), mais dès 1918, quand Douglas Fairbanks appelle ses compatriotes à souscrire aux emprunts de guerre. Quelques années plus tard, Hollywood va prêter main forte à l'armée en envoyant acteurs et réalisateurs au front combattre l'ennemi japonais. Le meilleur exemple demeure John Ford, l'immense metteur en scène des Raisins de la colère, Qu'elle était verte ma vallée… qui non seulement demande l'autorisation de filmer La bataille de Midway Island (mai 1942), mais doit user de subterfuges pour contourner la censure de l'armée américaine.
En effet, après avoir filmé l'attaque japonaise repoussée par l'armée de terre, de l'air et par la marine, il envoie sa pellicule impressionnée à Hollywood pour pouvoir effectuer le montage… secrètement enfermé avec ses collaborateurs. Pourquoi ? Parce qu'il a tourné des images de soldats morts durant l'attaque, leurs cadavres flottant dans la mer du Pacifique. Il craignait leur impact sur l'Etat Major qui contrôlait toutes les images.
Et c'est donc en toute confidentialité que son scénariste Dudley Nichols, auteur de la Chevauchée fantastique, du Mouchard, écrivit le commentaire du film, finalement acheminé sous le boisseau à la… Maison-Blanche. A la fin de la projection, le président Roosevelt estime que ce film doit être vu par toutes les mères américaines, vœu de John Ford. 500 copies furent distribuées, et La bataille de Midway – qui n'a rien à voir avec le film de fiction, documentaire de 20 minutes tourné en 16 mm gonflé en 35 mm – reçut l'oscar du meilleur court métrage pour l'année 1942 ; son auteur eut la Légion du Mérite, la Médaille de l'air et le Purple Heart, conséquence de son engagement dans l'action contre l'ennemi battu à Midway où il fut blessé. Fin 1942, le même président exigea que désormais Hollywood devait devenir une industrie essentielle à la guerre.
James Stewart fut le premier à saluer la bannière étoilée. Ainsi, vivaient les stars en Amérique ; et le film n'est pas encore fini.


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