Organisée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) en collaboration avec le Syndicat national des journalistes algériens (SNJ), cette manifestation, prévue initialement à Rabat (Maroc), sera une opportunité de débattre de la situation générale de la profession aux plans local et régional. Placée sous le thème : «De la perspective locale à la dimension globale, coopération régionale dans le monde arabe et en Iran», cette rencontre sera aussi une occasion pour rendre hommage aux journalistes algériens pour leur engagement contre le terrorisme durant la décennie noire. D'où le choix, selon le coordinateur de la FIJ à Alger, Nadir Benseba, du lieu de tenir ce séminaire en Algérie. Les journalistes algériens ont, en effet, payé un lourd tribut au combat contre l'intégrisme islamiste. Pas moins de 116 journalistes ont payé de leur vie leur engagement entre 1993 et 1997. Aujourd'hui, un code pénal inique transforme l'exercice de leur métier en acte de délinquance. Les acteurs de la presse algérienne sont également toujours victimes du harcèlement judiciaire qu'exerce contre eux le pouvoir. Des dizaines de journalistes ont d'ailleurs fait face à une escalade de condamnations dans l'exercice de leurs fonctions. Ce faisant, plusieurs conférences sont prévues au cours de cette manifestation — première du genre organisée en Algérie —, dont l'objectif, selon Nadir Benseba, est de «mettre les perspectives locales en conformité avec celles exprimées dans la dimension régionale». Le coup d'envoi sera donné par Aidan White, secrétaire général de la FIJ. Le coordinateur de la FIJ à Alger, Nadir Benseba, interviendra sur les actions et campagnes du centre de solidarité FIJ d'Alger. Pour lui, «l'étape algérienne va constituer un tournant dans les prochaines définitions des politiques de gestion des médias dans leur volet organisationnel, juridique et professionnel». Mohamed Benchicou, ex-directeur du quotidien Le Matin, suspendu par les autorités, abordera «Les enjeux actuels de la liberté d'expression en Algérie» et l'avocat, Me Khaled Bourayou, parlera de la campagne de discrimination du crime de presse. Le SNJ se prononcera sur le thème de «L'organisation de la presse face au délit de la liberté d'expression». Au second jour, Oliver Money-Kyrle, directeur des programme FIJ, aura à présenter le programme de son organisation dans les quatre pays pilotes du projet IMS : Iran, Bahreïn, Yémen et Algérie. Le directeur de publication d'El Watan, Omar Belhouchet, interviendra avec le thème «Lutter contre l'influence politique sur les médias et l'autocensure», le président de l'ESJ, Galal Aref, reviendra sur «L'indépendance éditoriale, éthique et code». Salah Hafez, secrétaire général de la FAJ, Ezzat El Kamhaoui de la revue littéraire Akhbar El Arab (Caire) et Aidan White, SG de la FIJ interviendront, à cette occasion, sur les conflits interculturels. A noter que dans ce cadre, la FIJ et la FAJ comptent renforcer leur coopération et procéder à un échange de vues approfondi lors des prochains mois. Il reste à s'exprimer seulement sur comment élargir cet échange aux médias dans la région et quels sont les sujets cruciaux à développer. Une communication est également prévue sur les droits fondamentaux des salariés. Des recommandations se feront enfin sur la base des thèmes choisis et soumis au débat de ce séminaire où est prévue une participation de 20 pays.
