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La stratégie politique israélienne des cinq dernières années
Publié dans El Watan le 10 - 07 - 2006

Certains Etats arabes et musulmans du Moyen-Orient représentent-ils un danger pour le monde, pour les Etats-Unis ou bien seulement pour Israël ?
– 1 L'Irak
Lors de la deuxième guerre du Golfe qui a vu l'invasion du Koweït (la première guerre étant celle qui a opposé l'Irak à l'Iran), toutes les télévisions du monde ont retransmis les images d'Israéliens se dotant de masques de protection contre les gaz nocifs et se précipitant vers les abris, chaque fois qu'une alerte aux Scud irakiens était donnée par les autorités de leur pays. Cela signifie très clairement que l'Irak a grandement perturbé la sécurité d'Israël, à l'intérieur même de ses frontières. La surprise était grande du côté des israéliens et des américains dont les services de renseignements (espionnage) ne disposent d'aucune information sûre en ce qui concerne les capacités militaires de l'Irak qui avait réussi, très discrètement, grâce à des recherches de haut niveau, à augmenter considérablement la portée des missiles Scud soviétiques pour les rendre capables d'atteindre le territoire israélien après avoir survolé la Jordanie.
Les autorités israéliennes ont vécu un véritable cauchemar, se trouvant assez désarmées devant ce danger imprévu. On avait l'impression que le dispositif américain anti-missile, «Patriot», déployé en hâte, était testé pour la première fois, tellement son efficacité s'est avérée douteuse.
Dès lors, nous observons que toute la stratégie sécuritaire israélienne va avoir, pour point de préoccupation central, la mise hors d'état de nuire de l'Irak d'abord, puis de tous les autres Etats de la région susceptibles de représenter dans le présent ou dans l'avenir un danger pour la sécurité d'Israël.
Nous partageons l'avis de certains analystes politiques qui considèrent que l'invasion du Koweït par l'Irak a été suscitée par Israël et les Etats-Unis pour porter un coup aux capacités militaires de l'Irak qui s'étaient renforcées au cours de la guerre qui l'a opposé à l'Iran.
Il semble que la défaite irakienne consécutive à l'invasion du Koweït était insuffisante aux yeux des responsables israéliens, car il fallait rendre l'Irak incapable de se relever d'une manière définitive ou du moins pour plusieurs dizaines d'années. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis allaient donner une occasion rêvée aux israéliens d'agir pour la destruction de l'Irak.
Notons, au passage, que lorsque les mass media occidentaux, américains d'abord, et européens ensuite, parlent des attentats terroristes du 11 septembre 2001, il n'est plus question que de World Trade Center (Tours jumelles). On veut, d'une manière planifiée et réfléchie, effacer de l'esprit de l'opinion publique mondiale la destruction partielle du Pentagone au cours des mêmes attentats car cela représente l'affront suprême contre la première puissance mondiale, une honte nationale pour les Etats-Unis.
En habile stratège politique — il faut le reconnaître — Sharon, au cours de plusieurs visites à la Maison-Blanche, va réussir à convaincre le président Bush que le guerre ouverte contre le terrorisme international qui menacerait la sécurité mondiale passe obligatoirement par la chute du régime de Saddam Hussein, ce dernier aurait un programme de développement des Armes de destruction massive (ADM) qui pourraient être mises
à la disposition du terrorisme international.
D'après les informations fournies par les deux universitaires américains John Mearsheimer et Stephen Walt, les services secrets israéliens auraient fourni au gouvernement US des preuves (en réalité fausses) du programme ADM étrangères dans le gouvernement Bush, a plaidé à l'ONU la nécessité que le Conseil de sécurité accorde son «feu vert» à l'invasion de l'Irak.
Il est fort probable qu'un autre argument de poids ait été utilisé par Sharon pour convaincre Bush de l'intérêt à envahir l'Irak pour les besoins de la politique intérieure des USA ; il était nécessaire d'offrir assez rapidement à l'opinion publique américaine un coupable pour les attentats du 11 septembre, afin de détourner son attention des services de renseignement américains qui ont gravement failli à leur mission première, celle d'assurer la sécurité des citoyens américains chez eux, dans leur propre pays. De plus, on connaissait l'adresse où se trouve Saddam Hussein, ce qui apparemment n'était pas le cas pour Ben Laden.
