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Quand l'instant devient « une histoire »
Exposition « Regards reconstruits » au Musée des arts modernes
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2009

Mercredi soir, au vernissage de l'exposition « Regards reconstruits », au Musée national d'art moderne et contemporain à Alger (Mama), le public était partagé entre étonnement, découverte et joie cachée. C'est que l'exposition est assez originale : plus que le reportage photos et un peu moins que l'art plastique.
Entre les deux, il y a également une forme expressive. C'est peut être une forme en « mi majeur ». Mais elle est là. S'imposant par les tons, les couleurs, les formes et contours. « Ce sont les regards d'artistes plasticiens et de photographes qui utilisent l'œil de l'objectif pour construire une esthétique intimiste », explique Omar Meziani, ex-enseignant à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger. Il cite les paysages anthropomorphes fixés par l'objectif de Fayçal, ce poète des grands airs qui vit à Tamanrasset depuis des années. « L'horizon se teinte d'une brume couleur d'espace, les prémices de la sève qui s'annonce sont dans l'air de l'instant, un clin d'œil du soleil fulminant qui s'en va avant de partir », écrit Fayçal dans le catalogue. Partir n'est-ce pas mourir un peu ? Il y a également Khaled Laggoune qui est allé explorer le terminal conteneur du port d'Alger. Paradoxe : l'hiver dans ce port n'est plus une saison grise. Elle est mise en valeur à travers des photos aux couleurs étincelantes et aux lumières volantes. Plasticien à l'origine, Khaled Laggoune a donné une certaine vie à des photos qui auraient pu être inertes en s'interrogeant : « D'où peuvent venir les conteneurs et que peuvent-ils contenir. »
Le métal, pour Naïma Saâd Bouzid, cache une grande beauté. Un reportage à la gare ferroviaire d'Alger a suffi à cette jeune photographe de déceler de la poésie en évitant de montrer l'humain, qui comme vous le savez a cette légèreté insoutenable de vivre dans la chaleur. Le métal est, lui, froid. La fraîcheur chez Tarik Ilès devient vapeur, peut-être brume. Couverture en laine sur le dos, le photographe, muni de son trépied, s'est assis le soir venu face à la mer. Il a saisi l'instant avec un énigmatique regard. « Une histoire de reflet et de chimie, une boîte noire, du sable, quelques secondes d'une éternité si vaste », raconte-t-il. Les rochers montrés par Tarik Ilès portent une profonde inquiétude. Autant que ces lueurs des bateaux au large d'Alger qui soulignent des départs douloureux d'un pays presque invivable ! Tristesse que ce regard vert « pétrifié » dans une pierre cassée par Samir Abchiche. A l'épreuve du temps, la pierre est plus forte. A l'épreuve de l'espace, l'homme a encore des chances. Des enfants, qui jouent dans les poussières d'une ville du sud, ont, sans le savoir, donné l'idée à ce jeune artiste de mettre des visages sur des bouts de muraille et de faire une certaine déclaration d'amour sous forme de fusion de matières. « J'ai vendu pour elle mon champ d'oliviers. Elle s'est jetée dans la danse. Un sourire la fleurissait. » Le poème est de Jean Amrouche. Il a, à première vue, inspiré Rachida Azdaou qui a mis des craintes furtives dans des carrés partagés entre clarté et noirceur.
Rouge, vert et jaune s'y entraident pour désarmer la puissance du noir. Pourtant à l'exposition du Mama, la blancheur est partout, sauf dans l'espace réservé à Rachida Azdaou où un cube noir sert de support à ces œuvres. L'image est mouvement chez Mohamed Guesmia ou Guès. L'ahlellil, ces chants et poèmes des zénètes du Gourara, est un prétexte pour l'artiste de montrer l'intensité du flou dans l'expression picturale. Guès a mis volontairement un peu de musique sur ses œuvres auxquelles il a ajouté des lignes lumineuses vibrantes aux couleurs d'un monde qui aurait pu être plus beau, mais la magie du Gourara et du Sahara reste intacte. Elle est profondément soulignée par Guès sans aucun exotisme. Hakim Guettaf et Selim Aït Ali mettent Alger en noir et blanc : des escaliers, des arcades, des enfants qui jouent dans l'eau, l'homme solitaire, les paraboles… Et puis, il y a cette photo à semi-ouverte sur la Grande-Poste avec au fond la brume maritime et en premier plan, un mot, un seul, écrit sur un parapet : « Hobi » (Mon amour). Les tags ont la douceur de « dire » les choses sans voile… mais les tags font toujours partie de l'art mineur. Selim Aït Ali et Hakim Guettaf préparent un album photos sur El Bahdja. Zakaria Djehiche s'intéresse, lui, aux visages qu'il met dans d'inconfortables positions en les écrasant sur des vitres. Cela peut symboliser la souffrance du vécu ou la détresse des sentiments ou probablement la complexité des rapports humains. L'essentiel est que l'on est de l'autre côté du mur en verre. Verre incassable ? La photo, pour Aderrahmane Ouattou, ne réussit pas à « immortaliser » entièrement l'instant fugace. Le sourire d'un enfant ou les cheveux d'une femme sont transformés, sous un regard sensible, en des instants durables d'un humanisme en quête d'optimisme ou d'une vérité encore immatérielle. L'exposition « Regards reconstruits » reste ouverte au public du Mama, au 25, rue Larbi Ben M'hidi, jusqu'au 30 mai 2009. Mohammed Djehiche, directeur du musée, a décidé de consacrer le mois de mars de chaque année aux expositions sur la photo contemporaine et la photo de composition.


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