Le SPET, un acronyme de quatre lettres pour un projet des plus ambitieux et des plus importants auquel s'est attelé le gouvernement algérien durant ces dernières années. Le système de production d'eau de Taksebt est en effet une entreprise qui accroche toute l'attention et l'espoir de nombreux Algériens. Du fait qu'il est attendu de ce projet l'alimentation en eau potable de toute la zone allant de Azazga (Tizi Ouzou) à Alger, à partir du barrage de Taksebt (Oued Aïssi) qui retient les eaux du Djurdjura que déversait le Sebaou dans la Méditerranée, de venir à bout de la sécheresse des robinets qui pénalise des millions d'habitants du centre du pays. La réalisation dudit barrage, mis en service le 1er novembre 2001, a coûté plus de 2,3 milliards de dinars et quelque 78 millions d'ECU (European Currency Unit ou bien unité monétaire européenne). Pour réaliser ce barrage qui a une surface inondée de 550 ha, il aura fallu délocaliser 40 familles qui habitaient le périmètre, indemnisées pour une somme de plus de 667 millions de dinars. Ce système qui devra assurer l'alimentation de la zone précitée en permanence est fait, en plus du barrage, de 3 stations principales (2 pour le pompage et le traitement à Taksebt même et une autre pour la rechloration à Boudouaou), 5 réservoirs (Draâ Ben Khedda (2), Tizi Ouzou (2), Boudouaou (1), des conduites de grande capacité ainsi que 4 tunnels. Ces derniers se trouvent à Tizi Ouzou (2829 m), Draâ Ben Khedda (1176 m), Naciria (2668 m) et Thenia (3229 m). Là les travaux ont été quelque peu ralentis par les dégâts occasionnés par le séisme de mai 2003. Mais au mois de novembre écoulé, la cadence des travaux est de 19,06 ml par jour. C'est l'entreprise canadienne SNC Lavalin à qui ont été confiés les travaux pour un budget global de près de 10,2 milliards de dinars hors taxe et quelque 334 millions d'ECU. Cependant, cette entreprise s'est assurée l'assistance technique de ses partenaires dont le bureau d'études ENB, pour une enveloppe de 30,4 millions de dinars et 1,3 million d'ECU. La surveillance est confiée au groupement GATT contre 117,9 millions de dinars et 7,3 millions de francs suisses pour un délai de 45 mois. Les études d'impact, elles, sont l'œuvre de l'EDF payée à 17 millions de dinars et 194,3 mille euros pour les 12 mois de travail qu'a nécessité l'opération. SNC Lavalin s'est aussi assurée les services du groupe SGS/C pour le gardiennage et la surveillance contre 17,7 millions de dinars pour une durée de 6 mois. Cet immense projet aura également eu d'importantes retombées sur l'emploi puisqu'il aura créé plus de 2000 postes avec 180 emplois permanents dans le chapitre exploitation qui interviendra bien évidemment une fois le système opérationnel. N'étant pas une menue entreprise, le projet a demandé l'intervention d'une trentaine d'entreprises d'une dizaine de pays dont l'Algérie, la France, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, les villes de Fréha, Azazga, le chef-lieu du département, Tirmitine, Draâ Ben Khedda, Tadmaït et la région de Sidi Ali Bounab seront alimentées de quelque 1705 litres par seconde. Ce qui donnera un débit de 53,7 millions de m3/année, prévoient les études. Tandis que les régions de Dellys, Naciria, Bordj Menaïel, les Issers, Souk El Had, Beni Amrane, Si Mustapha, Thenia, Tidjelabine, Corso et Boumerdès dans cette wilaya auront droit à un débit de 1829 litres à la seconde pour atteindre 57,7 millions de mètres cubes par année. La situation physique du projet à la 3e semaine de novembre écoulé donne un taux d'avancement global des travaux de 42%. Le détail précise que le projet 1, soit les stations et réservoirs sur le territoire de Tizi Ouzou, a atteint 37%, le projet 2 (conduite de transfert, les télétransmissions, l'AEP des villes et les réservoirs de Boudouaou) 47% et le projet 3 (les 4 tunnels) 57%. Le projet sera doté de plus de 100 km de fibre optique pour les télétransmissions. La livraison du projet est prévue pour le mois de mars 2008. Date d'achèvement des travaux sur les territoires des wilayas d'Alger et de Boumerdès, puisque à partir de Boudouaou le réseau existe déjà.