Ce dernier, en restant vivant ou même en le faisant croire encore vivant bien après sa mort réelle, peut toujours servir d'épouvantail à brandir pour convaincre l'opinion publique mondiale que la menace terroriste est constamment présente et elle justifie une quantité de mesures arbitrires et répressives spéciales comme le maintien sur la base de Guantanamo de suspects sans statut et sans jugement, et ce, sans aucune preuve établie de leur culpabilité ; comme le kidnapping, à travers le monde, de suspects et leur transfert vers des prisons US en utilisant secrètement et sans autorisation spéciale, des aéroports de pays souverains (européens par exemple), etc.
Si cette idée de calmer l'opinion publique américaine n'est pas le fait de Sharon seul, c'est qu'elle est venue à l'esprit des conseillers de la Maison- Blanche qui ont dû aussi envisager la possibilité de s'assurer le contrôle direct des réserves pétrolières immenses de l'Irak par leurs compagnies pétrolières qui avaient été complètement écartées par les autorités irakiennes suite à la guerre menée par les coalisés afin de contraindre les troupes irakiennes à évacuer le Koweït. Il y a des fortunes à réaliser dans le commerce international des hydrocarbures avant leur épuisement complet au cours de ce siècle.
Si les inspecteurs de l'ONU et ceux même d'une commission américaine n'ont trouvé aucune trace d'ADM en Irak, l'une des deux raisons invoquées pour l'invasion de l'Irak n'est plus justifiée.
Quant à la seconde raison, la chute de Saddam Hussein, dès lors qu'il a été arrêté, pourquoi ne pas le transférer en quelques heures à Guantanamo et retirer immédiatement les troupes de la coalition de l'Irak ?
La seule réponse logique comprend deux volets. Premièrement, il faut du temps aux services secrets israéliens pour poursuivre, à l'intérieur même de l'Irak, l'œuvre de mise à genoux à long terme de ce pays qui a osé faire trembler l'ensemble des Israéliens. Deuxièmement, il faut du temps aussi aux USA pour réaliser les conditions nécessaires au contrôle, à long terme, des énormes quantités de pétrole de l'Irak par leurs compagnies pétrolières.
Nous émettons l'hypothèse que les services secrets israéliens sont les commanditaires d'une bonne partie des attentats qui ensanglantent l'Irak depuis l'invasion de ce pays. En suscitant la haine entre sunnistes et chiites, notamment en s'attaquant à ce qui est le plus sensible pour ces deux communautés, leurs édifices religieux datant parfois de nombreux siècles, en ravivant les oppositions entre kurdes et arabes, le résultat qui est visé est l'affaiblissement à long terme de l'Irak, voire sa disparition en tant qu'Etat centralisé et fort, au profit d'une autonomisation des régimes en fonction des communautés qui y vivent. Le travail de destruction continue.
– 2 La Syrie
La Syrie n'est un danger que pour la sécurité d'Israël.
A la demande des autorités libanaises d'abord, les troupes syriennes étaient stationnées principalement dans la plaine de la Bekaâ, au sud du Liban et constituaient de par leur proximité des frontières d'Israël un danger permanent pour ce dernier.
Est-il possible qu'une commission de l'ONU chargée d'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri soit véritablement indépendante de toute influence occidentalo-israélienne ? Qu'il nous soit permis d'en douter ! Quoi qu'il en soit, l'assourdissante campagne médiatique, qui a suivi cet assassinat et qui a été menée par Israël et fermement soutenue par ses alliés de toujours, les USA et l'Union européenne, a abouti à forcer la Syrie à retirer ses troupes du sud du Liban. Tous ont oublié que la Syrie faisait partie de la coalition après l'invasion du Koweït par l'Irak, mais intérêt suprême d'Israël oblige !
L'hypothèse selon laquelle Israël est derrière l'assassinat de Hariri se renforce, même si les services secrets israéliens fournissent à une quelconque commission d'enquête des «preuves» de l'implication de l'Etat syrien, preuves du même genre que celles concernant les ADM de l'Irak. Cela dit, il n'est pas exclu que de hauts responsables syriens aient été corrompus pour aider à l'assassinat de Hariri.
– 3 L'Iran, dernier Etat représentant un danger potentiel pour Israël
Les troupes syriennes ayant été éloignées des frontières d'Israël, l'attention de l'opinion publique internationale est, depuis plusieurs mois, attirée vers le programme nucléaire iranien, et pendant ce temps, les esprits n'ont pas l'occasion de se préoccuper des capacités nucléaires israéliennes déjà effectives. Il est à rappeler qu'Israël n'a pas adhéré au Traité de non-prolifération des armes nucléaires.
L'Iran, pays musulman mais non arabe, se déclare ouvertement fervent défenseur des droits du peuple palestinien, et c'est à ce titre seulement qu'il constitue un danger aux yeux des responsables israéliens.
On oublie le programme nucléaire nord-coréen car la Corée est loin des frontières d'Israël.
Le développement d'un programme nucléaire iranien, s'il comporte un volet militaire, mettrait Israël à la portée de missiles balistiques iraniens à tête nucléaire, ce qui signifie que le danger — pour Israël — serait infiniment plus grand que celui représenté par l'Irak avec ses Scud conventionnels.
La stratégie de mise hors d'état de nuire de tous les Etats du Moyen-Orient représentant un danger potentiel pour Israël va de pair avec l'affaiblissement des palestiniens car ces derniers, dépourvus de soutiens décisifs susceptibles d'influer favorablement sur la politique israélienne à leur égard, abandonnés par la communauté internationale et notamment par les USA et l'UE, n'ont pas les moyens de défendre leurs points de vue, que ce soit sur la nécessité des négociations avec leurs représentants ou sur ce que doit être un véritable Etat palestinien viable.
On assiste, ces dernières années, à la mise en pratique de la part d'Israël qui a «les mains libres» dans la région et qui ignore les nombreuses résolutions de l'ONU en faveur du peuple palestinien, d'un plan visant à tracer unilatéralement ses frontières en fonction de ses seuls intérêts.
Les occidentaux (USA, UE principalement) se sont toujours partialement alignés sur les positions israéliennes ; par exemple : ils n'ont jamais dénoncé le non-respect de la part des différents gouvernements qui se sont succédé après Rabin, des accords de paix d'Oslo.
Israël a toujours, depuis sa création en 1948 été pour les pays occidentaux l'enfant gâté qu'il est interdit de gronder, et lui-même (l'Etat d'Israël) se complaît dans ce rôle qui lui convient à merveille.
Si Israël est arrivé depuis peu à accepter l'idée de la création d'une entité géographique palestinienne autonome, c'est grâce au changement de plus en plus perceptible de l'opinion publique mondiale dans ce sens.
Nous constatons, à travers, par l'exemple de l'édification du mur de séparation et l'annexion voulue comme définitive des colonies situées sur des terres fertiles et rentables, que la réalité qui se dessine est loin de constituer ce que l'on pourrait désigner par l'appellation d'«Etat palestinien», c'est-à-dire entité géographique unifiée — et non pas des morceaux de souveraineté éparpillés ça et là — disposant du minimum vital en matière de ressources naturelles, notamment la terre et l'eau.
Il ne serait pas étonnant qu'Israël cherche, dans un proche avenir, à tromper l'opinion publique mondiale en affirmant qu'il était contraint de délimiter unilatéralement ses propres frontières du fait du refus du mouvement Hamas, aujourd'hui au gouvernement, de le reconnaître en tant qu'Etat, alors que le plan israélien de fixation des frontières a été entamé bien avant la victoire du Hamas aux élections.
Israël persiste, depuis la mort de Rabin, à refuser la tenue de véritables négociations de paix avec la partie palestinienne, que ce soit sous la présidence de Yasser Arafat ou celle de Mahmoud Abbas.
Les dirigeants israéliens iront-ils jusqu'à affirmer que, même du vivant de Yasser Arafat, ses services de renseignements avaient déjà prévu la victoire du Hamas ?


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